Archive for février, 2012

Gazpacho – March of Ghosts

Les groupes fins et intelligents sont toujours difficiles à chroniquer. Sans aucun doute les norvégiens de GAZPACHO font partie de cette catégorie. Depuis des années maintenant ils enchantent nos journées avec des albums d’une grande qualité et chaque nouvelle offrande annonce des lendemains qui chantent. Le noyau original du groupe composé de Jan-Henrik Ohme (chant), Jon-Arne Vilbo (guitares) et Thomas Andersen (claviers) a commencé à jouer ensemble dès 1996. March of Ghost est déjà le septième album des norvégiens et succède à l’enchanteur Missa Atropos (2010).

Autant Missa Atropos était un album concept racontant le parcours d’une personne ayant décidé de tout abandonner derrière elle, autant March of Ghosts est une succession de petits récits sans rapport entre eux. Le principal protagoniste passe une nuit mouvementée puisque des fantômes viennent successivement le hanter pour lui raconter leur histoire. On suit ainsi des criminels de guerre haïtiens, l’équipage d’une bateau, une soldat de la première guerre mondial découvrant 2012…

Savant mélange d’influences, la musique de GAZPACHO m’a tout de suite évoqué MARILLION période Brave ou encore RADIOHEAD. Le timbre de voix d’Ohme, entre Steve Hogarth et Thom Yorke n’est pas étranger à cette comparaison. On peut également citer PORCUPINE TREE, bref la crème de la crème du rock progressif. Et je dois avouer avoir pris un pied monstrueux à l’écoute de cet album qui brille de mille feux. Les norvégiens sont extrêmement doués pour proposer des chansons sensibles et toute en finesse. La grande classe. Comment ne pas être charmé par deux premières parties de « Hell Freezes Over » ? Rien n’est superflu, chaque élément a sa place et s’emboite parfaitement. Je me répète mais March of Ghosts atteint presque les sommets d’un Brave, le potentiel est là, il manque juste un tout petit plus de variété au niveau des compositions pour pouvoir prétendre au firmament.

Je devine déjà le regard hagard et vitreux de mes collègues de la rédaction (NDLR : tu sais ce qu’ils te disent tes collègues de la rédac ?) devant ce bijou, cette horlogerie de précision. Je les pense assez hermétiques à cette beauté progressive à moins de 4 grammes d’alcool dans le sang (NDLR : DTC !). Tout fan de rock progressif qui se respecte devrait jeter poser une oreille attentive sur ce March of Ghost. Je parie l’intégrale de ma collection SLAYER qu’ils tomberont eux aussi sous le charme de GAZPACHO. Un grand disque !

[09/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.gazpachoworld.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/gazpachomusic

 

2012, Kscope

Tracklist: 01. Monument 02. Hell Freezes Over I 03. Hell Freezes Over II 04. Black Lily 05. Gold Star 06. Hell Freezes Over III 07. Mary Celeste 08. What Did I Do? 09. Golem 10. The Dumb 11. Hell Freezes Over IV

On est quelque peu surpris de voir The Answer, après une tournée en première partie d'AC/DC et un formidable troisième disque, Revival, fouler les planches de la Maroquinerie, une salle de format « club » qui ne peut pas accueillir  plus de 300 à 400 personnes. Le groupe de Cormac Neeson et de Paul Mahon n'en avait cure ce soir là et a joué pour ce concert comme s'il était à Bercy. Entamant les hostilités par un toniturant « New Day Rising » puis enfonçant le clou par un excellent « Come Follow Me », The Answer affichait d'emblée une forme exceptionnelle, à l'image d'un Cormac Neeson toujours aussi possédé sur une scène, qu'elle soit exiguë comme ce soir ou d'un plus grand format. 

Il est vrai que si l'ambiance était nécessairement intimiste ce soir, le public présent n'était composé que d'aficionados totalement acquis au groupe irlandais. Que d'enthousiasme affiché ce soir là ! Habitué des publics de die hard le groupe a quand même semblé très touché par un accueil aussi délirant. Ce fut l'occasion d'entendre Cormac Neeson nous révéler que son premier concert en France avait déjà eu lieu… à la Maroquinerie ! Et surtout de le voir descendre dans la fosse pour chanter avec les fans, après leur avoir demandé gentiment de s'asseoir à ses côté ! On imagine le succès de la démarche ! 

Quant au plus réservé mais tout aussi charismatique, bien que d'une autre manière, Paul Mahon, il faut reconnaître que dans le genre affiché – le hard seventies – il est un des tout meilleur actuellement en activité, son feeling étant ce soir parfaitement retranscrit par un son excellent et très clair. On reprochera juste à la balance d'avoir mis autant en valeur la guitare que la basse ce soir là. Non que le vaillant Micky Waters soit déméritant, mais tout simplement car la musique a perdu un peu en puissance. Mais il est vrai que l'énergie du groupe a largement compensé ce travers.  

On eut tout le loisir de le constater lors des deux rappels qui clorent en trombe ce très grand moment de (classic) hard rock : « Evil Way » et « Wasted Your Tears » étaient encore dans les oreilles du public quittant la salle doucement. Un public qui, vu son enthousiasme et la brieveté du set (13 titres), aurait sans doute apprécié un ou deux titres de plus. Cela aurait une occasion d'entendre des extraits du premier et du second album, un peu escamoté par un groupe qui a choisi en priorité d'interpréter des morceaux de son nouvel opus.

Mais ce sont des réserves de chipoteurs : qui aime bien, châtie bien ! 

Baptiste 

 

Son : Très bon mais manquant un peu de puissance, notamment au niveau des guitares
Lumière : Intimiste évidemment : ce n'est pas Kiss ce soir ! 
Affluence : Très bonne pour la Maroquinerie même si le concert n'affichait pas officiellement « complet »
Ambiance : Communion totale
Moments forts : sans doute « Nowhere Freeway » mais surtout le moment ou Cormac Neeson est descendu dans la foule pour chanter avec le public


Setlist : 

1. New Day Rising

2. Come Follow Me

3. Under The Sky

4. Vida (I Want You)

5. Faith Gone Down

6. Rock 'N Roll Outlaw (Rose Tattoo),

7. Trouble

8. Nowhere Freeway

9. Tornado

10. Too Far Gone

11.  One More Revival 

Rappel :

12. Evil Man

13. Waste Your Tears

So Much For Nothing – Livsgnist

Chez My Kingdom Music, on a de l’imagination pour décrire la musique. Ainsi, aux yeux de ce label, So Much For Nothing fait du « Decadent Black Art ». Rien que ça. Pas du Black Metal, hein, ce genre musical qui n’aurait jamais dû sortir des caves et garages où il a vu le jour, mais bien de l’Art avec un grand A. Et décadent, bien entendu. Des mots bien ronflants pour décrire un projet à mi-chemin entre Shining et Lifelover.

Et à ce petit jeu, So Much For Nothing se débrouille plutôt bien. Sans pour autant avoir la réputation sulfureuse de la bande à Niklas, ce duo norvégien nous livre un premier effort intéressant. Bien qu’il s’agisse, par essence, de Black à tendance dépressive, ce combo a compris que, pour captiver l’auditeur, il fallait attirer l’attention. Certains le font avec des lames de rasoir et des cigarettes écrasées sur le torse, eux se servent de leur musique. Pas question de s’enfermer bêtement dans un style et de ressasser dans sa cave, ici, So Much For Nothing fait preuve de créativité et d’ouverture d’esprit. On frise parfois ainsi la pop dans l’approche « refrain entêtant et facile à retenir », tantôt le jazz (l’ajout de cuivres étant une excellente idée et permettant de poser une ambiance), tantôt le Black dépressif « pur » de Shining, le tout sans donner l’impression d’un patchwork décousu. Niveau chant, on constate aussi que le chanteur a voulu à tout prix éviter l’écueil du registre unique et varie les genres.

Certains groupes « dépressifs » vous donnent l’impression que quatre murs vous encerclent et se rapprochent pour mieux vous oppresser, So Much For Nothing les abat et vous laisse, seul, au milieu des gravats. Un projet à suivre de près.

[8/10] Mister Patate

Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/somuchfornothing

My Kingdom Music – 2012
Tracklist 1. Suicide Syndrome 2. One Last Night 3. Perfect 4. Suffer in Silence 5. My Precious 6. Livsgnist 7. New Life – New Beginning