Archive for septembre, 2012

Sybreed – God is an Automaton

A la lecture de la biographie du groupe j’ai eu du mal à croire que nos amis helvétique allaient atteindre l’année prochaine les 10 ans d’existence. Et en une décennie, SYBREED n’a pas chômé puisque voici déjà le quatrième méfait de la bande, God is an Automaton. Je dois avouer que les trois précédents opus (Slave Design en 2004, Antares en 2007 et The Pulse of Awakening en 2009) avaient peiné à me convaincre malgré mon attraction naturelle pour l’orientation industriel et électronique de leur musique. La roue tourne car ce nouvel album squatte allégrement ma platine depuis des semaines maintenant sans que je ne m’en lasse vraiment.

La recette n’a pourtant pas fondamentalement changée et continue de proposer un mélange plaisant entre indus, électro et death mélodique école Göteborg. A la croisée des chemins entre un FEAR FACTORY et un SAMAEL, SYBREED parvient à développer un univers musical cohérent à travers des chansons extrêmement efficaces. Difficile de résister à un « Posthuman Manifesto » ou un « The Line Of Least Resistance » pour ne citer que des titres immédiatement accessibles. Le tour de force des genevois est d’offrir une musique très catchy tout en conservant l’a dimension mécanique et froide propre au cyber-métal. Les rythmiques de guitares font office de rouleau-compresseur et sont complétées par des nappes électro qui donnent tout son charme à la musique de SYBREED. La déflagration est parfois violente tant au niveau du chant, des riffs assassins que des rythmiques pachydermiques. Ames fragiles s’abstenir sous peine de traumatismes sévères.

Drop offre une prestation de qualité derrière le micro, il excelle à la fois dans le registre extrême et en chant clair. La production signée Rhys Fulber rend hommage au travail réalisé et injecte une dose d’énergie supplémentaire à cet album. Finalement le seul petit reproche que j’adresserai à SYBREED est le petit coup de mou, la petite lassitude que l’on ressent au milieu de God is an Automaton avant l’accélération finale qui mène au titre fleuve de presque dix minutes « Destruction And Bliss ».

Avec ce quatrième album, SYBREED revient plus en forme que jamais et frappe un grand coup. Alors que FEAR FACTORY n’en finit pas de décevoir à force de de tourner en rond, les suisses reprennent avec panache le flambeau du cyber-métal. Un disque très recommandable !

Oshyrya (08/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

Listenable Records / 2012

Tracklist (59:46 mn) 01. Posthuman Manifesto 02. No Wisdom Brings Solace 03. The Line Of Least Resistance 04. Red Nova Ignition 05. God Is An Automaton 06. Hightech Versus Lowlife 07. Downfall Inc. 08. A Radiant Daybreak 09. Challenger 10. Into The Blackest Light 11. Destruction And Bliss

Vexillum – The Bivouac

La culture celtique et le port du kilt semblent à priori des marqueurs culturels bien éloigné des côtes transalpines et pourtant ces éléments font partie de l’identité affichée des italiens de VEXILLUM. Le groupe est originaire de Pise et il trace contre vents et tempêtes son chemin depuis septembre 2004. Deux hommes sont à l’origine de ce projet : Michele “Firespit” Gasparri (chant & guitares) et Luca “Akira” Torelli (Guitares). A l’automne 2005 sort une première démo, Tales, puis une deuxième, Neverending Quest en 2008. VEXILLUM saute finalement le pas en 2011 et propose un premier album, The Wandering Notes, chez My Graveyard Productions. Il est fugitivement apparu sur les radars des fans européens lors de la tournée qu’ils ont effectué en première partie de RHAPSODY OF FIRE en février 2011. Forts de cette petite renommé nos amis décident d’enfoncer le clou et reviennent avec un deuxième album, The Bivouac, signé cette fois-ci chez Limb Music (les « découvreurs » de RHAPSODY).

Dans son communiqué, le label qualifie la musique de VEXILLUM de Folk Power Metal. Et effectivement sans réinventer la roue, les italiens proposent de solides compositions typées power avec les riffs tranchants de rigueur et les grosses rythmiques associées. Ajoutez ici et là des orchestrations folk et vous obtiendrez un cocktail pas désagréable du tout. Chaque chanson se veut être un hymne guerrier avec refrain accrocheur et mélodie facilement mémorisable. Et nous pouvons constater que le pari est assez réussi, difficile de ne pas taper du pied à l’écoute d’un « Dancing Goddess » ou encore d’un « The Hunt ». C’est parfois un peu simpliste mais on ne tombe jamais dans le mauvais goût.

Bien sûr l’ombre des maîtres italiens du Power Métal plane au-dessus de VEXILLUM. Touche folk mise à part, on pense à LABYRINTH, HEIMDALL ou encore TURISAS sans l’emphase des finlandais. Mais la démarche et la même et on passe un bon moment à l’écoute de The Bivouac. Il manque une pointe d’originalité pour que les italiens puissent sortir du lot mais le groupe est encore jeune. Dario Vallesi, le chanteur, en fait parfois un peu trop et ses montées dans les aigus pourraient en agacer certains. Le son est bon ce qui n’est pas si fréquent pour un groupe italien, le mastering a été assuré par R.D. Liapakis & C. Schmid (MYSTIC PROPHECY, DEVILS TRAIN).

Le destin semble avoir pris un tournant favorable pour VEXILLUM. Avec un nouveau label et une tournée avec LUCA TURILLI a venir, ils ont le potentiel pour se faire un nom sur la scène européenne. Sans être exceptionnel, The Bivouac est un deuxième album solide qui permettra au groupe de continuer à progresser. A voir bientôt près de chez vous.

Oshyrya (07/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

Limb Music / 2012

Tracklist (59:46 mn) 01. The Wanderer’s Notes 02. Dethrone The Tyrant 03. Dancing Goddess 04. The Oak And Lady Flame 05. The Hunt 06. The Dream 07. The Marketsquare Of Dooly 08. The Way Behind The Hill 09. Valhalla 10. Letter From The Earth 11. Megiddo 12. The Last Inn

Interview par mail d’ASHENT (Gianpaolo Falanga – basse & growl, Alessandro Cossu – guitares), septembre 2012

 

01. Quel est votre état d’esprit à quelques semaines de la sortie de votre nouvel album Inheritance ?

Alessandro: Avec Inheritance, nous voulions mélanger des éléments de nos précédents albums avec des sons et des influences musicales nouvelles. Le résultat peut être assez éloigné de l’attente de nos fans les plus anciens mais nous espérons qu’avec nos nouveaux fans, ils adhéreront à notre démarche. Nous évoluons de façon personnelle tout en maintenant l’identité du groupe. C’est la signification d’Inheritance. Nous ne voulons pas nous répéter d’un album à l’autre. Deconstructive était assez différent de Flaws of Elations et Inheritance suit à nouveau une autre voie. Certains auraient sans doute préféré que nous restions ancrés dans le passé mais je suis que nombreux seront ceux qui nous suivrons sur ce nouveau chemin.

 

02. Pourrais-tu nous en dire plus sur le groupe, sa création et ses membres ?

Gianpaolo: Avec mon frère Onofrio, nous sommes les membres fondateurs d’ASHENT. Année après année et malgré les changement de line-up nous avons essayé (et nous continuons d’essayer) de donner forme et de mettre en musique notre idée du métal progressif. A partir de notre première démo (2003) et en prenant tous nos albums précédents (Flaws of Elation 2006, Deconstructive 2009), tu peux te rendre compte du chemin parcouru pour aboutir à Inheritance et tu peux comprendre notre démarche. Chaque étape est importante pour construire la suivante. Titta est un super chanteur et un artiste complet. La collaboration avec lui a débuté il y a quelques années de cela de façon très spontanée. Je pense que tout est arrivé au bon moment et que Titta était le chanteur dont nous avions besoin pour Inheritance.

 

03. Pour être honnête avec vous, je me suis senti complétement perdu à l’écoute d’Inheritance. Je n’ai pas trouver de lignes mélodiques auxquelles me raccrocher. Quelles sont les clés de votre univers musical ?

Alessandro: Je pense qu’il est bon parfois de se sentir perdu et de se laisser guider par la musique. D’habitude les gens se sentent perdus lorsqu’ils font face à l’inconnu, ce qu’ils ne comprennent pas. Cela signifie souvent qu’ils ont simplement une connaissance superficielle de cet élément, un point de vue uniquement extérieur.

Prends par exemple les gens qui affirment que le métal n’est que du bruit et que les titres jazz ne sont que des notes jouées au hasard. En réalité, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Dans le cas d’Inheritance, sa complexité se joue probablement dans la texture instrumentale mais cet écueil peut être dépassé en s’immergeant plus profondément dans le musique grâce à de nombreuse écoute. Ces chansons peuvent être considérées comme un travail orchestral dans lequel chaque instrument a sa propre autonomie tout en étant connecté aux autres.

Notre idée est qu’une chanson n’est pas qu’un ensemble dans lequel les guitares jouent à l’unisson avec la basse tandis que la batterie conserve le groove et que le chanteur apporte une jolie mélodie. Je comprends que cela puisse troubler l’auditeur. En même temps, nous nous pensons habituellement pas en termes de riff de guitare qui vient surplomber tout le reste comme c’est malheureusement le cas pour de très nombreux groupes. Et les gens y sont habitués. Les guitares sont traitées de la même façon que les autres instruments. Cela impose une complexité harmonique, une progression dans les accords un peu inhabituelle pour le genre. Les chansons sont tonales mais parfois on trouve ici et là des insertions modales qui peuvent être comparées à un certain type de jazz démocratisé par MILES DAVIES ou HERBIE HANCOCK.

De même, tout est construit autour des lignes de chant qui ont été le point central pendant la composition. On trouve de très nombreuses mélodies vocales pas toujours aussi entrainantes que celles de KATY PERRY mais elles sont tout de même très présentes. A chaque fois, au moins deux notes sont jouées l’une après l’autre et forment une mélodie. Mais il faut une écoute très attentive pour parfois les déceler. Pour moi, les lignes vocales ne sont finalement pas si compliquées que cela, et elles restent toujours très mélodique. D’un autre côté, une mélodie facile à mémoriser n’implique pas forcément de la bonne musique. Si une mélodie s’imprime immédiatement dans le cerveau cela peut aussi signifier qu’elle est très similaire aux milliers d’autres mélodies déjà entendues. C’est la base de la musique pop et ce n’est pas ce que nous voulons faire.

Il y a de très nombreux aspects qui doivent être pris en compte si l’on parle de musique : les harmonies, l’instrumentation, les formes pour en citer certains. Dans chacune de ces dimensions nous voulons que nos chansons portent notre marque de fabrique le plus loin possible des clichés.

04. Comment composez-vous ?

Alessandro: Il s’agit du premier album d’ASHENT auquel je participe donc je ne parlerai que de celui-là. Habituellement, le processus de composition commence avec Onofrio qui travaille sur les parties de guitares aidé de lignes vocales basiques. Dès que la striure de base est finalisée chacun travaille à tour de rôle sur sa partie comme sur une chaîne de montage. De cette façon, la chanson prend peu à peu forme tout en étant conservant la patte de chacun. Cette façon de travailler est une nécessité car nous vivons tous dans des villes différentes et nous avons besoin de travailler à distance. Nous ne pouvons pas attendre d’être réunis tous ensemble pour des répétitions.

Gian: La chose la plus importante pour nous est d'écrire des chansons Et chaque chanson porte la marque de fabrique d’ASHENT dans sa structure aisément reconnaissable. Vous pouvez aimer ou détester mais il s’agit de vraiment chanson et pas une patchwork de mélodies et de lignes de chant. La technicité est seulement un outil pour décrire un état d'esprit ou provoquer une sensation particulière chez l'auditeur.

 

05. Quelles sont vos principales influences ?

Alessandro: Je pense que la bonne chose avec ASHENT, c'est que tout le monde dans le groupe a différentes références et inspirations musicales. Nous apportons tous une contribution originale aux chansons. Personnellement, je m’inspire pas beaucoup de la scène métal en général pour composer et développer ma technique, je préfère me référer à d'autres genres musicaux, notamment le jazz et la fusion pour la technique et la musique classique pour les aspects composition. En ce qui concerne les guitaristes métal, j'aime beaucoup MATHIAS EKLUND, car il est vraiment unique dans ce qu'il fait. En général, j'ai toujours tendance à préférer la musique et les musiciens qui évoluent hors des sentiers battus.

Gian: Comme bassiste, j'aime Sean Malone ainsi que Victor Wooten et quand je les écoute, je pense que la musique est une langue si puissante qui dépasse largement toutes les tentatives de classification. Mais quand je joue de la basse, je me considère comme un musicien rock et je laisse cet instinct guider mes doigts. Comme compositeur et producteur, j'aime ALAN PARSONS, un génie. Dans tous les cas , je suis accro à la musique.

 

06. Qu’est-ce que cela fait de collaborer dans la groupe avec un membre de sa famille ? Cela change-t-il les relations au sein du groupe ?

Gian: On trouve d’innombrables exemples de groupes rassemblant des frères. Il est assez naturel de vouloir ainsi partager sa passion avec les gens qui sont très proches de vous. Gérer un groupe avec six membres n'est pas simple, je pense que cette parenté entre membres aide à assurer un environnement artistique plus complet.

 

07. De ton point de vue, quelles sont les principales différences entre Deconstructive et Inheritance?

Alessandro: Deconstructive était plus métal. Avec lnheritance, nous voulions expérimenter en utilisant différentes approches et orientations. Donc, il y a beaucoup de parties de claviers rappellent le rock progressif des années soixante-dix, en alternance avec des sons plus modernes. Les rythmes de guitare sont pas toujours agressif mais, par différentes artifices, ils créent un étrange frémissement, une atmosphère "suspendue" dans la lignée de CYNIC. En général, il s'agit d'un album beaucoup plus varié et hétérogène.

 

08. The line-up d’ASHENT a subi des bouleversements entre chaque album. Est-ce difficile de trouver des musiciens motivés ou êtes-vous impossibles à vivre ?

Alessandro: En réalité le line-up est resté stable pour Flaws of Elations and Deconstructive. Ce dernier remonte à 2006, il y a déjà six ans de cela. Beaucoup de choses peuvent changer dans un tel laps de temps. Surtout en considérant combien il est difficile de faire de la musique et les sacrifices que cela implique. Nous ne sommes pas tous des musiciens à temps plein, c'est ainsi que certains membres sont partis parce qu'ils ne pouvaient pas consacrer suffisamment de temps au groupe. Que je sache, les séparations n’ont jamais été liées à des problèmes personnels au sein d’ASHENT.

Gian: Tout d'abord nous sommes des amis et des gens honnêtes les uns envers les autres. Si pour des raisons personnelles certains d'entre nous ne peuvent pas consacrer assez de temps pour le groupe, il prend souvent spontanément à la décision de se retirer afin de ne pas être un obstacle au développement du groupe. Soit dit en passant, comme l’a déjà précisé Alessandro dit, le line-up a été stable pendant six ans.

 

09. Quels sont vos principales attentes et espoirs pour ASHENT ?

Gian: Réaliser le plus de concerts possibles afin d'offrir au public une uatre dimension de notre musique, en condition live. . Bien sûr, ce n'est pas une tâche facile, en raison de la période très triste que traverse l'industrie de la musique, mais je suis sûr qu’un concert sincère et honnête sera apprécié par les fans. Dans mon esprit, il y a aussi la composition d'un quatrième album que nous espérons pouvoir achever dans un délai plus court que pour Inheritance.

 

10. Ok! Merci, les derniers mots vous appartiennent…

Alessandro: Aux lecteurs, je voudrais dire qu’il faut toujours rester ouvert à de nouvelles expériences musicales car vous pourriez ainsi découvrir un tout nouveau monde près à vous tendre les bras.

Gian: Soutenez la musique indépendante, toujours. Et restez connectés à notre site web et échangeons grâce aux réseaux sociaux .

 

Comme d’habitude, le questionnaire Métal Chroniques pour conclure cette interview:

01. Quelle est ta chanson favorite ?

Alessandro: Difficile à dire. Disons « Giant steps » de JOHN COLTRANE

Gian: Vraiment impossible à dire, j’ai des douzaines de chansons favorites en tête. Là maintenant ce serait « Eclipse » de PINK FLOYD

 

02. Premier album acheté ?

Gian: SOUNDGARDEN – Superunknown

Alessandro: Je ne m’en souviens pas mais cela pourrrait être THE PRODIGY – The Fat of the Land

 

03. Dernier album acheté ?

Alessandro: CHARLES MINGUS – Mingus dynasty

Gian: LEPROUS – Bilateral

 

04. Quel son ou bruit aimes-tu ?

Alessandro: le bruit de la pluie

Gian: le bruit du soufflé (respiration)

 

05. Quel son ou bruit détestes-tu ?

Alessandro: les moustiques

Gian: les ongles sur un tableau noir

 

Chronique de l'album ici