Archive for janvier, 2012

Sorti il y à déjà quelques mois, ce magnifique split album entre les Anglais de Conan (Liverpool) et les Irlandais de Slomatics (Belfast), est à l'image de ce que le Doom peut offrir de mieux : une musique lourde, pachydermique, lente, sourde, profonde, noire. L'artwork, à l'image d'un Vulgar Dislplay Of Power de Pantera, décrit à la perfection la musique : un barbare  sur un escargot, prêt à aller au combat.

C'est Conan qui ouvre le bal sur ce split. Sur fond sonore marin, le bruit des clapotits des vagues, une musique éléphantesque de plus de 6 minutes, avec un break à 4 minutes pour reprendre de plus belle. Répétitif à souhait, mais dans le bon sens du terme doomesque, entêtant, deux voix superposées -une claire, assez aigue, et une grave-, «Older Than Earth» ouvre de la plus belle manière ce split. Le second titre de Conan, « Obsidian Sword» n'est qu'un interlude sous forme de discours de quelques instants, amenant «Reliator» qui, après une longue intro dans les notes les plus basses des guitares, bien lourde et full disto', reprend le même thème musical que «Older Than Earth». Conan présente en fait sur ce split ce qui ressemble plutôt un long morceau de près de 15 minutes, en trois parties, que trois titres bien différenciés.

Les Slomatics jouent, eux, une autre carte et offrent trois" vrais" morceaux. Le premier, «Lose The Five» s'ouvre sur un voix semblant venir de loin, des entrailles de la terre, du plus profond de l'Univers. Un peu plus riche que Conan, le Doom de Slomatics me plait beaucoup. Je trouve le travail de composition plus abouti. Ensuite, «Black Blizzard» arrive dans vos oreilles, 2 minutes obsédantes de rythme basse/batterie où la guitare ne fait que quelques notes discrètes et qui, pourtant, donne toute sa dynamique (si on peut parler de "dynamique" pour un morceau de Doom) au titre. Le split se termine sur «Mont Ventoux», sorte d'ode, si je ne m'abuse, au Tour de France (en témoigne le titre, déjà, sur le nom de la plus célèbre montagne qui parcours la course cycliste estivale, et le bruit de vélo qui ouvre la chanson).

A mon avis, le split est de bonne facture mais est à reserver à un public averti. Il faut, en effet, être amateur du style, même modérément comme c'est mon cas, pour pouvoir l'apprécier. Je regrette un peu la prise de risque minimale dans les compositions, deux/trois riffs suffisent à peine suffit à monter ce split album, un peu comme si les deux groupes avaient  2 ou 3 vielles compos qui trainaient dans un tiroir. Au bout de quelques écoutes, mon enthousiasme du début s'est un peu estompé comme un flan au fromage refroidissant, il manque clairement ce "quelque chose" pour faire … quelque chose de cet album. J'ai commencé cette chronique en écrivant "ce magnifique split", c'était en effet écrit à l'état de brouillon au bout de deux écoutes. La conclusion vient au bout de 5 écoutes du CD. L'évolution de cette review parle d'elle même : il est dommage que dans la durée, ce split à du mal à s'imposer.

[6.5/10] Poney

 

Facebook Officiel Conan : http://www.facebook.com/pages/Conan/141296645922122

Facebook Officiel Slomatics : http://www.facebook.com/pages/Slomatics/196382747053529

Myspace Officiel Conan : http://www.myspace.com/conandoomconan

Myspace Officiel Slomatics : http://www.myspace.com/slomatics

 

Head Of Crom Records 2011

01. Older Than Earth 02. Obsidian Sword 03. Reliator 04. Lose The Five 05. Black Blizzard 06. Mont Ventoux

Et dire que vous pensiez que l’original était mauvais… C’était sans compter sans 39 artistes qui, l’un après l’autre, nous offrent une relecture personnelle des titres du dernier méfait de Morbid Angel. Là où Illud Divinum Insanus était le cul entre deux chaises et ne reniait pas fondamentalement son héritage, ce double album de remixes (flanqué d’une carte de téléchargement donnant accès à 8 titres) n’a strictement aucun lien avec le Metal. Ici, nous avons droit à de l’électro, pur et dur… Et c’est pitoyable.

N’y allons pas par quatre chemins : j’avais placé d’assez grands espoirs dans cette initiative. En effet, cette compil aurait pu, grâce à sa plus grande cohérence stylistique, nous proposer une démarche plus aboutie que celle de Morbid Angel qui rechignait à totalement abandonner son Death Metal d’antan. Hélas, ce jusqu’au-boutisme n’est pas pour autant synonyme de qualité. Sur 39 morceaux, seul un (oui, un seul, vous lisez bien) est en mesure de rivaliser, que dis-je, de faire mieux que l’original, à savoir Punish Yourself Vs. Sonic Area et son « Destructos Vs The Earth » aux relents de fin du monde. Pour le coup, ce morceau mérite largement le détour, mais il est bien isolé…

Et le reste ? Du bidouillage, du chipotage électronique, allant de l’électro gentillette (Nachtmahr et sa version bisounours de « Destructos Vs The Earth ») à la techno hardcore des compils Thunderdome (DJ Ruffneck, par exemple), sans jamais parvenir à convaincre ni à transcender l’original. J’ai beau être ouvert d’esprit et apprécier la musique électronique, ce qui nous est proposé ici est une arnaque, point barre : franchement, avions-nous vraiment besoin de 12 versions différentes d’« I Am Morbid » ?

Cette compilation n’a qu’un seul mérite : celui de faire passer Illud Divinum Insanus pour un album correct.

[0,5/10] Mister Patate
 

Season Of Mist – 2011

CD 1/ 1. Laibach — “I Am Morbid” (Wall Of Morbid Mix) 2. Cevin Key/Hiwatt Marshall — “Omnidead“ 3. Brain Leisure — “Too Extreme” (Black Symphony Edition) 4. The Toxic Avenger — “10 More Dead“ 5. Malakwa — “I Am Morbid“ 6. Synapscape — “Too Extreme“ 7. Punish Yourself Vs. Sonic Area — “Destructos Vs The Earth” (Doomsdaymarchmix) 8. HIV+ — “Too Extreme“ 9. Micropoint — “I Am Morbid“ 10. John Lord Fonda — “Too Extreme” (Metallizer Remix) 11. Evil Activities — “Radikult“ 12. Mixhell — “Too Extreme“ 13. Black Lung — “I Am Morbid“ 14. Mondkopf — “Radikult“ 15. Xytras — “Existo Vulgoré“ 16. Toxic Engine — “I Am Morbid“
CD 2/ 1. Ahnst Anders — “I Am Morbid“ 2. Nachtmahr — “Destructos Vs. The Earth“ 3. Tim Skold — “Profundis / Mea Culpa“ 4. Black Strobe — “10 More Dead“ 5. Chris Pohl — “Too Extreme“ 6. Project Pitchfork — “Destructos Vs. The Earth“ 7. Treponem Pal — “10 More Dead“ 8. Scott Brown — “I Am Morbid“ 9. Fixhead — “Radikult“ 10. Dj Ruffneck — “I Am Morbid“ 11. Igorrr — “Remixou Morbidou“ 12. Tamtrum — “I Am Morbid“ 13. Tek-One — “10 More Dead“ 14. Adrian — “I Am Morbid“ 15. The Horrorist — “Existo Vulgoré“
Digital Download Card /1. Combichrist — “Destructos Vs. The Earth“ 2. Chrysalide — “Nevermore“ 3. Asche — “Destructos Vs. The Earth“ 4. Sylvgheist Maelstrom — “10 More Dead ” (Deconstructed) 5. Dead Sexy Inc. — “I Am Morbid“ 6. Roger Rotor — “Radikult“ 7. The Processus — “I Am Morbid“ 8. Mulk — “Existo Vulgoré“

 

Biohazard est de retour. Le groupe de New York s'est officiellement reformé avec le line up « classique ». Evan Seinfeld et Billy Graziadei, piliers immuables, ont retrouvé Danny Schuler et surtout Bobby Hambel. Pour le meilleur et pour le pire (voir la fin de la chronique…). Cette nouvelle a fait frémir les amateurs de hardcore, surpris par ces retrouvailles a priori impensables. Les quatre zigues ont donc réussi à mettre de côté leurs rancœurs respectives pour accoucher de « Reborn in Defiance ».

C'est un come-back discographique réussi. Cet opus fait sans doute partie des meilleurs efforts de la formation, juste entre « State of the World Address » & « Urban Discipline ». Ça commence très bien avec un « Vengeance is Mine », bien metal/ hardcore, qui prouve que la bande à Seinfeld est remontée comme jamais. Rassurés par ce titre percutant, on poursuit l'écoute pétris d'espoirs et on tombe sur « Decay », un titre assez étonnant, presque radiophonique. Biohazard nous fait le coup du refrain imparable qui vient se graver dans le cerveau. Et ça marche ! Le reste de l'album oscille entre brûlots expéditifs (« Reborn »), hymnes taillés pour la scène (« Come Alive ») et morceaux plus accessibles (« Killing Me »).

Globalement plus mélodique que ce que les New Yorkais ont pu nous proposer dans le passé et produit d'une main de maitre par Toby Wright (Alice in Chains, Korn, etc.), « Reborn in Defiance » (à peu de choses près le « Black Album » de Biohazard) est un bon moyen pour le groupe de reconquérir le statut qu'il avait il y a peu. Avec son hardcore plus mûr et une ouverture musicale plus adulte (le terminal « Season the sky »), ça ne devrait pas être trop dur.

Reste à savoir si le groupe va pouvoir survivre au départ aujourd'hui incompréhensible de Evan Seinfeld… Ce sera sans doute une grosse épreuve à surmonter. Il reste un très bon album, c'est déjà pas mal.

Nico [08/10]

Facebook Officiel: www.facebook.com/BiohazardDFL

Nuclear Blast / 2011

01. 9:IIIX6.941 02. Vengeance Is Mine 03. Decay 04. Reborn 05. Killing Me 06. Countdown Doom 07. Come Alive 08. Vows of Redemption 09. Waste Away 10. You Were Wrong 11. Skullcrusher 12. Never Give in 13. Season the Sky