Archive for février, 2011

oshy_12022011_Benighted_SoNos compatriotes de BENIGHTED SOUL ont fait le grand saut, ils ont pris leur destin en mains et on sauté le pas. Voici donc un premier album Start From Scratch. Le groupe est né en 2003 mais n'a vraiment pris son envol qu'à partir de 2006. Fort d'un line-up stabilisé, BENIGHTED SOUL enregistre un premier EP, Anesidora, salué par le petit monde métal hexagonal. Mais ce premier essai aurait été vain si le groupe n'avait pas pu rapidement proposer une solide carte de visite via un premier opus. C'est désormais chose faite.

La plongé dans l'univers BENIGHTED SOUL se fait tout en douceur via un « Broken Icons » assez emblématique métal prog/symphonique proposé par les français. Tout est bien en place, les guitares sont accrocheuses, la basse ronflante à souhait et la batterie assène inlassablement rythmes et breaks. Diverses orchestrations et nappes de claviers viennent donner de la consistance à la ligne mélodique développée par la guitare. L'ensemble est très équilibré et les différents ingrédients se mêlent harmonieusement.
Cette première bonne impression se confirme avec un « Edge of Insanity » plus lourd, agressif et tortueux. Les musiciens s'en donnent à cœur joie pour varier les ambiances et les rythmes tout au long de l'album. On se prend à taper du pied sur un « Wrong Reflection » ou « Start from Scratch », on écoute religieusement les chœurs d'un « Stranger Me »… Vocalement parlant, BENIGHTED SOUL présente deux visages. Le chant principal féminin est contrebalancé par des interventions masculines plus extrêmes. Cette opposition apporte un plus aux compositions mais souligne aussi, il me semble, une des faiblesses de l'album. Le chant féminin reste un peu trop "gentil", on aimerait que le groupe se lâche parfois un peu plus et adopte un style plus agressif. Un titre comme « Broken Icons » prend toute son ampleur et sa puissance à travers ses passages les plus tranchants. La montée dans les aigus sont également parfois un peu poussive.

On comprend bien que Start from Scratch a nécessité un gros travail de composition, d'équilibrage et le résultat final est plus que réussi. On peut saluer la performance. A l'écoute des compositions de cet album on pense à NIGHTWISH, FAIRYLAND voir SYMPHONY X dans les atmosphères, chemins tortueux suivis parfois par certains titres. Paradoxalement, je trouve l'album un chouia trop long. Certaines compositions sont un peu plus faibles, « My So Called Friend » ou « Falling in Sin », et on sent une petite baisse d'intensité par rapport au reste. La production est d'un bon niveau, le son est clair et puissant, rien à redire.

Avec cet album, BENIGHTED SOUL a toutes les cartes en mains pour se faire une place respectable sur le scène métal mélodique/symphonique/progressif européenne. On trouve peu de groupe de ce calibre en France. Gageons que la récente tournée en première partie de TARJA a su convaincre de nombreux fans. On attend la suite avec impatience…        

Oshyrya (08/10)

www.benightedsoul.com

myspace.com/benightedsoul

Savage Prod – Season of Mist / 2010

Tracklist (69:24 mn) 01. Broken Icons 02. Edge of Insanity 03. Wrong Reflection 04. Falling in Sin 05. Ticking Time Bomb 06. Stranger Me 07. The Seventh Cage 08. Evergreen 09. Start from Scratch 10. My So Called Friend 11. No Warning Signs

 

Apostate – Trapped in a sleep

apostate-trappedPas très connus nos amis ukrainiens d’Apostate, vous en conviendrez. Une petite piqure de rappel ne ferait pas de mal. Sachez donc que l’origine du groupe remonte à 1993. Après une démo sortie en 1995 et un EP en 1998, le groupe splitte, et tous les membres sauf le chanteur Yuri Lesnyi forment Forgot Belief. Lesnyi tente, quant à lui de rassembler un nouveau line up pour continuer Apostate mais le groupe split une fois de plus en 2001 et tout semble définitivement perdu pour Apostate. Mais, revirement de situation, en janvier 2009 c’est le bassiste d’origine Oleksandr Kostko qui reforme cette fois le groupe, et pour de bon apparemment, puisque de cette nouvelle formation est né un album.
Après toutes ces tribulations, le groupe fini enfin par sortir son premier album, intitulé Trapped In A Sleep. Mais Apostate semble décidément manquer de chance car cette galette sortie à l’origine en 2010 à vraisemblablement connu les déboires d’une mauvaise distribution et est donc passée pour ainsi dire inaperçue. C’est pourquoi nos amis de Clawhammer PR ont décidé de le sortir de son anonymat et de lui donner une distribution digne de ce nom. Sacrée histoire me direz vous, du coup on a toujours pas parlé de la musique.

Donc, en ce qui concerne le registre, Apostate évolue dans un Doom/Death lent et mélodique. Je serais bien dur de dire que si le groupe ne s’est pas encore fait remarqué, c’est parce qu’il ne propose rien de bien excitant (hé oui, faut voir les choses en face, il a suffit à certains groupes de sortir quelques démos pour se faire remarquer) mais je serais, à vrai dire, plutôt proche de la réalité. Les ukrainiens ne sont pas mauvais, bien au contraire, mais Trapped In A Sleep est un album de Doom/Death tout à fait conventionnel, qui, même s’il est bien fait, manque de mordant.

Le groupe maitrise son sujet c’est évident, et tous les ingrédients semblent à disposition des musiciens. Il leur manque peut être l’inspiration, qui leur permettrait de composer des morceaux ayant plus d’impact et restant plus en mémoire après les avoir écoutés, car pour ce qui est de l’instrumentation et des arrangements, il n’y a aucun problème, on ne peut qu’apprécier le travail. Le problème majeur de Trapped In A Sleep, c’est qu’il est sympa, certes, mais ne va pas plus loin : pas de frissons, pas ou très peu de passages marquants, pas de riff ni de refrain qui reste en tête…bref, conventionnel disais-je. Apostate n’est pas encore en mesure de se sortir de la masse des groupes évoluant dans un même registre, car ce premier album souffre encore de quelques défauts importants, comme le chant clair assez mauvais et la linéarité confinant à la monotonie, d’un ensemble dont rien ne dépasse. Même si, par exemple, on retrouve un arrière goût de Funeral dans les autres vocaux, les ukrainiens ne font pas le même effet. Ce premier album est fort prometteur en plus d’être plein de bonnes idées et de moments agréables, mais c’est encore insuffisant.

Sheol (06/10)

http://apostate.com.ua

myspace.com/apostateua

Clawhammer PR / Black Art Production / 2010
Tracklist (51:35) : 1.Intro 2.Earth Escape Plan 3.Worm 4.Trapped In A Sleep 5.Filling the Void 6.Sisyphean Struggle 7.Eternal Return

 

Abacinate – Genesis

abacinate_genesisConnaissez-vous ce sentiment qui vous saisit lorsque vous découvrez un groupe excellent mais trop rapidement disparu ? Cette sensation d’être passé à côté de quelque chose que vous ne pourrez jamais voir de vos propres yeux en live ? Vous avez découvert Death après la mort de Chuck ? Ou Snot après le décès de Lynn Strait ? Vous comprenez alors ce que je ressens maintenant après avoir écouté Abacinate (sans pour autant certifier que ce groupe aurait pu avoir un impact aussi important que Death, bien entendu).

Abacinate a perdu son frontman en septembre 2010, mais plutôt que de baisser les bras, les membres restants ont décidé de finaliser Genesis, deuxième album du groupe, et de le sortir cette année, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aurait été dommage d’abandonner l’idée de sortir cette galette ! Prenez du Deathcore haut de gamme, avec ses riffs en béton et sa section rythmique de malade, ajoutez-y une touche Hardcore plus marquée au niveau du chant, tout en conservant le grunt de base du Brutal Death pour contrebalancer le tout, et n’oubliez pas une touche de virtuosité et de courage pour sortir un diptyque instrumental maîtrisé de bout en bout, et vous avez une idée de ce que nous propose (ou plutôt pouvait nous proposer) Abacinate. Ca joue bien, ça joue vite, 40 minutes sans vraiment avoir l’impression de s’ennuyer ne fût-ce qu’une seconde (le CD était dans la platine en mode « repeat », il est passé trois fois de suite, assez rare pour le signaler, j’ai souvent tendance à décrocher au bout de 2 écoutes, histoire de passer à autre chose et d’assouvir ma curiosité musicale maladive).

Reste maintenant LA question : la disparition du frontman signe-t-elle l’arrêt de mort du groupe ? Difficile à dire, la sortie de l’album est un signe que le groupe ne voulait pas mettre immédiatement la clé sous le paillasson, reste à voir si ce Genesis n’est pas leur chant du cygne…

Mister Patate (07.5/10)
 
Site Officiel :  www.abacinate.net 

Myspace Officiel :  www.myspace.com/abacinatenj

Epitomite Productions / 2011

Tracklist (40:54) :
1. Night Of The Desirable Objects 2. Disturbing Remedies For A Desperate Disease 3. Purveyors Of Scum 4. Necroplunger 5. The Natural Disasters 6. A Harmless Walk 7. An American Obsession 8. Laughing In The Dark Pt. I 9. Laughing In The Dark Pt. II 10. The Bundy Curse