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Interview à Paris de Kourros (chant – INCRY) et Noug (guitare – INCRY), décembre 2012

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Peux-tu nous raconter comment est né INCRY ? Quel était votre démarche ?
Kourros : Le projet est né de l’initiative du guitariste Noug et de votre serviteur au chant. On était alors à un moment particulier, un croisement dans nos vies. On se demandait ce que nous allions faire. Moi je bossais déjà de mon côté, un boulot standard, et finalement on s’est retrouvé dans une école de musique sur Paris, l’école l’ATLA. Cela permet de rencontrer plein de gens, il s’agit d’un vivier de musiciens… On a quitté un premier groupe, c’était du métal plus extrême, dans lequel on se sentait plus au moins bien, avec des caractères divergents. Nous souhaitions un projet un peu plus accessible, un peu plus large. La rencontre avec Baptiste, à la batterie, s’est faire très rapidement. Il est finalement parti quelques années plus tard mais on a commencé le groupe avec lui. Le bassiste est arrivé 15 jours plus tard, le groupe s’est formé très rapidement.

Pourquoi avoir choisi ce nom ? Doit-on y voir un sens caché ?
Kourros: Il peut y avoir un sens caché si tu veux en voir un. Ce fut l’objet d’un dialogue entre nous. Nous savions que le chant serait en français mais rien ne nous plaisait vraiment dans notre langue car il faut faire face à un dilemme : souvent en français, la consonance est bonne mais le sens pas vraiment ou l’inverse ou cela implique une référence qui ne nous plait pas derrière. Donc finalement la signification a primé avec INCRY que l’on pourrait traduire « en pleurs » ou « en cri », cela sonne bien et nous a plu.

Comment vous sentez-vous quelques semaines après la sortie de votre deuxième album ?
Kourros: Ce qui domine c’est la sensation que ce n’est pas fini. L’album oui bien sûr mais l’aventure se poursuit, c’est constant. Certains parlent d’accouchement et donc l’l’album continue son chemin, continue d’évoluer en fait, même s’il est gravé. Son développement se fait maintenant en live. Nous sommes en pleine promo et nous sommes en train de monter quelque chose.

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Avez-vous essayer de taper rock.fr sur internet ?
Kourros: Oui bien sûr, c’est le premier truc que nous avons fait. Au niveau des droits, le problème ne se pose pas puisqu’il s’agit d’un autre secteur d’activité (Rock, le spécialiste du sel de déneigement). On s’est renseigné pour des questions juridiques, il y a la SACEM mais également d’autres organismes et on a protégé le nom. Cela devient problématique si les deux entités évoluent dans le même secteur d’activité. Mais l'image de bulldozers et de grosses machines qui viennent donner un coup de main pour permettre le passage colle pas mal à l’étiquette.

Que pouvez-vous nous dire des sessions d’enregistrement ?
Kourros: La conception se fait en répétition, nous avons une routine assez spécifique. Notre mode de fonctionnement est assez rituel. On va se croiser une fois par semaine à horaire fixe, à l’ancienne et on joue, soit on parle, on bosse des compos, on fait des reprises… et cela s’est construit ainsi. Donc difficile de quantifier au niveau du temps. Il nous a fallu 6 mois à un an à nous remettre à la compo après Face au mur.
C’est un effort collectif, un processus qui vient des tripes, tu te laisses guider. Tu as une certaine conscience de ce que tu as envie de faire mais beaucoup de choses se décident sans que ce soit calculé. Ça avance doucement, les tempos vont varier, évoluer et puis à un moment t’enregistres. Nous avons le désir de parler aux gens d’univers différents. On peut tous aimer des styles différents. Je pense que les mélodies sont dominantes c’est une ligne directrice. Et pouvoir chanter rapidement la chanson sous la douche cela va dans notre sens. Nous ne construisons pas notre titre pour ça mais t’avouerais que cela nous plait bien. Et puis tu en bouffe et en rebouffes de cette mélodie : tu composes puis tu répètes des centaines de fois, tu enregistres, tu mixes, masterises puis tu la joues en live donc si la musique n’est pas catchy et fonctionne mal cela va être douloureux.

Vous êtes du genre à beaucoup composer et puis faire un tri pour l’album ou vous enregistrez tout ce que vous composez ?
Kourros: Un mélange de tout ça car on va faire beaucoup de chose mais on ne va mettre sur l’album que les morceaux que nous finissons réellement. Les autres ne sont pas arrivés à terme et ces idées disparaissent. Il n’y a pas eu d’idées de Face au mur qui se sont finalement retrouvés sur Rock.fr

A l’écoute de l’album j’ai pensé à plusieurs groupes : alors INCRY plutôt TRUST, MASS HYSTERIA ou NOIR DESIR ?
Kourros : Il y a deux choses, influences musicales et influences humaines. Si nous sommes là aujourd’hui c’est que l’être humain a fait que… Nous sommes le résultat de tout ce qui nous entoure. Donc influences humaines certainement, grand respect pour ces trois groupes. Par contre au niveau artistique, je me retrouve dans certaines choses mais cela ne m’a pas influencé. J’en ai écouté, j’ai digérer cette musique mais je suis par exemple arrivé après la grande période TRUST. Je me suis intéressé au rock dans les années 90. Même chose pour les deux autres groupes cités mais ils sont incontournables.
Nous écoutons des choses très variées, jazz, métal extrême, classique… En ce moment c’est plus chansonnettes pour enfin car j’ai un petit gamin… Les influences sont vicieuses c’est souvent en souterrain, pas forcément conscient. (Noug rejoint la conversation)
Noug : Cela fait plaisir d’être comparé à ces trois grands groupes. Beaucoup de talents. Nos influences sont très variées, du thrash au classique, pas de limites stylistiques pour nous. Tout ce qui est mélodique, envoûtant  qui prend aux tripes et touche le cœur nous intéresse. Ces groupes ont ouvert un chemin et nous souhaitons apporter aussi notre propre contribution.

De votre point de vue quelles sont les principales différences entre Face au mur et Rock.fr ?
Noug : Pour moi, avec Face au mur, nous nous cherchions encore. A l ‘époque on ne savait pas trop où on allait. Entre les deux albums nous avons donné énormément de concerts, deux ou trois cents et on a su capter une énergie en live. Il fallait que nous puissions retranscrire cette dimension sur l’album. C’était un des objectifs de Rock.fr et nous espérons l’avoir atteint.
Kourros : Nous nous remettons en question en permanence et après Face au mur les critiques nous ont dit oui c’est bien mais cela sonne un peu aseptisé, ça sonne variété et on avait plus envie de ça. Nous voulions être plus rentre-dedans. Après la tournée notre évolution s’est faite par rapport au ressenti de la scène.

Chant en français : une évidence dès le début ou choix cornélien ?
Kourros : On a pas fait INCRY pour être interviewé et cela s’est fait très naturellement. Avant INCRY, nous étions dans un groupe de métal extrême qui s’appelait LES GENS et le chant était déjà en français. Donc ce fut un choix naturel pour nous d’aller dans ce sens là.

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Vos paroles sont ancrées dans la réalité. Les mondes fantastiques, les fées et les dragons ne vous intéressent pas ?
Noug : Nous avons des messages à faire passer, que ce soit les sentiments de l’être humain positifs ou négatifs. C’est Kourros qui écrit les textes, il s’inspire de la musique, d’une ambiance d’une atmosphère et ça crée un tout. Mais je pense que l’injustice, tout ce qui ronge les gens, ça nous parle, beaucoup plus que les fées et les dragons par exemple.
Kourros : Oui et par exemple nous n’avons pas encore fait d’album conceptuel mais pourquoi pas nous ne nous imposons aucune limite et cela viendra peut-être.

En tant qu'artiste, ne pensez-vous pas avoir un rôle social ?
Kourros : Nous partons forcément de choses concrètes pour essayer d’aller un peu plus haut et d’élever le débat pour que les gens sortent un peu le nez de leur merde. Le but du jeu reste quand même de s’éclater, de se changer les idées et donc il y a forcément une part de rêve. Donc pourquoi pas les dragons et les fées. Quitte à avoir les pieds dans la merde autant avoir la tête dans les nuages et ça, ça me convient bien comme image. Pas d’engagement politique mais on fait de la musique en rencontrant des gens donc il s’agit d’un témoignage mais pas de d’engagement politique.

Comment faut-il comprendre la pochette ? La France sous la menace (laquelle ?) ou INCRY à l’offensive contre la réalité de notre pays ?
Noug : C’est dans le titre et dans la pochette. Deux facettes : la France sous la menace et INCRY à l’offensive par rapport à une réalité qui ne nous plait pas.
Kourros : Ces deux aspects là sont mêlées, il y a également plus, il faut creuser mais l’idée d’origine s’est construite autour de ces notions. Ce que nous souhaitons que ce soit au niveau des textes que du visuel, qui s’est fait démocratiquement, ce fut difficile car il faut mettre d’accord quatre personnes toutes au taquet c’est difficile, mais il faut que le visuel exprime des idées dans lesquelles tu vas te retrouver. Il ne faut pas trop diriger, laisser la place à l’interprétation sinon c’ »est fermé et cela ne fonctionne pas. L’art doit avoir pour moi sa part de mystère et doit dessiner un tableau un peu abstrait. Là c’est assez concret, tu as la France au milieu de la cible mais d’emblée en peut penser à deux possibilités qui me conviennent toutes les deux.
Noug : Chacun peut interpréter à sa manière, on a même tous une vision différente de la pochette.

INCRY est un groupe de la banlieue parisienne: est-ce une chance ou galère supplémentaire ? Quelles sont vos principales difficultés ?
Kourros : C’est bien sûr pas évident. Et Paris n’est pas obligatoirement une force. Paris c’est bien mais nous a l’on vite vu par rapport aux musiciens, au monde musical c’est très versatile. Un jour tu joues avec untel et le lendemain du peux trouver mieux ou différent et donc difficile de trouver de la stabilité. Par contre en province nous avons toujours trouver des accueils fabuleux, les gens étaient attentifs à ce que nous faisions. Donc vis-à-vis de Paris j’ai pas de préjugés mais il faut reconnaître qu’il y a un brassage énorme mais sans pérennité, les gens passent du coq à l’âne en 2,5 secondes comme sur internet. Et cela même dans la vie de tous les jours. Donc Paris c’est bien car on y trouve de superbes salles, de beaux magasins de musique, il fait sans doute bon y vivre, si tu as besoin d’acheter du matériel tu peux tout trouver sur place.
Mais nous sommes des banlieusards (proche de Melun) donc pour beaucoup d’intra-muros nous sommes des bouseux et pour le gars de province nous sommes des parisiens. Donc de chaque point de vue nous sommes des extraterrestres. Mais pour voir les choses de façon positive, nous ne sommes pas loin à 50 bornes donc on peut y aller facilement. Par contre nous restons les pieds dans la bouse et on peut prendre du plaisir à jouer partout pour tous les publics.

Vous avez à votre actif de nombreuses dates. Quelles sont vos meilleurs et pires souvenirs et pourriez-vous évoquer ensuite la première partie de GOTTHARD et votre passage au Sonisphère ?
Noug : Cela va forcément être lié car par exemple le Sonisphère fait forcément partie des meilleurs souvenirs, c’était un rêve pour moi. Une récompense incroyable pour nous de jouer là-bas avec des groupes comme FAITH NO MORE, MARILYN MANSON ou MACHINE HEAD. En plus on a eu la chance de jouer le samedi et les galères se sont concentrées le dimanche. La Cigale avec GOTTHARD également, de belles rencontres, un public réceptif à chaque fois, de grands moments pour nous.
Le pire souvenir… Il y en a plusieurs mais, sans citer la ville, on s’est retrouvé une fois à jouer dans un petit endroit avec les gendarmes devant qui attendait que l’on baisse le son. Des choses comme cela où effectivement c’est pas très agréable sur le moment. On se dit, qu’est ce qui se passe ? on est où ? Tu vois, pour un musicien c’est pas vraiment un aboutissement. Par contre GOTTHARD ou le Sonisphère quand nous en reparlons nous multiplions les éclats de rire… Positifs ou négatifs ces souvenirs, ces dates nous ont forgées, elles ont fait que ce nous sommes aujourd’hui.

Menez-vous également dans des projets parallèles ?
Kourros : Non, nous sommes tous très concentrés sur le groupe pour le faire progresser. Par contre, moi j’enseigne aussi la musique et j’aime le donc je participe parfois à des duos ici et là mais rien de l’ampleur d’INCRY. Et puis c’est un gros investissement et il faut rester concentré. C’est du 24/24 et 7 jours sur 7 pour faire bien les choses avec le groupe.

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Tradition oblige, on vous laisse le mot de la fin …
Kourros : Bien sûr nous avons une date qui arrive au Divan du Monde le 2 févier 2013, en tête d’affiche pour la première fois avec nos amis de GREENWICH CAVERN. On veut que les gens se déplacent, on va tout arracher, une salle superbe, un samedi. On a commencé à bosser sur cette date.

Comme d’habitude, le questionnaire Métal Chroniques pour conclure cette interview:
Quelle est ta chanson favorite ?
Noug : « The Show Must Go On » de QUEEN
Kourros : « Black Hole Sun » de SOUNDGARDEN

Premier album acheté ?
Noug : Kingdom of Desire de TOTO
Kourros : Kill’Em All de METALLICA

Dernier album acheté ?
Noug : This is War the 30 SECONDS TO MARS
Kourros : King Animal de SOUNDGARDEN

Quel son ou bruit aimes-tu ?
Noug : l’eau qui coule
Kourros : les bruits de frottement

Quel son ou bruit détestes-tu ?
Noug : le klaxon quand cela vient de derrière
Kourros : des bruits sourds comme le ventilo de l’ordinateur, le frigo…

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion) 

 

Chronique de l'album ici

site internet

Issa – Can’t Stop

Frontiers cherche manifestement à faire de la jeune Issa, une nouvelle diva de l’AOR à la manière d’une Saraya ou d’une Robin Beck. Sa chevelure blonde et sa plastique plutôt avantageuse sont sans doute des arguments dans ce sens… mais cela reste peu au final. Après un premier disque qui m’avait moyennement enthousiasmé et un second qui ne valait pas mieux, Issa revient avec un album exclusivement composé de reprises. Voilà qui ne sent pas follement la créativité impétueuse. Seule once d’originalité : les reprises sont celles de groupes d’AOR pour la plupart obscurs. Même pour moi, grand amateur du genre, certains m’étaient inconnus. Au moins cela permettra de ne pas trop comparer les originales aux versions d’Issa. Car qui connaît sur le bout des doigts Tower City (« I Won’t Surrender »), Regatta (« Whereve You Run ») ou Atlantic (« Power Over »), 21 Guns (« Just A Wish ») ? Pas foule j’imagine. « Dream On » de Boulevard, Aviator (« Can’t Stop ») ou « State Of Love » du grand Mark Free sont par contre plus fameux. Il est plus facile de comparer.

Et c’est là que le bât blesse… Les versions d’Issa sont bien inférieures aux versions originales, la reprise de Mark Free tournant franchement au massacre. Ce n’est pas lié à l’interprétation des musiciens, tout à fait professionnelle et très proche des originaux, mais à Issa. Avec sa voix surproduite et sous-mixée, ses montées dans les aigus très très limite et son timbre qui aurait fait d’elle une excellente candidate pour la StarAc’ (j’exagère à peine), on ne peut dire dire qu’elle brille. À vrai dire, elle donne un cachet de musique de supermarché à ce Can’t Stop tout sauf indispensable. Le seul mérite de ce troisième disque sera sans doute d’inciter certains à se pencher sur quelques carrières trop tôt avortées et sur quelques disques injustement méconnus.

Baptiste (5/10)

 

Frontiers / 2012

Tracklist (55:20) : 1. Can’t Stop 2. Power Over Me 3. Wherever Your Run 4. Just A Wish 5. If You Ever Fall 6. Do You Ever Think Of Me 7. Dream On 8. Stranded 9. Heat Of the Night 10. I Won’t Surrender 11. State Of Love 12. These Eyes  

Eindhoven Metal Meeting 2012

Taux de remplissage: sold out le vendredi
Son: au poil
Lights: tout dépendait des groupes. La palme du lightshow pourri pour Satyricon
Ambiance: sympa
Moments forts: The Amenta, Brujeria
Photos

Soyons honnêtes : en cette veille de fin du monde, je m’attendais à des conditions dantesques pour me rendre au festival haï par les Dieux de la Météo, j’ai nommé le Eindhoven Metal Meeting. 2009 avait été l’année du froid, 2010 celle de la neige, 2011 celle de la tempête (et de la neige au retour), 2012 fut celle… de la petite averse pourrie et des températures oscillant entre 6 et 9 degrés. Cette année, la tempête n’était pas dehors… elle était dedans !

Dès le coup d’envoi, le premier groupe déchaîne un bordel sans nom. The Amenta, un nom à ne pas oublier, à se graver au fer rouge dans les méninges. J’étais dans un état trop avancé pour en profiter au Mass Death, je prends ici la grosse mandale à jeun. 6 morceaux, un temps de jeu ridicule : les conditions sont défavorables à ces pauvres gars qui ont traversé la moitié du monde pour tourner en Europe, mais ils s’en battent. Ca cogne violemment, le son est énorme, les compos tuent. Je reste scotché devant leur show et me rue ensuite au stand de merch pour acheter les albums. Comme quoi, électro et Metal peuvent faire bon ménage. Si une bonne âme pouvait envoyer un album de The Amenta à Morbid Angel pour leur montrer comment mixer ces deux ingrédients correctement, ce serait sympa.

À peine le temps de souffler, et voilà déjà Psycroptic. Je pars avec un a priori défavorable (leur show du Mass Death étant pénible d’un point de vue son), mais il semble cette fois que l’ingé son ait retiré ses moufles. Re-mandale made in Australie. Putain, ils alignent les notes, ces foutus Tasmaniens, et là aussi, le temps de jeu est ridiculement court. Dire qu’Ancient Rites joue juste au-dessus d’eux sur l’affiche… Ancient Rites, d’ailleurs, le mauvais set de la journée, pas inspirant, juste chiant. Après un départ en trombe, le festival connaît un coup de mou, l’occasion pour moi de prendre un pot et de manger un bout avant le dilemme du jour : Dark Tranquillity ou Grand Supreme Blood Court ?

Au final, je ferai les deux, du fifty-fifty dans toute sa splendeur. Les Suédois sortent le grand jeu (du moins musicalement, les lights étant assez mauvaises), tandis que la bande à Van Drunen se la joue pépère dans la petite salle avec un feeling très Asphyxien. Pas mal du tout, je regrette juste le choix cornélien qui m’a forcé à rater la moitié de chaque set.
Mais pas le temps de chialer, parce que maintenant, on se met au Black. Au gnouf Obituary, place à la doublette Enthroned-Taake. La petite salle est bondée comme un œuf, la chaleur se fait tenace, Enthroned monte sur scène et enchaine les morceaux avec une conviction rare. Des soucis de guitare ? On s’en fout, on continue, pas de répit, pas de quartier, du Black comme on l’aime ! Taake, juste après, enfoncera encore le clou avec un Hoest certes relativement calme (du moins au début du set, je n’ai pas tenu jusqu’à la fin, la faute à une soif tenace et une chaleur de bouc), mais néanmoins bien en voix.

Techniquement, même si un autre groupe passait encore après sur la Mainstage, Satyricon était la tête d’affiche du jour. Personnellement, je suis resté sur ma faim. Le groupe est en roue libre (dernier concert de l’année oblige), Satyr et un des gratteux (le frenchie Gildas, si je ne m’abuse) sont blessés, les conditions de visibilité sont pourries (je sais que les Hollandais aiment la fumette, mais là, on a un poil abusé sur les fumigènes, non ?) et la setlist était pour ainsi dire convenue. On se consolera avec le fait qu’on aura au moins appris que le groupe sortira un album en septembre 2013 et que ce sera différent des albums précédents. Pas de black pop comme sur le dernier, donc (ouf), mais pas de Black Metal comme aux débuts (dommage). « Mother North » se finit, la salle se vide assez bien, et les absents ratent le moment de la journée : Brujeria.

Je n’attendais rien des Bandidos, et leur set du Hellfest était peu convaincant. Mais là, quelle claque ! Un son excellent, des zikos contents d’être là (le père Embury était absent et, derrière ce masque du bassiste se dissimulait un Jeff Walker qu’on reverra bientôt avec Carcass. Là aussi, un nouvel album s’annonce, et le premier aperçu donné en live (« Angel de la Frontera ») laisse présager un truc assez sympa.

Au final, même si je ne suis resté qu’un jour, le Eindhoven Metal Meeting aura rempli avec brio son rôle de dernier fest de l’année. Un bon moment, avec une bonne affiche, dans une bonne salle… Que demander de plus ?

Un grand merci à Roman pour le pass photo