Archive for octobre, 2011

Edguy + Kottak (+ Karelia)
Le Bataclan, Paris, 19 octobre 2011

Son : Vraiment bon, pour tous les groupes.
Lumières : Bien gérées.
Affluence : Un Bataclan bien rempli et respirable… dans les 1600?
Ambiance : Chaleureuse et sympathique, « à la Edguy! »
Moments forts : La spéciale Manowar, la spéciale Maiden (etc.)… et le moment émotion en hommage à un certain Olivier, c'était tout mignon!

Etant arrivée affreusement en retard, je ne peux pas vraiment parler de KARELIA : je n’ai vu que les deux dernières chansons des alsaciens… Ca avait l’air bien, pas -exceptionnel- mais le courant avait l’air de passer avec le public, qui était tout de même plus chaleureux que de simples « clap – clap » polis. D’ailleurs les quelques commentaires à la sortie étaient positifs, pas béats d’admiration mais quelque part entre intrigués et amusés (un gant de Mickey, une reprise de Cindy Lauper, toute cette sorte de choses.) Donc voilà… pas exceptionnel mais correct.

KOTTAK :

Là par contre… Ce groupe est celui du batteur de Scorpions, dans Kottak il est chanteur-guitariste(-leader). De quoi s’attendre à quelque chose de vraiment bien fait quoi. Sauf que… pfwaaaaah, que c’est cliché, pour ne pas dire « clichesque » sauf si vous tolérez les barbarismes ! Depuis la guitariste certes compétente mais qui a tout de la fille qui fera (/faite pour faire) fantasmer les rock’n’rolleux jusqu’à l’attitude du dit M. Kottak, en passant évidemment par les morceaux… tout est cliché, prémâché, préparé pour plaire au rock’n’rolleux mononeuronal. Le pire c’est qu’ils ont l’air sincères dans leur attitude, d’un autre côté il est facile de « faire semblant » sur scène… et c’est là que j’ai fini par me demander : dans le fond, vaut-il mieux atteindre le summum du cliché en étant sincère ou en jouant la comédie ?

Dans tous les cas, ça fait longtemps que j’ai dépassé le stade du « le binaire, c’est la vie ! » : il faut bien plus qu’un morceau rapide + binaire + avec des musiciens qui courent dans tous les sens (de manière trop exagérée, dès le départ, pour être sincère) pour me plaire. Je n’ai donc absolument pas accroché à leur prestation. Mais bon, d’autres ont aimé, si vous aimez le basique – binaire – attitude 300% rock’n’roll ça peut tout à fait vous causer après tout. Des applaudissements fournis mais polis… et puis voilà. A noter que sur deux morceaux, Kottak, qui est donc aussi batteur de Scorpions, passe derrière la batterie, pendant que la guitariste chante (et que le batteur « normal » du groupe fait sa pause derrière les enceintes).

(Je dois aussi dire que j’ai bien aimé le moment « t-shirts empilés », où Kottak les enlevait un à un par rapport à ce qu’il disait, puis aux morceaux qu’ils allaient jouer : simple mais marrant !)

Set-list de Kottak:
World War Love
Do You Want To Play?
Let's Do It Tonite
So Disconnected
Scream With Me
Solo de batterie
You're Not Sorry
Do It Big
Holiday (reprise de Scorpions)
Time To Say Goodbye
Rock & Roll Forever

EDGUY :

Le groupe ayant connu un certain passage à vide sur scène pendant quelques années, je ne m’attends jamais à grand chose de leur part… ça évite les déceptions. A savoir que je n’ai vraiment aimé aucun de leurs concerts de la période qui a assis leur succès, Tears Of A Mandrake et Rocket Ride en tête : non seulement je ne raffole pas de ces albums (si, si, ça arrive), mais en plus… je ne sais pas, ils étaient trop ouvertement en pilote automatique, Tobias n’était même plus drôle, le moindre mouvement était prévu à l’avance (comme aujourd’hui sans doute, je ne me fais pas d’illusions, mais à l’époque ça n’avait vraiment plus rien de vaguement naturel), etc. Même quand j’appréciais « en gros » en concert, ça restait « bien, mais… » Et voilà-t-y pas que c’est le troisième concert d’Edguy (en salle, pas festival) d’affilée que j’aime beaucoup !

J’aime bien mais sans plus leur dernier album en date, Age Of The Joker, et finalement il passe mieux en live… en général : « Nobody’s Hero » et « Pandora’s Box » sont très bien, « Robin Hood » un poil longuette, j’adore « Rock Of Cashel » sur album mais elle manque de niaque ce soir. Je crois qu’ils en ont joué une ou deux autres… parmi celles que j’aime le moins de l’album, et c’était assez longuet sur scène aussi. Tant que je suis à parler de la set-list, je regrette que « Ministry Of Saints » soit la seule rescapée de Tinnitus Sanctus, que j’adore… sauf cette chanson, qui est trop basique à mon goût : je la zappe presque systématiquement ! Dans l’ensemble en tout cas, je trouve cette set-list bien équilibrée : il y a certes certaines de leurs « chansons marrantes » incontournables, mais elles ne prennent pas non plus la majorité de la place. Elles servent même plutôt de moments de pause (de rires), avec des morceaux plus « oomph » entre : je trouve que ça leur va beaucoup mieux comme ça. Déjà parce que ça correspond beaucoup mieux à mes goûts musicaux et d’ambiance en concert (oui je suis égoïste parfois !), mais surtout parce que ça reflète mieux ce qu’ils présentent sur album depuis Tinnitus. Bon, le solo de batterie est un peu long, manque de la bande sonore qui permettait de faire passer la pilule sur la tournée précédente (du moins pour la première partie, puisqu’après ça part sur l’Agence Tous Risques, si si !), mais Felix y montre mieux que quand il veut, il est très bon.

Petite note finale pour le son, vraiment bon dans l’ensemble (même pour les premières parties !)… même si je me suis positionnée « exprès pour » : ne pouvant qu’être derrière (en retard, photos, tout ça), autant en profiter pour aller d’un bout à l’autre de la salle voir où on entend le mieux ! L’inconvénient étant évidemment que, de mon petit endroit où le son est vraiment bon… il est conseillé de faire plus d’1m80, or je ne fais qu’1m68 ? Mauvais pour la vue ça… pour une fois, je ne vous saoulerai donc pas à décrire Machin et Bidule sur scène, réjouissez-vous ! Et puis c’est un endroit où ça participait bien, alors qu’à d’autres endroits où on voyait bien… non seulement le son était un poil moins bon (selon mes goûts du moins), mais en plus le public était tout mou ! Vade retro les tout mous ! Remerciements marqués, enfin, aux deux types devant moi qui ont remarqué un bon chemin pour faire une percée géante pour le dernier morceau : je n’ai jamais été très fan de « Kings Of Fools », mais au moins j’étais dans les premiers rangs, bonne vue et tuti quanti pour le dernier morceau !

Ceci-dit, même sans avoir une vue exceptionnelle, je peux vous affirmer que Tobias est à nouveau drôle. Bon, il dit certainement à peu près la même chose tous les soirs, mais comme la tournée commence juste il a encore cet accent de sincérité « je le dis parce que ça m’amuse aussi ! » qui fait que l’on peut faire semblant de ne se douter de rien. Il vit également une grande histoire d’amour avec son pied de micro, il court dans tous les sens, il perd ses cheveux, chercher à masquer sa « tache » sous l’oeil gauche est devenu complètement inutile sur scène (vu qu’avec la transpiration on finit par très bien la voir, même de loin !)… Tobinou quoi. (Oui, oui, Tobinou.) J’ai particulièrement apprécié quand quelqu’un lui a balancé « un truc blanc » sur scène… sur lequel il a marqué un temps d’arrêt, avant de partir en vrille sur le thème : « non mais vous savez que c’est la pire chose qui puisse arriver à un frontman là ?! Ce qu’on vient de m’envoyer sur scène, c’est… c’est un slip d’homme !!! » Pauvre Tobias… Petit moment de solitude par contre sur « Superheroes » : ok, le coup de la nacelle qui monte c’est marrant, ça permet aux gens du fond (et des gradins) de le voir de près (enfin sauf pour ceux autour du bar, -sous- les gradins, mais tant pis !), mais… au bout d’un moment c’est un peu gênant de tourner le dos soit aux musiciens soit à Tobias pendant -tout un morceau- ? M’enfin bon, l’idée était bonne, juste revoir la concrétisation.

Le public est beaucoup moins féminin « qu’à l’époque », ce qui permet d’avoir moins d’ultrasons dans les oreilles. De manière générale le public est sympatoche, à savoir que ça participe bien, sautille (+ on sent les djeunz qui n’ont pas été éduqués au mouvement de nuque !), braille et chantonne les chansons etc… Les deux coins plus vivants semblent être plein centre (où j’étais) et un poil derrière à droite, en dehors de ça… ça reste du metalleux gentil ! Mais bon, le public d’Edguy a toujours été gentil et bon enfant.

Evidemment quelques uns réclament « Babylon » quand ils quittent la scène… mais bon, personnellement cette chanson… m’ennuie. Si, si. Trop basique. Pareil pour « Kings Of Fools » d’ailleurs. Je vous promets. Donc ça ne me gêne pas qu’ils ne l’aient pas jouée ? Apparemment sur d’autres dates ils ont laissé le public choisir entre « Babylon » et « Land Of The Miracles » : je ne suis pas malheureuse qu’ils nous aient imposé la seconde ce soir : je l’aime beaucoup même si je l’avais oubliée (du moins les paroles, puisqu’une mélodie ça ne s’oublie jamais !), or un concert doit -aussi- servir à se souvenir des morceaux aussi bons qu’oubliés !

Moment de plaisir personnel aussi quand Tobias s’énerve contre l’abus de fumigènes sur scène. Enfin je crois qu’il parle des fumigènes, puisqu’il regarde fixement le gros nuage en haut, et il me semble bien qu’il précise qu’il ne parlait pas du froid. Ceci-dit les gens de la salle ont commencé par croire qu’il parlait de la température (puisqu’il disait que si ça continuait le groupe allait se retrouver malade, et ça ne serait pas bon de se retrouver avec un groupe (allemand) malade pour ses concerts allemands !) : ils ont branché la climatisation, même du fond je la sentais, très bien… la climatisation existe donc bel et bien au Bataclan, et elle peut marcher ! (On nage généralement dans sa propre transpiration quand on quitte cette salle…) Mais revenons-en donc aux fumigènes :

1) Ca masque la scène (je n’ai pu voir la bannière, fort bien faite, qu’à partir du moment où ils les ont arrêtés ! Je croyais qu’ils avaient un fond noir basique avant…).

2) Ca donne des photos nazes, ou ça les enlaidit. Parce qu’on peut moins jouer avec les lumières, on peut certes avoir un joli nuage d’une couleur et l’arrière-plan d’une autre… mais ça reste beaucoup moins beau, beaucoup moins -vivant- qu’une photo avec les spots bien gérés, le ou les types sous un bel angle dans une position qui rend bien.

3) CA TRUCIDE LES CORDES VOCALES. Parce que ça les assèche ou que ça soulève la poussière (plus que massive dans les salles parisiennes… ils font le ménage, le vrai, une fois tous les dix ans ou quoi ?!), ou autre chose, j’en sais rien. Mais le résultat est là : c’est très mauvais pour les cordes vocales.
Conclusion : vade retro les fumigènes, mes chers japonais qui tiennent 2h30 sur scène chaque soir n’utilisent jamais de fumigènes, et j’oserais dire que ça n’est pas pour rien.

Deux petits moments « spécial anciens », avec évidemment le public qui se met à chanter « La ballade des gendarmes », j’y reviens juste après, un peu avant ça ce cher Tobias commence à parler de la France qui était connue des groupes de metal avant la fin des années 90, oh que oui : c’était -le- pays qu’il fallait éviter en tournée ! Jusqu’à ce qu’une certaine personne fasse monter la chose par chez nous… mais il ne peut pas citer son nom sinon il pourrait avoir des problèmes avec le label actuel d’Edguy. Tobias nous fait alors un petit discours là-dessus, je me retourne deux-trois vers les gradins mais le principal intéressé s’est déjà enfui derrière (froussard), évidemment Tobias finit par nous demander de brailler un coup « pour lui rendre hommage », occasion que je ne peux laisser passer de pousser un bon gros « Olivier » (pas grave si ça ne s’entend pas au milieu du brouhaha, c’est pour le geste, comme au rugby), et à la fin du braillement général quelques biens inspirés un poil derrière moi à droite lancent des « Oliviers [+ applaudissements] – Olivier [+ applaudissements] », repris par la salle. Le Tobias était tout fier, il y avait certainement moins de monde « qu’à l’époque » qui savaient de qui ils braillaient le nom… mais c’est pas grave, c’était de bon coeur ! Ah et, Tobias a fini par citer un nom… mais c’est qui cet Olivier Garnier ? Ohlala, mais quelle énigme !

Enfin, je tiens à te faire remarquer un détail à toi ô fan d’Edguy, qui veut qu’ils aient un bon souvenir de la France. Et qui continue à leur chanter « La ballade des gendarmes » dès qu’ils jouent en France. Le groupe apprécie certainement que tu te souviennes qu’ils aiment cet air / qu’ils l’ont enregistré pour un obscur cd promo ou single français (ou ce genre) / qu’ils l’ont utilisé pour leur entrée en scène sur leur première ou deuxième tournée passant par chez nous. Mais souviens-toi quand même, ô fan, que l’air de la ballade des gendarmes, c’est ça :

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-PAS-  ça :

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= Ce qui rend cet air drôle, c’est la petite montée après, pas les deux premières mesures répétées encore et toujours !
Essaie de t’en souvenir pour la prochaine fois, ça sera quand même mieux, dans le pays de De Funès !

[Note finale 1 : C’est en rédigeant ce genre de compte-rendu que l’on peut en arriver à… prendre un bon petit coup de vieux. Parce que, l’air de rien, j’en parlais à quelqu’un que j’ai l’habitude de croiser en concert, et c’est vrai que les petits gars là, on les a quand même vus dans des petites salles de quelques centaines de personnes, en soirée metal en encore plus petits comités (les pauvres étaient assis tranquilles dans leur coin pendant que ça headbanguait dans la salle à côté ! Bande de timides. Ok, j’ai toujours regretté de ne pas être allée les tirer de leur solitude à ce moment-là… mais moi aussi j’étais timide à l’époque, d’abord ! Ou encore plus timide qu’aujourd’hui, si vous préférez !), ils ont subi les blagues les plus débiles qui soient à ces occasions et d’autres… limite c’est des vieux copains de lycée quoi. Et quand on repense à toutes ces choses, on se rappelle aussi quand tout ça a eu lieu… au temps qui a passé depuis… mais mon Dieu, mais je suis vieille !!!]

[Note finale 2 : Fière de moi je suis ces temps-ci, puisque je suis en train de « convertir » encore quelqu’un d’autre… ne jamais me dire qu’on aime la musique classique et le rock, « mais le metal c’est pas la peine, j’y suis complètement hermétique » ! Bon, j’y vais mollo quand même, parce qu’il faut le temps d’intégrer les « codes » mêmes musicaux… mais je suis sur la bonne voie, ouais !]

Set-list d'Edguy:
Nobody's Hero 
The Arcane Guild 
Tears of a Mandrake 
Pandora's Box 
Rock of Cashel 
Fire on the Downline 
Lavatory Love Machine 
Behind the Gates to Midnight World  Superheroes 
Ministry of Saints 
Robin Hood 
Drum Solo 
Vain Glory Opera 
– Rappel –
Land of the Miracle 
King of Fools

-Polochon (photos et piano inclus)-
[Chronique d'Age Of The Joke r (Edguy).
Photos de ce concert: EdguyKottak.
Entretien avec Jens Ludwig (Edguy).]

9MM – Dem Teufel ein Gebet

Les clichés ont la vie dure et la mention de "Deutsche Rock" ne fait pas forcément envie. Nos voisins teutons s'y connaissent pourtant pour nous pondre des riffs pachydermiques et des hymnes imparables mais je le sens pas ce disque. Et malheureusement la réalité me donne raison. C'est bourrin, beauf et pas très agréable. On pourrait s'arrêter là mais notre professionnalisme chez Métal Chroniques nous pousse sans cesse à repousser les frontières du possible.

Il suffit de regarder la pochette de l'album pour deviner que 9MM puise ses influences et son inspiration chez les honorables anciens, MOTÖRHEAD et ROSE TATOO en tête. Les allemands ne font pas dans la finesse et proposent un rock très couillu, ça pue l'alcool frelaté et la fumée de cigarette. Dem Teufel ein Gebet est le fond sonore idéal d'un bar de motards perdu dans la campagne bavaroise. Ici, on aime les riffs simples mais tranchants, une basse brutale et une batterie bien lourde. Pour encore enrichir le plat, ajouter un chant en allemand plutôt hurlé que chanté et des chœurs sur chaque refrain. Techniquement on a déjà entendu largement pire. Les teutons maitrisent bien la recette, le son général s'avère très bon mais l'encéphalogramme reste désespérément plat. Totalement bourré, la musique de 9MM doit prendre une autre dimension. A jeun, cela reste un groupe de rock de plus, loin de pouvoir déclencher les frissons d'un « Ace of Spades » ou d'un « Overkill » de qui vous savez.

Je suis conscient que l'aspect culturel est très important et que dans l'ambiance d'un bar, 9MM peut faire son petit effet. Personnellement, au grand désespoir de la majorité de la rédaction, je ne bois presque pas et donc je suis resté de marbre devant ce disque. Sans intérêt à moins de 4 grammes d'alcool dans le sang.

Oshyrya (05/10)

 

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FaceBook Officiel

 

Napalm Records / 2011

Tracklist (44:13 mn) 01. Wenn Träume Fliegen 02. Symphonie Des Zorns 03. Der Letzte Engel 04. Kain Vs Abel 05. 9/ARR 06. Dein Wille Ist Gesetz 07. Feigheit 08. Party Rock n Bier 09. Evil Knievel 10. Sommer 11. Amigos Para Siempre 12. Störtebeker 13. Durstige Männer

Amoeba – Days In Black (EP)

oshy_28102011_AmeobQuand on est habitué à recevoir des démos et autres albums de groupes encore méconnus ou au stade embryonnaire de leur parcours, et qu’on lit dans la présentation du groupe des trucs comme « …très jeune formation…premier EP…Metal extrême…deux ans d’existence… » on ne peut pas faire autrement que d’avoir quelques a priori et de s’attendre à quelque chose de plus ou moins limité, voire carrément moisi pour être tout à fait honnête, avec tous les atours habituels des premiers enregistrements, à savoir une prod maison, un son qui tient pas la route, une technique limitée, une personnalité encore pas très défini et un style encore un peu trop pompé sur les influences . Bref, vous voyez le topo.

Mais parfois, on se prend une bonne galoche et on ravale ses a priori qui sont finalement eux même très moisis et très caricaturaux, et on apprécie la bonne surprise, qui nous prend à revers et fait mentir tous les clichés évoqués plus haut. Comme quand on reçoit un EP dans le style de celui que nous propose Amoeba, (très) jeune groupe en provenance de l’Est de la France. Je vais être clair et concis : ces gars là ont apparemment seulement 17 ans de moyenne d’âge, et se permettent de nous retourner la tronche en seulement trois titres pour un total d’à peine dix minutes.

Bon dieu de bon dieu, j’ai du mal à en croire mes oreilles ! Amoeba se dit influencé par des groupes comme The Last Felony, Trigger The Bloodshed ou encore Behemoth, et nous propose effectivement avec Days In Black un petit condensé de ce qu’il se fait de mieux actuellement dans ce style. Ca tabasse, c’est solide, puissant (bordel, cette voix, j’en reste pantois !!!), maitrisé, technique et bien produit. En un mot, surprenant. Les trois titres que nous propose le groupe sont vraiment bons, à tous les niveaux. Un niveau qui laisse d’ailleurs perplexe, tant il est déjà élevé et maitrisé (les solis sont par exemple vraiment bien sentis et tirent l’ensemble vers le haut). Certains groupes connus font à peine mieux, et je dis ça très objectivement.

Le Brutal Death du groupe est résolument moderne, et se teinte d’un arrière goût Deathcore indéniable. Et cette production, aïe caramba, tous les groupes rêveraient de la même pour commencer ! Et comme nos nouveaux amis ne font pas les choses à moitié, ils inscrivent leur trois titres dans une démarche conceptuelle qui, pour les citer « constitue un ensemble, une prolepse catastrophique et fataliste à travers le prisme des paroles, de la musique et de l'artwork, qui invite l'auditeur à la réflexion sur cette situation : l'idée absurde que nous pourrions être, à court terme, les artisans de notre propre fin ». Voilà, prends en de la graine gamin, et ramasse tes dents. En attendant, les artisans de notre propre fin, ils viennent de l’Est de la France et ils se nomment Amoeba.

Vous l’aurez compris, Days In Black fait l’effet d’une grosse claque doublée d’une surprise énorme, compte tenu de la jeunesse du groupe. Amoeba semble avoir un potentiel qui laisse rêveur et qui risque de faire des jaloux. Ce premier EP est d’ores et déjà une carte de visite bien solide pour le groupe, en plus d’être une vraie leçon. Tout ça en seulement trois titres, c’est la classe ou je ne m’y connais pas. A écouter d’urgence, et vivement la suite.

Sheol (10/10)

www.amoeba-band.fr

www.facebook.com/amoebametal

myspace.com/amoebametal

Autoproduction / 2011

Tracklist (10 mn)
01. The incoming vehemence 02. Martyrdom 03. Our last gasp