EYEFEAR est groupe de métal progressif originaire de la belle Melbourne en Australie. Décidément la scène locale recèle bien des surprises souvent de très bonnes qualités. L’aventure commence en 1994 et ils ont publié depuis quatre albums et un EP. Distribués précédemment sur de plus petits labels, les australiens se sont retrouvés le bec dans l’eau à la faillite de Dockyard1. Désormais sous l’aile de Limb Music, ils reviennent avec un nouvel opus, The Inception of Darkness.
La pochette donne tout de suite le ton général, le propos sera assez couillu et très sombre. Dès les premières notes de « Redemption » ce constant se confirme malgré de belles orchestrations et une solide présence des claviers. Les rythmiques sont franchement tranchantes et la section rythmique n’amuse pas la galerie. La basse en particulier claque et impose sa présence. Le ton est très grave, franchement déprimant. La musique est assez complexe et l’auditeur doit suivre une piste mélodique bien torturée, côté musique rien à redire. La chant par contre me laisse un peu plus perplexe. Nous retrouvons ici Danny Cecati (ex-PEGAZUS) derrière le micro et, sans démériter, je trouve sa performance un peu décevante. Il ne parvient pas à se mettre au niveau de ses collègues. Son chant manque de variété. On pense parfois à Jorn Lande en nettement moins talentueux. Autant il pouvait s’avérer à laisse avec ne répertoire plus basique et rentre-dedans d’un PEGAZUS autant là, un Roy Khan par exemple insufflerait un vrai plus à ces chansons.
Le plat de résistance est servi au milieu de l’album via le dytique éponyme, « The Inception Of Darkness ». EYFEAR y montre beaucoup d’ambition en multipliant les morceaux de bravoure, les changements de rythme et de mélodies. Les dimensions théâtrales et symphoniques sont poussées à leur paroxysme. Les australiens reçoivent l’aide de George Kosma (BE’LAKOR) pour les voix death et de Sarah Parker pour le chant féminin. Une belle réussite avec toujours un petit bémol concernant Cecati. Mixé et masterisé par Tommy Hansen aux the Jailhouse Studios, le son est bon malgré un son de batterie parfois un peu trop brut.
Pour une découverte, EYEFEAR est une très bonne surprise. Des chansons comme « Perfect Images » sont assez enthousiasmantes et le groupe pourrait faire un malheur avec un chanteur au registre plus large et varié. Un disque plus que recommendable.
Oshyrya (7,5/10)
Site Officiel
Myspace Officiel
Limb Music / 2012
Tracklist (58:43 mn) 01. Redemption 02. Shadowdance 03. Eyes Of Madness 04. The Inception Of Darkness Pt. 1: Transcending 05. The Inception Of Darkness Pt. 2: Reborn 06. Immortals 07. Perfect Images 08. Legions 09. Redemption (Radio Edit) 10. Eyes Of Madness (Orchestral Version) 11. Reborn (Orchestral Version)
Gamma Ray n'invente plus rien. Et depuis quelque temps déjà. Après Power Plant (1999) et surtout New World Order (2001), le groupe de Kai Hansen a entamé un sûr et lent déclin. C'est d'autant plus triste que Kai Hansen est une personne très attachante et profondément honnête. Mais alors que le groupe avait su régulièrement se renouveler jusqu'à Power Plant tout en maintenant un excellent niveau de qualité de composition (bien meilleur selon moi que ce qui se faisait selon moi en face chez les ex-compères d'Helloween), les années 2000 n'ont pas bien réussi à Hansen et les siens. Cela explique peut-être la décision de Hansen d'intégrer Unisonic dans lequel je le trouve personnellement très bon et bien meilleur que dans Gamma Ray dans lequel il égraine les mêmes recettes ad libitum.
Pour rester dans le registre de la redondance, il faut faire remarquer que Gamma Ray est aussi un habitué des enregistrements live… et pour cause car on sait que le groupe y est très efficace, alliant professionnalisme et bonne humeur. Mais dans le contexte d'un live, il semble que Gamma Ray ait plus de cartouches pour rester attractif. Notamment en travaillant franchement la setlist comme sur ce Skeletons & Majesties Live qui s'inscrit donc dans la même démarche que le live Skeleton In The Closet. La setlist est ici franchement excellente. Elle n'évite pas les classiques mais sous des formes renouvelées comme ces excellentes versions acoustiques de « Rebellion in Dreamland » ou « Send Me A Sign ». Elle déterre un certain nombre de pépite de la (regrettée) époque de Ralf Scheepers : même si Kai Hansen est bien inférieur à Scheepers sur « The Spirit », « Hold Your Ground » ou « Brother », c'est toujours un grand plaisir de réentendre ces morceaux vieux de vingt ans, issus de Sigh No More ou de Heading For Tomorrow.
L'autre bonne surprise est l'apparition de Michael Kiske, décidément toujours aussi en bonne relation avec Hansen. L'idée de reprendre avec lui « Time To Break Free » était excellente. Et une version impeccable de « Future World » (j'insiste sur la qualité de la prestation de Kiske sur cette reprise d'Helloween) fera vibrer les indécrottables nostalgiques dont je suis. Au final on aurait aimé que Kiske chante quelques autres morceaux, notamment ceux de l'époque Scheepers, dont le registre vocal était tout à fait adapté pour sa voix.
C'est qu'il faut bien admettre que la voix de Hansen ne va pas en s'améliorant. Certaines montées dans les aigus semblent dorénavant bien difficiles pour lui (patent sur la dernière partie de « Anywhere In The Galaxy » ou sur « The Spirit »). Il est paradoxalement plus à l'aise lors des passages acoustiques.
Tiens voici une idée qui relancerait sans doute Gamma Ray : abandonner le micro pour un nouveau venu plus « vert ». On ne peut pas dire qu'une telle décision après la sortie de Walls Of Jericho avait desservi Helloween…
Baptiste (7,5/10)
Site Officiel Edel / 2012
Tracklist (114:55) : 01. Welcome 2. Anywhere In The Galaxy 03. Men, Martians And Machines 04. The Spirit 05. Wings Of Destiny 06. Farewell 07. Gamma Ray 08. Money 09. Time To Break Free (w/ Michael Kiske) 10. Rebellion In Dreamland (acoustic) 11. Send Me A Sign (acoustic) 12. Induction 13. Dethrone Tyranny 14. Watcher In The Sky 15. Hold Your Ground 16. A While In Dreamland (w/ Michael Kiske) 17. Rise 18. Brothers 19. Insurrection 20. Future World (w/ Michael Kiske)
Author:
Hamster Forever
Déc
13
Un groupe français, culte, et qui hante la scène rock – metal – indus depuis toujours, ou presque, avec un quart de siècle au compteur, et une demie douzaine d'albums dans les bacs, rien que ça.
4 ans se sont écoulés depuis un " Weird Machine " signal d'une résurrection mettant fin à une décennie de silence. Le retour à la vie de la figure de proue du metal industriel hexagonal, tristement marqué par la disparition de Paul Raven (Ministry, Prong, Killing Joke) décédé pendant l'enregistrement. Le temps commençait à se faire long, mais pas question de se contenter d'un album pour occuper les bacs des disquaires, à l'intérêt relatif.
Et justement, la bonne nouvelle, c'est qu'avec Survival Sounds, nous sommes au delà d'une déclaration discographique histoire de prouver au milieu et au monde que Treponem Pal s'agite encore. Ce qui est rassurant c'est d'écouter des compositions variées, qui portent la griffe industrielle du groupe. Peu importe que la tonalité d'ensemble soit mid tempo, le groupe percute (la fin du titre éponyme entre autres). Treponem Pal possède une force indéniable, sa recette n'a pas pris une ride, et avec un son moderne au poil. Le groupe va droit au but, et devrait sans doute convaincre un poil plus avec Survival Sounds, en dépit d'ingrédients relativement simple, la mixture est solide. Mieux encore, pas d'indigestion, ou de morceaux répétitifs interminables au rendez vous. Bien sur, les esprits chagrins et autres mauvaises langues dures d'oreilles souligneront qu'on retrouve Treponem Pal en terrain connu, et que le groupe n'apporte pas grand chose de neuf. Sauf que, Marco s'autorise des vocalises dignes d'un crooner, et sur le plan musical, les variations de styles sont nombreuses, et ces dernières dans l'ensemble tiennent la route. Vivant et plus inspiré, à l'évidence, Treponem Pal n'a pas dit son dernier mot.
Hamster (07.5/10)
https://www.facebook.com/TREPONEMPAL
http://treponempal.com
Juste une trace – Higher / 2012
Tracklist (53:37) :
1. Survival Sounds 2. One Way Trip Down 3. Paranoia Cinema 4. Runaway For Away 5. Hard On 6. Subliminal Life 7. Riot Dance 8. Let's Take A Ride 9. Evil Is Calling 10. Lowman Blues 11. Drunk Waltz 12. Love The Life We Live