À l’époque de la sortie de son premier album, One-Way Mirror était tout juste parvenu à m’arracher un haussement de sourcil, suivi très rapidement par un « mais à qui vais-je bien pouvoir fourguer cet album pour la chronique ? ». La victime, à l’époque, était feu Blitzkrieg. Entre-temps, on l’a viré. Comme quoi, il aurait peut-être pu encore nous servir à quelque chose, ce brave Blitz. J’vous dis pas l’ambiance dans la rédac quand Destructive By Nature nous est tombé dans les pattes. Vas-y, prends-le… Non, non, je n’en ferai rien, mon brave, honneur aux jeunes !, un vrai concours de politesses et de ronds-de-jambes pour éviter la corvée de devoir se farcir un groupe français à la qualité discutable. Résultat des courses, la galette a fini outre-Quiévrain, chez les Belges, histoire d’éviter toute crise de les chroniqueurs français ne sont bons qu’à cracher sur les groupes français.

Comme l’annonce leur site officiel, One-Way Mirror fait du Métal moderne. Une appellation ridicule, si vous voulez mon avis, juste bonne à dissimuler l’embarras suscité par le fait que ce groupe n’a pas de véritable genre bien défini : du gros riff, une section rythmique qui cogne, quelques petits bidouillages électro, la touche (ou devrais-je dire louche) de guimauve qui ôte toute rugosité et permettra au groupe de toucher un public plus large… Par moments, on frôle presque la Hard Pop (« Straight Into The Wall » et son refrain chant clair). C’est dire.

Et pourtant, One-Way Mirror a les moyens de nous proposer bien plus mordant. Prenez « Wasted Years » : les 26 premières secondes font l’effet de la bonne gifle, ça cogne comme il faut, Mister Bideau nous gratifie d’une belle prestation bien burnée… avant de retomber dans la guimauve et le chant clair. Bordel, ça me met les couilles à l’envers. Au lieu de nous sortir un album avec une paire de bollocks XXL, One-Way Mirror nous propose un second album bien trop sage, avec ici et là une petite montée en puissance et en gueulante.

Destructive By Nature est au Metal ce que la musique d’ascenseur est à la musique : on voit certes un certain lien de parenté, ce n’est pas dérangeant le temps de passer d’un point A à un point B, mais après 5 minutes, on a vraiment envie de se coller quelque chose de plus burné sous la dent. À un moment, il faut savoir choisir, Messieurs : roulez-vous dans la guimauve une bonne fois pour toutes ou rappelez-vous d’où vous venez et greffez une paire de couilles à One-Way Mirror !

Mister Patate (3,5/10) 

 

Site officiel : www.one-waymirror.com

Myspace officiel : www.myspace.com/onewaymirrorband

Trepan Records / 2012

Tracklist 1. One-Way Mirror 2. Face To Face 3. Will It Always Be The Same 4. Wasted Years 5. Unexpected 6. Straight Into The Wall 7. Hypnotized By Utopia 8. Made In Vain 9. Inner Symphony 10. Deadly Shores 11.Yes But No 12. Soupracer