Bon, j’avoue, To Judge And Enslave, la nouvelle galette des Belges de Resistance, prend allègrement la poussière depuis des mois. Enfin, quand je dis « prendre la poussière », c’est faux : à l’époque, début janvier, le groupe m’a contacté pour chroniquer l’album et m’a filé… un lien en streaming. Et les MP3 ? « Ha non, pas moyen pour le moment ». En 2012. Pas moyen d’avoir les MP3. Je passe déjà des heures assis devant un PC au taf, je vais pas encore me farcir x sessions de 37 minutes d’écoute sur PC pour une chronique. Faut pas déconner, non plus. J’ai donc attendu sagement d’avoir l’album à un format plus pratique et plus transportable pour me faire une idée de cette galette. Voilà, sept mois plus tard, enfin une chronique. Un peu tard ? Certes, mais le groupe nous a contactés pour avoir un avis, on allait quand même pas les décevoir…

Par contre, eux, qu’est-ce qu’ils me déçoivent ! Depuis 2006 et le premier album (du hardcore, à l’époque), Resistance pond un album tous les deux ans. Faites le compte, vous arrivez à 4. Ce qui a changé, par contre, c’est l’orientation du groupe qui flirte désormais allègrement avec le Death(core) générique de base. Musicalement, c’est pas mal branlé du tout, il faut le reconnaître : gros son qui avoine, morceaux rentre-dedans, quelques grosses moshparts « look at my balls » (le final d’« Oblivious », par exemple), un beugleur au registre varié (dont le fameux pig squeal désormais devenu incontournable, semble-t-il… Vivement qu’Epica s’y mette aussi)… En somme, la base est correcte, mine de rien. Mais bordel, ça manque de personnalité, tout ça ! Resistance n’est qu’un énième groupe qui vient s’ajouter à la cohorte de sorties plus ou moins intéressantes du genre et qui n’apporte aucune valeur ajoutée. Le seul moment où j’ai tendu l’oreille était la fin de l’album : « Tiens, c’est fini ».

Et j’en retiens quoi, après de nombreuses écoutes ? Rien. Strictement rien. Ça rentre par la gauche et ça sort par la droite, comme un voleur, discrètement, sans allumer la lumière. Un disque furtif, je suis persuadé que le concept devrait intéresser l’industrie de l’armement ricaine.

Mister Patate [3/10]

Myspace officiel

HMB Productions – 2012
Tracklist 1. The Descent 2. Make Belief Savior 3. Hordes of The Damned 4. Oblivious 5. E.N.S.L.A.V.E.D. 6. Nihil 7. Traitor 8. Brutalized 9. Pointless Desire 10. Clench Your Fist at God