Le marché métal me parait marcher complétement sur la tête. Deux réalités contradictoires semblent cohabiter en même temps sans que je ne me l’explique réellement. A l’écoute des très nombreuses sorties franchement pourries que nous recevons toutes les semaines à la rédaction on pourrait croire qu’il est désormais devenu assez facile de se faire éditer de d’avoir son album dans les bacs. Et pourtant, tout au long des interviews, le message inverse est sans cesse répété : le marché s’écroule et c’est l’enfer pour les artistes pris dans l’engrenage infernal du music business. Voilà en résumé la situation de nos compatriotes de DEFICIENCY qui essayent contre vents et marées de se faire une place sur la scène métal nationale et européenne. Ils proposent courageusement un premier opus auto-produit, State Of Disillusion, et espèrent bien réussir ainsi à se faire remarquer pour enchainer les concerts.

Je dois malheureusement avouer que ce premier opus des lorrains ne m’a pas franchement convaincu mais il reste supérieur à de nombreuses daubes déjà chroniquées dans ces pages. Si le groupe avait été allemand ou scandinave, sans doute aurait-il déjà signé un contrat avec un label bénéficiant d’une bonne visibilité en Europe. Il faut louer le professionnalisme et le sérieux dont fait preuve DEFICIENCY mais la mayonnaise ne prend pas. Le heavy/thrash proposé est honnête mais il manque d’impact et de compositions vraiment enthousiasmantes. Vous allez me trouver sévère pour un premier album mais face aux ténors du genre, nos amis ne font pas le poids. Les riffs tombent assez plats et le chant de Laurent Gisonna m’a laissé sur ma faim. Il manque un peu de coffre et force bien trop souvent.

L’espoir reste cependant de mise car certains chansons comme «Sight Of Despair» et «Reconquered» sortent du lot. Quand DEFICIENCY ralentit le propos et met l’accent sur la mélodie, il gagne en efficacité. Et puis comme je le disais en introduction, quand on se regarde on se désole, quand on se compare on se console. Les lorrains ont encore beaucoup, beaucoup de boulot mais ils tiennent le bon bout et font preuve de plus de talent et de maturité que de nombreux jeunes groupes concurrents. Sans casser des briques, State Of Disillusion est une carte de visite honnête qui permettra sans doute à DEFICIENCY d’enfoncer certaines portes. On le leur souhaite en tout cas.

[06/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.deficiency.fr/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/deficiency57

 

2012, Fantai’Zic Productions

Tracklist (65:18 mn) 01 Brain Autopsy 02. The Guide 03. The One Who Possesses Me 04. Neverending Fall 05. Volition 06. Weakness Of Mind 07. Blurred Inception 08. Path To Nowhere 09. Sight Of Despair 10. Reconquered 11. Too Weak To Fight