Autant annoncer la couleur dès le début, je suis vraiment déçu de cet album. Une reformation, c'est toujours assez délicat. Une reformation d'un groupe, certes oublié aujourd'hui et quelque peu obscur, mais aussi un peu culte, ça l'est encore plus. Quand j'ai vu qu'on venait de recevoir à la rédaction le dernier Tygers Of Pan Tang, j'ai directement gueulé « prem's prem's prem's » et j'ai jalousement veillé sur mon bébé. C'était il y a un peu plus d'un mois; pour changer, il me faut un temps affollant pour arriver au bout d'une chronique. Mais, sur ces cinq semaines, j'ai eu le temps d'écouter et ré-écouter à de nombreuses reprises Tygers Of Pan Tang et leur nouvel album Ambush. Et, en écoutant un jour matin plusieurs webradios estanpillées « Metal », et en zappant d'une à l'autre lorsque les titres ne me plaisaient pas, j'ai fini par tomber sur un titre vraiment nul et je me suis dit « tiens, ce truc a comme un air de ressemblance avec ce Tygers Of Pan Tang nouvelle mouture que je dois encore chroniquer ». Il s'agissait de Bon Jovi…

Bon Jovi ? Oui ! Cette espèce de vieux roublard blondinet qui fait craquer les MILFs sans goûts musicaux avec les trois même vieux accords pourraves depuis trentes années -si pas plus- et avec la même voix mielleuse qui donnerait envie de suicice à un mort ? Oui ! Quel est, me direz-vous, le rapport entre cette soupe pour débutants à la six-cordes dont les Ricains ont le secret, ce Hard Rock dégraissé de toute sa meilleure substance pour bénéficier du cachet « passable » nécessaire pour passer sur la bande FM et les anglais de Tygers ? Le rapport c'est que chez ces derniers, le bon vieux côté NWOBHM fait « pchiit », ni plus ni moins. Envolé, parti, dillué dans des guitares dégoulinantes de bons sentiments et de mièvrerie. Et j'exagère à peine !

Allons donc, écoutez-moi ce « Man on Fire », ce « Play to Win » ou encore « Mr. Indispensable ». Inutiles, parfaitement dispensables. Depuis le début des années 80', le Hard FM à vu des centaines de groupes jouer la même chose. La même ! A la note près ! Deux ou trois titres sortent quand même du lot : « Keeping Me Alive » à l'ouverture, « Rock & Roll Dreams » et peut-être le titre final « Speed ». Et encore, je parle simplement d'une suite d'accords agréable. Parce que niveau génie musical, thématique, parolier ou que sais-je, on frise le néant total.

A mon avis, deux coupables sur ce disque : l'imagination disparue (on s'en doutait) et un nouveau chanteur italien qui sonne pour moi « comme tous les chanteurs de groupes Heavy italiens ». Je fais référence à un truc assez vague : en général c'est Oshyrya qui s'occupe de ce genre de groupe pour la rédac (vous savez, les machins AOR, Heavy-Speed mous avec des chanteurs castrés, ce genre de trucs) et j'ai remarqué que beaucoup viennent d'Italie et font du Metal pour lopettes, avec des gros soli dégoulinants, des chanteurs avec des cheveux noirs, longs et très bouclés, en pantalons de cuir et la voix haut perchée*. Bref, on l'a compris, envolé le côté couillu de Tygers. Perdu, sans doute, avec les années. Alors, c'est bien produit, ok, c'est vrai. Mais il n'aurait plus manquer que ça pour jeter le disque aux oubliettes. L'identité du groupe est bien présente sur la pochette, les habitués la repèreront de loin. Mais je ne suis pas sur qu'ils trouveront de quoi satisfaire leurs envies de bon vieux riffs avec cette galette…

La bonne nouvelle, c'est que le groupe repart en tournée, alors, c'est l'occasion d'aller les voir et les écouter jouer leurs vieux titres. Et ça, on ne crache pas dessus. Manque de cul pour le groupe, ça n'en fait pas pour autant augmenter la note de l'album.

Poney (04/10)

 

Site officiel : http://www.tygersofpantang.com

Myspace : http://www.myspace.com/tygersofpantanguk

Rocksector Records – 2012

1. Keeping Me Alive 2. These Eyes 3. One of a Kind 4. Rock & Roll Dream 5. She 6. Man on Fire 7. Play to Win 8. Burning Desire 9. Hey Suzie 10. Mr. Indispensable 11. Speed

 

*Que Oshyrya et les fans du genre me pardonnent tout ça.