Archive for juillet, 2012

Amon – Liar In Wait

Après leur éviction par Glen Benton, les frères Hoffman – qui officiaient jusqu’alors au sein de Deicide – ont décidé de reprendre le nom initial de leur formation, Amon, et de composer un album en mesure de renvoyer Deicide aux oubliettes, histoire de prouver que Deicide, c’était surtout eux. Revanchards, les frangins Hoffman, et comme la vengeance est un plan qui se mange froid, ils ont pris leur temps. Et pas qu’un peu. Résultat, on avait presque oublié qu’ils étaient encore en vie, ces deux gaillards. Même les labels semblaient les avoir perdus de vue. Résultat, c’est sur une base indépendante que sort désormais Liar In Wait, premier méfait d’Amon depuis des lustres.

Le but plus ou moins avoué d’Amon était surtout d’en mettre plein la vue à Deicide, on l’avait compris. Pour ce faire, les frères Hoffman ont fait appel deux gars qui ont fait leurs armes dans Success Will Write Apocalypse Through The Sky. Success qui ?, diront certains, et je ne peux pas leur jeter la pierre, tant la carrière de ce groupe est pour le moins anecdotique : un album pas terrible et puis c’est tout. Les gars n’étaient donc pas particulièrement débordés par le travail quand les frangins les ont contactés. En bref, Amon est donc le résultat de l’accouplement des grattes de Deicide grande époque et de la section rythmique de SWWAATS. Seigneur, Satan et tous les autres en haut et en bas, priez pour nous, parce que j’ai comme un mauvais pressentiment.

Malgré mes craintes, Liar In Wait n’est pas la catastrophe que je redoutais. En effet, on sent clairement que les principaux compositeurs sont bien les frères Hoffman et que leurs deux comparses n’ont pas grand-chose à dire dans le tas. Amon nous renvoie donc aux méfaits précédents des deux gratteux, l’époque où Deicide nous filait encore la chair de poule sans mélodie ni fioritures. Le bon vieux temps, quoi !

Mais le bon vieux temps, il fait partie du passé. Depuis 2005, beaucoup d’eau a passé sous les ponts, de nouveaux groupes sont apparus, d’autres se sont affirmés, et Amon fait ici figure d’Hibernatus : soudainement tiré de son sommeil, fidèle à lui-même, mais en décalage. Par ailleurs, et c’est bien plus grave, Amon ne parvient pas à atteindre son objectif premier, à savoir faire de l’ombre à un Deicide qui n’est pourtant plus aussi incisif qu’auparavant. Liar In Wait est un album moyen, que l’on écoute quelques fois d’une oreille distraite mais qui ne marque pas les esprits. Ressusciter Amon pour ça ? Non, les gars, le jeu n’en valait pas la chandelle.

[4,5/10] Mister Patate

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Autoproduction – 2012
Tracklist 1. Among Us 2. Eye of the Infinite 3. Lash Thy Tongue and Vomit Lies 4. Liar in Wait 5. Reaching for Flesh 6. Semblance of Man 7. Sentience and Sapience 8. Spat Forth from the Darkness 9. Wraith of Gaia  

 

Dew Scented – Icarus

Leif Jensen, seul rescapé du line up d'origine du groupe allemand, a beau affirmer que le neuvième album de Dew Scented revisite en le modernisant le mythe d'Icare, avouons le, on s'en fiche un peu. 
Leif, faut te faire une raison, tu peux parler de la pluie, du beau temps dans tes compos, mais ce qu'on cherche avant tout dans une galette de Dew Scented c'est une volée de baffes, du thrash qui dépote, un défouloir pour déboucher en cadence les conduits auditifs en somme.
La recette de Dew Scented, on la connait par coeur depuis un bail, un thrash à l'ancienne inspiré de Slayer asséné avec constance depuis les débuts du groupe. Un album dont le titre commence toujours par la lettre I. Le même illustrateur pour les pochettes d'album.   
Au fil du temps on aura constaté une amélioration de la production des albums qui ont le pouvoir de déboucher n'importe quel conduit auditif encrassé en un temps record. Quelques rares envolées mélodiques à la guitare. Parmi les constantes, on retient également l'acharnement de Leif à torturer ses cordes vocales. 
En revanche c'est encore la grande lessive du côté du line up, la promotion 2008 à fait ses valises, et Leif est entouré de nouveaux musiciens. Les plus vigilants d'entre vous remarqueront tout de même que le guitariste Martin Vriesde de Severe Torture n'est pas un inconnu pour Dew Scented qu'il a dépanné en tournée à plusieurs reprise. 
Au rayon invités sur l'album, ils sont trois à participer à la cuvée 2012 : Rob Urbinati (Sacrifice), qui renvoie l'ascenseur, alors que Dew Scented avait fait une reprise de Sacrifice en 1999. Présent également le guitariste Dennis Schneider (Final Breath) qui lache quelques solis mélodiques sur deux titres. Enfin, Dan Swano vient pousser la chansonnette sur « Reawakening ». 
Au delà de ça, Icarus devrait provoquer les mêmes réactions que les chapitres précédents, rejet en bloc des réfractaires épineux allergiques à un thrash metal un poil répétitif, et satisfaction des fans qui savent à quoi s'attendre. 
Ces derniers pourront se réjouir une fois encore, quoiqu'il arrive, malgré les changements de personnel, de label, la crise économique, le dérèglement climatique, l'énergie du groupe demeure intacte. Les riffs incisifs sont toujours présents et les compos tabassent. Le potentiel agressif de Dew Scented n'est pas entamé le moins du monde. Avec une dizaine de titres solides et percutants, Dew Scented assure l'essentiel.
 
Hamster [08/10]
 
 
 
 
 
Metal Blade Records / 2012
 
Tracklist: (43:12) : 1. Hubris 2. Sworn To Obey 3. Thrown To The Lions 4. Storm Within 5. Gleaming Like Silver 6. By My Own Hand 7. The Fall of Man 8. Reawakening 9. Destined to Collapse 10. A Final Procession 11. Perpetuated

Six Feet Under – Undead

Le père Barnes aura réussi à faire l’illusion le temps d’une annonce dévoilant le nouveau line-up de Six Feet Under : Kevin Talley derrière les fûts et la paire Matt DeVries – Rob Arnold en provenance directe de Chimaira. Jolie pioche, mine de rien, j’ai cru un instant que SFU allait enfin, 15 ans après Warpath, revenir au premier plan et nous proposer un album plus efficace que les derniers efforts plutôt maladroits. Las, Mister DeVries s’est déjà envolé vers des cieux plus attirants et assure maintenant la basse au sein de Fear Factory, et la nouvelle galette de SFU est loin de tenir ses promesses.

Au menu : une pâle copie de l’album précédent, qui n’était déjà qu’un ersatz peu inspiré de l’opus précedent. En gros, Six Feet Under nous fait le coup du gin tonic en soirée : pas mal de gin dans le premier verre, puis de moins en moins pour finalement arriver à un verre de tonic agrémenté de quelques gouttes de gin en fin de soirée. La seule constante : le prix. Et au final, il y aura toujours des abrutis pour mettre la main à la poche et financer les vieux jours de Chris Barnes.

Alors, Chris Barnes – Max Cavalera, même combat ? À peu de choses près, oui, l’unique différence réside dans le fait que ce bon vieux Maxou, de temps à autre (le dernier album de Soulfly, par exemple), a encore un petit éclair de génie et arrive à faire décoller son groupe et à s’élever au-dessus du niveau de l’herbe. L’herbe, Chris, il la fume. Pas étonnant qu’il reste avec tellement d’entrain au niveau des pâquerettes. Il ne reste que deux questions en suspens : combien de temps Rob et Kevin resteront-ils dans ce groupe en pleine dérive ? Et surtout : pourquoi avoir quitté des groupes bien plus inspirés pour finir sur cette voie de garage appelée Six Feet Under ?

Mister Patate (3/10)

 

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Metal Blade Records / 2012

Tracklist : 1. Frozen at the Moment of Death 2. Formaldehyde 3. 18 Days 4. Molest Dead 5. Blood on My Hands 6. Missing Victims 7. Reckless 8. Near Death Experience 9. The Scar 10. Delayed Combustion Device 11. Vampire Apocalypse 12. The Depths of Depravity