Archive for mai, 2012

Peut-être lassé de travailler sur des albums instrumentaux, le guitariste finlandais Lars Eric Mattsson propose donc un troisième chapitre à son projet BOOK OF REFLECTIONS (après un premier album éponyme en 2004 et Unfold the Future en 2006). Pour mener à bien cette entreprise et comme pour les deux précédents opus, il s’est entouré d’une nouvelle équipe de chanteurs: Carsten 'Lizard' Schulz (EVIDENCE ONE, ex-DOMAIN) et Markku Kuikka (STATUS MINOR).

Reprenant la recette du premier album, Mattsson propose ici un power métal solide enrichi d’éléments néoclassiques. Le talent et la maîtrise technique ne sont plus à démontrer et le finlandais a assuré toutes les parties de guitares bien sûr mais également les lignes de basses et les claviers. Les majorité des titres sont assez rapides tout en restant mélodiques. Le finlandais a réussi à rester sobre et à part quelques compositions qui pourraient sortir d’un album de Malmsteen période Odyssey. Mattsson se fait alors un peu égoistement plaisir et enchainent les morceaux de bravoures à la six cordes (« Rise Up! » en particulier). Les deux vocalistes ont un timbre de voix assez similaire et assurent de façon très professionnel le boulot. La production de l’album est correct, limpide mais elle manque nettement d’impact de de puissance. Autre chose qui fâche un peu, Relentless Fighter est dénué de chansons fortes, de brûlots capables de générer immédiatement le headbanging du fan. Tout est bien réalisé, bien propre mais le petit supplément d’âme qui fait toute la différence est aux abonnés absents. Il faut écouter encore et encore cet album pour enfin commencer à s’en imprégner et en savourer les multiples subtilités. Je ne suis pas persuadé que les amateurs seront nombreux à accepter de faire cet effort.

En faisant renaître son projet BOOK OF REFLECTIONS, Mattsson fait le pari d’essayer de toucher un public plus large et il dispose pour cela de beaux arguments. Cependant sa musique n’est pas toujours facile d’accès et à une époque où tout doit être catchy et facilement assimilable et risque de rencontrer des difficultés pour pleinement atteindre son objectif. Seuls les plus courageux seront récompensés. Un bon album.

[7,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: ***

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/bookofreflections

 

2012, Lion Music

Tracklist (46:58 mn) 01. Until the Day 02. Dance With the Devil 03. Angel Shed a Tear 04. Bleeding Dry 05. Rise Up! 06. Crashing Through 07. Somewhere Else to Be 08. Gates to Oblivion 09. Keep Us Afloat 10. Without My Angel

Marcel Coenen – Guitartalk

Dans la famille guitar hero, je demande Marcel Coenen. Comme moi, je devine la majorité d’entre vous en train de froncer les sourcils en se demandant qui cela peut bien être. D’après le label, le néerlandais est une référence dans le petit monde de la six cordes pour son travail au sein des groupes de métal progressif SUN CAGED et LEMUR VOICE. Soit c’est bien noté. Honte pour moi, j’aurais dû le savoir puisque j’ai rédigé la chronique du dernier SUN CAGED. Bref, en plus d’être un très bon guitariste, Coenen multiplie les vidéos sur internet et est une des représentants des entreprises Laney et and Bo-El (cette dernière proposant 3 guitares à son nom). Guitartalk est sorti à l’origine en 2003 et fait l’objet en mai 2012 d’une réédition en digipak avec bonus par Lion Music.

Première bonne surprise, le son est franchement bon, la remastérisation a fait miracle et le son reste clair tout au long de l’album. Coenen fait bien entendu preuve de son talent et de sa maitrise technique au travers de ces 13 compositions. Pour ne pas lasser l’auditeur, il a pris soin de varier les styles, les ambiances et les rythmes. Cela reste quand même parfois franchement aride et pesant à écouter d’une traite comme quasiment tous les albums instrumentaux. Je soulignerai quand même une faute de goût : la reprise de « Het Wilhelmus » l’hymne national néerlandais. C’est naze et cela sonne assez ridicule je dois dire. Enfin c’est la mode en ce moment puisqu’ACCEPT l’a fait récemment sur son dernier opus avec l’hymne soviétique.

Sans vouloir être désagréable, cette réédition, quoique sympathique, est un peu inutile. Coenen a fait preuve de son talent et de sa dextérité à travers un SUN CAGED qui offre régulièrement des albums de qualité. Il s’agit là déjà d’un marché de niche, pas sûr que ce Guitartalk fasse avancer le schmilblick.

[6,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.marcelcoenen.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/marcelcoenen

 

2012, Lion Music

Tracklist (56:31 mn) 01. Independence Day 02. Race Against Time 03. Inner Alchemy 04. Fusion 05. Rebel 06. Fairy Tale 07. The Wet Season 08. Anthem 09. Shoreline 10. Moyra 11. Move That Groove 12. Endless 13. Six String Souffle (bonus track)

InMe – The Pride

Groupe anglais fort peu connu en France (et en fait, partout en dehors de l'Angleterre), InMe présente ici son cinquième album depuis sa création en 1996. A la base, il s'agissait d'un trio, devenu quatuor en 2008. Le groupe oscille entre "Rock alternatif" (sorte de catégorie fourre-tout par excellence) et Hard/Metal tendance FM.

Je ne connaissais pas, donc je pars totalement vierge à la découverte de InMe. Première impression à l'écoute de «Reverie Shores», c'est du sous Incubus. En 2012, c'est vraiment surprenant que des mecs s'entêtent dans cette voie. C'est encore plus surprenant que des labels envoient ce genre d'albums et de groupes à des rédactions de Metal, tant il est a peu près certain qu'on va en faire de la chair à pâtée. Je suppose que l'essentiel est ailleurs : on en parle, en bien ou en mal, mais on en parle.

Le public visé par InMe est assez simple à définir : jeune, féminin et sans doute américain. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient comme musique avant, donc il m'est totalement impossible de voir sur la longueur l'évolution prise par le groupe. Peut-être que "avant c'était mieux". Inutile de dire que j'en doute.

Comme nos concurrents reprochent (enfin, certains) à Metalchro d'écrire des reviews trop courtes (suivez mon regard), je vais donc m'étaller un peu pour expliquer que, si vous êtes fan de Metal, il n'y a rien à tirer de bon de cette croute. MrPatate et son "pas besoin de 10 000 mots pour dire que c'est de la merde" repassera pour cette fois.

J'ai déjà dit que c'était du sous Incubus, mais attention, pas le "bon" Incubus, non, plutôt Incubus période Light Grenades. Vous savez, l'Incubus bien gnan-gnan… Et donc, Inme, c'est encore plus gnan-gnan. Mon meilleur ami, qui se reconnaitrait si il lisait Metalchro (Piet !), et qui lui aime le Rock "tout court" (et ça n'est en rien péjoratif, bien sur), s'insurge toujours sur les groupes qui, comme dans les 90's, faisaient péter des grosses guitares avant de se la jouer voix mielleuse et violons. Sa réaction était toujours la même "Oh, ils font chier putain, on veut des guitares, ils m'emmerdent avec leurs chansons J'aime les p'tites fleurs, j'aime la nature, je sautille dans les champs". Bref, il n'aimerait sans doute pas les trucs miello-core si il savait que ça existait et que ça faisait fureur chez les djeunz. Et bien sur, sa réaction est tout à fait valable pour cet album. A vrai dire, je l'entends d'ici.

Le second titre «Moonlit Seabed» mérite un aparté à lui tout seul. Le profil type du morceau "on va tout mettre et on va faire ça compliqué". Sans doute porté par l'envie de copier les grands noms du Metal qui font des structures un peu compliquées (un peu hein), ils ont tenté le coup : z'y va que je te fou un break par-ci, un break par-là. Et le sommet, un break électro-Bontempi. Visiblement, toucher le sol ne leur suffit pas, ils creusent, les cons.

La suite, je vous raconte pas…«A Great Man» est démoralisant de mievrerie, «Pantheon» vise les fan de Green Day période American Idiot, «Guardian» fait genre "ouais, on fait du Metal, j'ai une grosse voix si je veux" (mais en fait, non), « Beautiful Sky Gardens» est, bien sur, l'inévitable ballade (histoire d'enfoncer le clou ?) et ainsi de suite (il ne reste que deux titres, rassurez-vous).

Bref, n'ayant ni 16 ans et n'étant pas une gonzesse, je pense qu'il est temps que je dise que je me suis fait chier comme un rat à l'écoute de InMe dont le titre de l'album, The Pride, me semble totalement innaproprié. La voix donne envie d'aller se pendre, les compos de foutre des claques, le son des guitares est tellement naze que ça frise la blague et je vous fais grâce du reste. Maintenant que j'ai atteint la demi page, j'arrête, j'en ai marre d'écouter ce truc dans mon casque.

Poney [2/10]

Site : http://inmeofficial.co.uk/main.php

Myspace : http://www.myspace.com/inmeofficial

Facebook : http://www.facebook.com/inmeofficial

Graphite Records / Northern Music – 2012

01.Reverie Shores, 02.Moonlit Seabed, 03.A Great Man, 04.Pantheon, 05.Silver Womb, 06.Escape to Mysteriopa, 07.Guardian, 08.Beautiful Sky Gardens, 09.Halcyon Genesis, 10.Legacy, 11.You Had My Heart (bonus track)