Archive for février, 2012

Rage – 21

"21", simple et efficace comme titre d'album, comme le 21ème album du groupe (en tenant compte des compilations et une sortie sous le nom d'Avenger en 1984). Un peu court pour les mauvaises langues, mais vu le nombre d'albums au compteur, le trio à le droit d'aller au plus simple de temps en temps. "21", comme la variante du Poker version "Black Jack Parisian style" dont il est question dans l'intro et le morceau éponyme. 
Passée l'intro, le groupe entame les hostilités ! En comptant l'intro vous avez deux minutes pour vous préparer au choc, on retrouve un Rage qui tabasse, terminé les cordes et les violons, aux oubliettes l'orchestre, on revient aux fondamentaux, la volée de baffes. Le metal tout en puissance qui vous saute à la gorge est de retour. Le trio revient au sommet de sa forme, de quoi faire palir d'envie nombre de jeunes pousses.
L'entame de l'album n'a rien d'un ultime sursaut d'orgeuil, le titre suivant "Forever Dead" est une démonstration de puissance implacable. Pas de quartier, mais en respectant la griffe de Rage. Si la tonalité de l'ensemble de l'album est délibérément plus sombre et agressive, le trio n'en oublie pas sa recette, en maintenant l'équilibre entre les envolées mélodiques de Victor Smolski et le pilonnage intensif d'une section rythmique au sommet de son art. Quant au son il dépote, c'est devenu une habitude avec Rage. C'est le fruit de 10 années de collaboration réussies de ce point de vue avec Charlie Bauerfeind. Rage n'a pas perdu la main. A tel point que les titres un poil moins intenses ("Feel My Pain", plus classique), arrivent à maintenir l'auditeur scotché. 
Et puis surgit "Serial Killer", Peavy se prend au jeu et se lâche sur le chant. Interprétant un tueur en série, il s'en donne à coeur joie dans le registre agressif (les amateurs de Death Metal apprécieront l'incursion).  C'est le titre le plus brutal de l'album, mais le trio encore une fois manie habilement les arrangements mélodiques. "Psycho Terror", seul titre composé par André Hilgers sonne un tantinet différement . Seule ombre au tableau, quelques longueurs sur ce titre qui s'étire un peu inutilement, achevé par le groupe en sifflant et en se marrant. Une fin en queue de poisson qui tranche avec l'ambiance générale. 
En revanche la suite de l'album revient dans la veine agressive et défile sans temps mort, jusqu' à la ballade…  L'album s'achève avec "Eternally", une ballade un  poil incongrue après cette avalanche sonique, logique dans la mesure ou ce titre à été composé en 2007 (et s'est retrouvé dans une compilation – Into The Light), néanmoins elle se situe tout de même dans un registre lourd. 
Rage dément avec classe l'adage qui veut que les groupes vieillissent mal et sétiolent au fil des albums. Voilà un excellent cru 2012, 21 devrait combler les fans et au delà. 
 
Hamster (09/10)
 
 
 
Nuclear Blast / 2012
 
Tracklist (57:59)
01. House Wins 02. Twenty-one 03. Forever Dead 04. Feel My Pain 05. Serial Killer 06. Psycho Terror 07. Destiny 08. Death Romantic 09. Black And White 10. Concrete Wall 11. Eternally

Par Brootal-mati

Son: Correct à partir du second groupe
Lumière: Beaucoup trop de contre jour et très très peu de lumières de face, on ne voyait quasiment pas les musiciens sauf pour Behemoth.
Affluence: Je ne connais le nombre exact d'entrées, mais la salle s'est remplie petit à petit. Très peu de monde pour Nexus Inferis, mais bondée pour Legion Of The Damned, Behemoth & Cannibal Corpse.
Ambiance: Bonne pour les 3 derniers groupes, un peu faiblarde avant malheureusement.
Moments forts: Behemoth (non, sans blague?)

 

 

 
 
Un bon petit début de semaine à Paris pour le festival Full Of Hate qui nous présentait sa cinquième date le 13 Février au Bataclan. Les hostilités débutent à 16h15 avec Nexus Inferis, groupe de « futur extreme metal » britannique et masqué, qui a du mal à chauffer la salle. Le son était très changeant, et malgré ces réglages, le groupe s'éclate sur scène et finit son show.
 
 
 
 
 
 
 
Arrivent ensuite les thrasheux grecs de Suicidal Angels avec leur morceau «Bleeding Holocaust », qui font monter l'ambiance d’un cran. Du circle pit par ci, du pogo par là, bref, il y en a pour tout le monde.
Setlist Suicidal Angels: Bleeding Holocaust / Apokathilosis / Face of God / The Pestilence Of Saints / The Lies of Resurrection / Final Dawn  Moshing Crew
 
Au tour du groupe américain Misery Index de monter sur scène et de s'éclater. Le quatuor envoie du lourd et du bon avec « The Great Depression »Ils terminent leur set en beauté avec « Traitors », un de leur morceau les plus connus.
 
 
Setlist Misery Index : (Unknown) / The Carrion Call / Partisans Of Grief  / You Lose / The Spectator  / Heirs to Thievery  / The Great Depression / The Illuminaught / Traitors
 
Legion On The Damned nous interprète “Bleed For Me” ainsi que “Son of the Jackal” qui font bien bouger le public. Ca commence à slammer, l’ambiance bat son plein dans la salle.
Un entracte un peu long permet d'installer le matériel de la première tête d'affiche.
 
Setlist Legion Of The Damned : Legion of the Damned / Death's Head March / Bleed For Me / Pray and Suffer / Son of the Jackal / Malevolent Rapture / Werewolf Corpse / Night of the Sabbat / Cult of the Dead / Taste of the Whip
 
La première date très attendue en France pour les Polonais de Behemoth depuis les gros problèmes de santé, et le récent rétablissement de Nergal, leader du groupe. Les lumières se font moins dures, et un brouillard bleu envahit la scène.Un par un, Inferno, Orion, Seth arrivent, et enfin Nergal sous les cris du public. La salle est pleine et on attend leur premier morceau : « Ov Fire and the Void ». Un mec sort de nulle part et monte sur scène pendant Monspell Rites, la sécurité n'a pas le temps de l'attraper. Il essaye de sauter pour slammer mais se vautre lamentablement dans les crash barrières. On sent que le groupe prend énormément de plaisir à jouer et l’émotion se fait fortement ressentir au moment où Nergal clame haut et fort « It’s fucking great to be alive ! » (qui m'a limite mis la larme à l'oeil…) juste avant d'attaquer leur morceau mythique: Conquer All. Il quitte la scène et revient couronné pour interpréter «23 (The Youth Manifesto) ».
 
 
Setlist Behemoth : Ov Fire and the Void / Demigod / Moonspell Rites / Conquer All / The Thousand Plagues I Witness / Alas, Lord Is Upon Me / Decade of Therion / At the Left Hand ov God / Slaves Shall Serve / Chant for Eschaton 2000 / Rappel : 23 (The Youth Manifesto) / Lucifer
 
La fin de Lucifer s’arrête brusquement pour laisser place à la première tête d’affiche : Cannibal Corpse
Le groupe de death metal arrive sur scène et prend malheureusement un peu trop racine. Sauf Fisher bouge, mais peu. Du très lourd, ils ne joueront que deux morceaux de leur nouvel album : Demented Agression et Scourge Of Iron, et interpréteront les célèbres Fucked with a Knife, Make Them Suffer, Hammer Smashed Face et Stripped, Rapped and Strangled.
Bref, une très bonne date Parisienne, dommage pour ceux qui l'ont manquée !
 
Setlist Cannibal Corpse : Evisceration Plague / The Time to Kill Is Now / Disfigured / Demented Aggression / Scourge of Iron / I Cum Blood / Fucked With a Knife / Covered With Sores / Born in a Casket / The Wretched Spawn / I Will Kill You / Priests of Sodom / Unleashing the Bloodthirsty / Make Them Suffer / Hammer Smashed Face / Stripped, Raped and Strangled
 

Toute ascension continue ne peut se faire sans faux pas ou difficulté à être sans reproche à tout bout de champ. Epica et surtout Mark Jansen semble marquer le pas sur ce nouvel album. Fort de son projet Mayan et à l'écoute de Requiem For The Indifferent, le gaillard a visiblement mis ses billes niveau composition dans son opus sorti en 2011 en y fourrant un peu n'importe comment toutes ses idées pour un résultat mitigé.
Pour Epica, le guitariste se dépense sans compter par rapport aux orchestrations qui inondent ce disque bien trop conséquent niveau durée pour ne pas devenir indigeste considérant que même l'instrumentation metal n'évoque que trop rarement des moments mémorables.
Certes le sieur s'est amélioré question vocalises extrêmes et même si leur abondance est moindre qu'avant, il faut bien noter qu'elles sont de qualité. A moindre coût niveau guttural, forcément Simone s'en donne à cœur joie mais là où par le passé, ses vocalises semblait transpercer un ciel orageux par monts et par vaux pour illuminer les morceaux, sur Requiem For The Indifferent la demoiselle sature l'atmosphère et l'on se retrouve étouffé par son chant redondant  aux intonations épuisantes.
Sans trop se fouler, Epica semble en roue libre peinant à se renouveler pour gravir une marche supplémentaire dans son ascension. Les titres se trainent en longueur alors que leurs concisions permettraient un meilleur impact, Epica devrait se soucier de cet aspect pour rendre sa musique moins pompeuse et moins la cacher derrière d'innombrables samples.
Chaque titre semble avoir déjà été entendu précédemment, la redondance épuise l'intérêt que l'on porte aux compositions et nuit à la qualité de l'ensemble.
Faire suite à Design Your Universe n'était évidemment pas une mince affaire mais le fossé creusé avec Requiem… est tel que le groupe devra se ressaisir dans le futur sous peine de nous abreuver de la même texture toute sa vie. Les notes défilent et l'auditeur laisse errer son cerveau ailleurs pour revenir succinctement à son écoute. Une fois l'opus clôt, peu auront le courage d'y replonger.

 

 

Clayman (05,5/10)

http://www.epica.nl
http://www.myspace.com/epica

Nuclear Blast / 2012
Track List (73:00) 01. Karma 02. Monopoly on Truth 03. Storm the Sorrow 04. Delirium 05. Internal Warfare 06. Requiem for the Indifferent 07. Anima 08. Guilty Demeanor  09. Deep Water Horizon 10. Stay the Course 11. Deter the Tyrant 12. Avalanche 13. Serenade of Self-Destruction