Archive for janvier, 2012

Edguy

Edguy (Allemagne)

Statut : actif / Genre : Speed Metal – Power Metal

En bref : Edguy est formé en 1992 par Tobias Sammet (chant et basse), Jens Ludwig (guitare), Dirk Sauer (guitariste) et Dominik Storch (batterie) à Fulda, ville du centre de l'Allemagne… et certainement inconnue d'à peu près tout le monde en dehors des amateurs d'art médiéval. Si, si, promis. La légende veut que ce nom soit dérivé d'un certain Edgar Siedschlag, professeur de maths de ces jeunes de 14 ans. Dès 1994, ils tentent d'envoyer à des maisons de disques deux démos qu'ils viennent de réaliser: le heavy traditionnel se faisant écraser par le grunge depuis quelques années, on ne peut pas dire que ces tentatives soulèvent un enthousiasme exceptionnel. Ils enregistrent malgré tout Savage Poetry en 1995, et signent chez AFM Records. AFM leur propose de resortir ce premier album avec une meilleure distribution, mais ils préfèrent en enregistrer un nouveau: Kingdom Of Madness sort en 1997. Mais c'est en 1998, avec l'album Vain Glory Opera, qu'Edguy commence à se faire un nom, les participations de Hansi Kürsch (Blind Guardian) et Timo Tolkki (Stratovarius) ayant sans doute aidé à faire parler d'eux. C'est aussi dans le courant de cette année que Felix Bohnke (batteur) et Tobias "Eggi" Exxel (bassiste) les rejoignent: Tobias peut maintenant se concentrer sur le chant, et à ce jour, en 2011, les membres du groupe sont toujours les mêmes.

En 1999, le groupe sort Theater Of Salvation et re-enregistre Savage Poetry pendant que Tobias commence à réfléchir et  composer pour un projet d' "opéra metal", qui prendra le nom d'Avantasia. Mandrake sort en 2001: cet album leur donne l'occasion de tourner leur premier clip vidéo pour "All The Clowns" et de se lancer dans leur première tournée en tête d'affiche. Cet album a beaucoup de succès, et pourtant (/c'est pourquoi?) il donnera lieu une première "division parmi les fans": d'un côté ceux qui lui reprochent son excès de "tralalapimpoum et olé vivent les claviers", de l'autre ceux qui trouvent ça vraiment très amusant et veulent voir Edguy continuer dans cette direction. Même sur scène les concerts d'Edguy finissent par diviser, laissant même naître une vilaine rumeur selon laquelle les responsables d'Edguy pour la France leur demanderaient/imposeraient de "se calmer" quand ils sont en France, parce que "tu les vois en Allemagne, en Espagne, enfin partout sauf en France: ça tue. Tu les vois en France: c'est mou du genou?" Mais… mais qui oserait!

Puisque leur contrat vient à terme, Edguy quitte AFM pour Nuclear Blast en 2003, après la sortie de Burning Down The Opera, premier album live du groupe.

Le metal mélodique a le vent en poupe en ce début d'années 2000, Edguy a tout du "petit groupe qui monte, qui monte… et qui a les dents longues", sans compter que le succès des albums d'Avantasia, surtout le premier, a mis un gros coup de projecteur sur le groupe allemand: Nuclear Blast les pousse, beaucoup. Désormais il y aura régulièrement un clip par ci, un dvd par là, et toutes ces petites choses. Sur Hellfire Club en 2004 et Rocket Ride en 2006, Edguy confirme son tournant "wouhou marrons-nous les potos!"… du moins dans la musique, leurs textes sont rarement si roses que ça. Enfin à condition de prendre le temps de s'y pencher, forcément… 

Comme le groupe cultive beaucoup cette images de "joyeux drilles", l'album Tinnitus Sanctus, plutôt old-school et surtout sombre, reçoit un accueil plutôt mitigé en 2008. Votre humble rédactrice se doit d'ajouter que c'est pourtant sans doute son album préféré d'Edguy à ce jour, mais ainsi va la vie des succès et des modes. Un peu plus tard dans l'année, le groupe prolonge son contrat avec Nuclear Blast puis sort son premier dvd live en 2009, Fucking With Fire, évidemment accompagné d'un album du même nom. Petit honneur non négligeable pour un groupe allemand: ils font la première partie des dates allemandes de Scorpions en 2010, sur la "tournée d'adieu" de ces autres allemands. Age Of The Joker sort en 2011, après de nouvelles sorties d'Avantasia. Cet album est, généralement, mieux accueilli que le précédent, il faut dire qu'ils ont ajouté quelques joyeusetés à l'ambiance old-school de Tinnitus.

A leurs débuts, Edguy était vu comme "un des futurs très grands du heavy-metal traditionnel" (ce qui explique aussi leurs débuts hésitants au début des années 90, soit quand le heavy traditionnel était aux environs du plus creux des creux de la vague). De par leur musique évidemment, mais aussi leurs concerts, plus que réputés pour leur énergie, la communication entre le groupe et le public et toute cette slorte de choses. Edguy faisait partie de ces rares groupes que l'on pouvait voir sans connaître un seul morceau sans que ça nous empêche de nous époumoner sur la plupart des titres joués. Sans compter les crises de rire suite aux blagues (ou attitudes) de Tobias. Petit à petit pourtant, vers le milieu des années 2000, Edguy subit la "baisse d'intérêt" connue par les nouveaux groupes de heavy-metal, ceux qui étaient apparus à la fin des années 1990 ou début des années 2000: d'un côté "les anciens" trouvent qu'ils passent complètement en mode roue libre en concert, sans compter les blagues de Tobias qui ne sont même plus drôles à force d'être recyclées, de l'autre "les nouveaux" veulent du guilleret facile à fond les ballons et rien d'autre. Sans compter ceux qui estiment qu'Avantasia est "ce qui se fait de mieux", Edguy c'est "à défaut". Depuis quelques années cependant, Edguy semble se reprendre, ils redeviennent vraiment (très) bons sur scène, Tobias redevient drôle et naturel (ou il fait mieux semblant), et on a beau critiquer Tinnitus Sanctus il marque une véritable évolution dans leur style, dont ils avaient sans doute besoin… et qui leur fait sans doute du bien quand on voit la différence entre les concerts "époque milieu des années 2000" et les concerts actuels.

Site web : www.edguy.net/

Discographie :
Savage Poetry (1995 + réenregistré en 2000)
Kingdom of Madness (1997)
Vain Glory Opera (1998)
Theater of Salvation (1999)
Mandrake (2001)
Burning Down The Opera (2003, live)
Hellfire Club (2004)
Hall of Flames (2004, best of)
Rocket Ride (2006)
Tinnitus Sanctus (2008)
The Singles (Edguy) (2008, compilation)
Fucking With Fire (2009, live)
Age Of The Joker (2011)

+ Pour Avantasia :
The Metal Opera (2001)
The Metal Opera Part II (2002)
The Scarecrow (2008)
The Wicked Symphony (2010)
Angel of Babylon (2010)
The Flying Opera (2011, live)

Vidéographie :
Fucking With Fire (2009, Live)

+ Pour Avantasia :
The Flying Opera (2011, live)

Chroniques :
Age Of The Joker (album, 2011)
Tinnitus Sanctus (albu m, 2008)
Rocket Ride (album, 2005)
Superheroes (m axi-single, 2005)
Hellfire Club  (album, 2004)
King O f Fools (maxi-single, 2004)

+ Pour Avantasia :
The Wicked Symphony & Angel Of Babylon (album, 2010)
The Scarecrow (album, 2007)

Entretiens
Avec Jen s Ludwig (2011)
Avec Tobias Sammet (2005)

+ Pour Avantasia :
Avec Tobias Sammet (2010)
Avec Tobias Sammet (2007)

Compte-rendus :
Edguy + Kottak ( + Karelia) – Paris – Le Batacla n – 19/10/2011
Power Prog & Metal Fest 2011 – Mons – Belgique – 30/04/2011
Edguy +  Dragonforce + Sabaton – Lyon et Paris – 2006

Photos :
Edguy – Paris – Le Bataclan – 20/10/2011 (tête d'affiche, par Polochon)
Mons (Belgique) – 25/04/2011 (festival, par Polochon)
Lyon – Transbordeur – 20/01/2009 (tête d'affiche, par Polochon)
Paris – Elysée-Montmartre – 15/02/2006 (tête d'affiche, par Murder-One)
Lyon – Le Transbordeur – 14/02/2006 (tête d'affiche, par Murder-One)

Gavin Harrison est, bien sur, très réputé pour son travail dans Porcupine Tree, il a également joué pour des pointures comme King Crimson, Manfred Mann, Paul Young ou même Iggy Pop. Son comparse, 05Ric est bien moins connu, sauf des amateurs de bassistes dérangés qui trainent sur Youtube.

Cet album n'est pas le premier réunissant ces deux touche-à-tout de la musique, en 2009 était en effet sorti le très bon Circles et en 2007 un non moins excellent Drop, passés malheureusement sous le radar de la plupart des web/magazines et donc, des auditeurs. 

Incontestablement l'un des meilleurs batteurs du monde (élu l'an passé "best progressive drummer" par les lecteurs de Modern Drummer), au style particulièrement reconnaissable en quelques demi-mesures, et avec un métronome en lieu et place de coeur, Gavin Harrison fait partie de ces musiciens qui font rêver. Véritable bouffée d'oxygène sur album et en live, il arrive toujours à placer un petit quelque chose là où vous ne l'attendiez pas. Mieux, on sait que si il est très fin, il peut aussi sans problème rentrer dedans, comme on dit, si la musique le nécessite (celle de Porcupine par exemple).

L'opus démarre de manière tout à fait originale. Sur une rythmique syncopée tout à fait dans le style de Garvin, doublée par la basse slappée de 05Ric, les instruments s'arrêtent d'un coup brusque pour laisser place à une petite musique douce qui laissera au bout de quelques secondes 05Ric prendre l'avant plan avec sa voix. Hyper jazzy et hyper prog' à la fois, «Prize» annonce en fait directement la couleur. Si Miles Davis avait du avoir un enfant avec Messhugah et que Frank Zappa avait du l'élever en compagnie de Trey Gunn, ça aurait sans doute ressembler à ce que vous écoutez alors que The Man Who Sold Himself tourne sur votre chaine HiFi. Pas de place pour le 4/4 ici, quasiment pas de place pour les mesures simplement binaires d'ailleurs, cherchez plutôt des 19/8, 18/8 ou encore 5/8. De quoi larguer largement l'écrasante majorité des musicos, surtout les habitués à Metalchros. Le jazz/prog, c'est toute une histoire.

Pourtant, et c'est à ça que, a mon avis, on reconnait un bon album de musique qui se veut très pointue et technique, c'est qu'on ne s'y emmerde pas. Il m'est souvent arrivé d'écouter des trucs (non je ne citerais pas de nom) qui me donnait l'envie de jeter l'album par la fenêtre, ou de m'en servir de déco moderne tendance Valérie Damidot, et de les pendre à une ficelle depuis mon plafond. Bref, de faire en sorte que plus jamais, ne fut-ce que par erreur, ce genre d'ovni finisse dans ma platine. Ici, rien de tout ça. Si les brutes de base qui sévissent sur ce webzine risque d'être totalement imperméables à ce genre de délires, je pense que toute personne aimant réellement la musique complexe, voir la musique "tout court", trouveront ici de quoi satisfaire sa curiosité.

Je regrette personnellement une chose : l'album a du mal à décoller, il reste dans un registre assez calme. On attend un brin de folie supplémentaire, du coté de l'énergie cette fois-ci, qui ne vient jamais et au contraire, l'album se calme avec la fin. Au bout du compte, on est un peu frustré car on sait que tant Gavin que 05Ric étaient, et sont  toujours, capable de franchir cette dernière marche qui les séparaient de l'album parfait. Mais ils ne l'ont pas fait. Pourquoi, je ne sais pas, sans doute un regretable choix délibéré.

[08/10] Poney

Myspace 05Ric : myspace.com/05ric

Mypace Gavin : myspace.com/gavharrison

Myspace du groupe : myspace.com/gavinharrison05ric

Soundcloud du label, avec l'album montagehttp://soundcloud.com/kscopemusic/gavin-harrison-the-man-who

Kscope – 2012

01. Prize 02. Identitas 03. The Man Who Sold Himself 04. Own 05. Body Temple 06. 107 07. Wherewithal 08. Awake 09. Water Slips 10. Way

Line-up : Gavin Harrisson – batterie, percussion, piano, guitare / 05Ric – chant, ERB basse, guitare

Initialement sorti en 2009, ce From Hell To Texas se voit ici doublé par une compilation de la dernière tournée en Europe, ce vieux continent, de nos Rednecks préférés (les miens, en tous cas). En plus donc du premier cd que l'on connait déjà, le second devient une bonne excuse pour ressortir des placards un live. Oui, car depuis 2005, et l'excellent Get Some, Nashville Pussy n'a rien sorti à nous mettre sous la dent, cela fait donc bientôt 7 ans si je compte bien (et oui, je compte bien).

Je dois avouer que mon coeur balance. Pas d'album en 7 longues années et la simple réédition d'un live (sorti en 2009, je le répète) additionné d'un second CD ; non pas, sur ce second CD, des inédits, mais des morceaux enregistrés simplement ailleurs. Alors, d'un coté, ça ressemble simplement à une arnaque commerciale, une sorte de buzz. Faire parler du groupe en rajoutant quelques bonus live, à défaut d'avoir de la vraie nouveauté. De l'autre, c'est vrai qu'un bon album live est toujours un plaisir, et je n'ai aucun doute quant au fait que les aficionados des hardos poilus et/ou à moitié dénudées (et non poilues, elles) y trouveront leur compte. L'avantage des lives en Europe est de présenter quelques morceaux supplémentaires, par rapport à 2009, en live («Piece Of Ass», «Snake Eyes»ou «I'm The Man»).

On savait déjà que la version simple de 2009 arrachait. Le live était excellent, les morceaux bien péchus, l'ambiance au rendez-vous, le public présent, bref, une sorte compilation mais en mieux. La version 2012 de ce live est exactement pareil, c'est très très bon. Mais… il faudra vraiment être un fan pour l'acheter. Je reste mitigé.

[8/10 pour le live, mais 4/10 pour l’idée, moyenne : 6/10] Poney

Myspace : myspace.com/nashvillepussy

Site : nashvillepussy.com/

SPV 2012

CD 1: 1. Speed Machine 2. From Hell to Texas 3. Drunk Driving Man 4. Lazy Jesus 5. Im So High6. Ain't you business 7. Dead Men Can't Get Drunk 8. Late great USA 9. Pray For The Devil 10. Why Why Why 11. Stone Cold Down 12. Give Me A Hit Before I Go

CD 2: 1. Say Something Nasty (Durango, Spain) 2. From Hell To Texas  (Prague, Czech Republic) 3. Aint Your Business (Bratislava, Slovakia) 4. Piece of Ass  (Vigo, Spain) 5. Come On, Come On, Come On (Prague, Czech Republic) 6. Hate and Whiskey (Prague, Czech Republic) 7.Late Great USA (Prague, Czech Republic) 8. I'm So High (Ris Orangis, France) 9. Struttin Cock (Weinheim, Germany) 10 Snake Eyes (Deventer, Netherlands) 11. I'm the Man (Deventer, Netherlands) 12. Why Why Why (Deventer, Netherlands) 13. The Bitch Just Kicked Me Out (Vigo, Spain) 14. Drunk Drivin' Man (Bratislava, Slovakia) 15. Go Motherfucker Go (Deventer, Netherlands) 16. Goin' Down (Bratislava, Slovakia)

Line-up : Blaine Cartwright – guitars, vocals/ Ruyter Suys – guitars / Karen Cuda – bass / Jeremy Thompson – drums