Son : Excellent.
Lumières : Parfaites
Affluence : Un Bataclan bien rempli.
Ambiance : Motivée puis dépitée.
Moment fort : Le concert de Djerv. "Lies Lies Lies" pour Ministry.

 

Aujourd'hui, c'est jour de fête. Ministry fait son grand retour dans une salle parisienne pour le bien nommé « Defibrilator Tour ». Occasion avouée par Al Jourgensen de retrouver son public et de célébrer la fin de ses addictions cocaïnées.

C'est dans un Bataclan bien rempli que nous entrons pour assister à la prestation vitaminée de Djerv (galerie photos ici). Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les Norvégiens savent tenir une scène. Menés par la charismatique Agnete Kjolsrud, ce groupe envoie le bouzin. Ce mélange foutraque de rock, de metal, parsemé de quelques touches black (certains riffs ne trompent pas) fait la joie du public. Cette bonne surprise scénique nous donne envie de réécouter leur éponyme premier album.

Avec Ministry, il n'y a, normalement, pas de demi-mesure. Soit c'est réussi, soit c'est une catastrophe. Et aujourd'hui, nous assistons au grand retour de la grande escroquerie du rock'n'roll.

Commençons par le positif : la formation 2012, exception faite de son leader. Régulièrement composé de mercenaires interchangeables, Ministry a connu son apogée lors de la tournée 2006. Rappelez-vous cette mouture composée de Tommy Victor, Paul Raven, Joey Jordisson… Du rêve sur scène. Eh bien, l'équipe de cette tournée ne démérite pas face à cette Dream Team. Mike Scaccia, Casey Orr (Gwar), Sin Quirin, Aaron Rossi et le fidèle John Bechdel sont de grands pros. Œuvrant pour la grande cause industrielle qui est la leur, ils jouent avec force et conviction le répertoire de Ministry. « Lies Lies Lies », « No W », « 99% », « Senor Peligro » et « Rio Grande Blood » sont sublimés par cet orchestre indus. Rien à redire, c'est parfait… Exception faite de… Al Jourgensen !

 

Cela fait quelques années que l'on se pose des questions à propos du père Al. Entre albums de remix inutiles, le pathétique split et un « Relapse » mitigé, une conclusion s'impose : quelque chose ne tourne pas rond.

C'est complètement hagard que Jourgensen débarque sur scène (galerie photos ici) où il n'est que l'ombre de lui même. Irrespectueux d'un public qui était pourtant prêt à lui manger dans la main, Al se trouve dans une autre dimension. Perdu dans ses addictions, ivre d'alcool et de drogues. Oublié ce charisme dantesque… Oubliée cette urgence qui le caractérisait… Al Jourgensen n'est plus qu'un triste clown qui, sacrilège, chante en play-back ! Son regard n'est plus que douleur et abandon…

Au bout de 45 minutes, l'affaire tourne court. Le bonhomme n'a pas tenu le coup, il est parti en coulisse pour probablement s'écrouler. Le reste du groupe reste digne et termine le morceau. Le lendemain, on apprendra qu'Al a été hospitalisé pour une déshydratation… Espérons juste qu'il aille mieux.

Résultat des courses : les fans sont frustrés et en colère. Beaucoup de rancœurs sont exprimées au sortir du Bataclan. Ce soir, nous sommes amers et tristes. Pour Ministry, pour Al.

Rideau.

Nico.