Le label Svarga Music poursuit la courageuse quête de faire connaître au plus grand nombres les richesse de la scène métal ukrainienne. Après les sorties remarquées des rééditions et du nouvel album de MUNRUTHEL, voici le nouvel espoir de la scène locale. Comme son nom le laisse deviner, PAGANLAND se présente comme un groupe de Pagan Black Metal originaire de Lviv, la plus grande ville de l'ouest de l'Ukraine et le centre historique de la Galicie. Formé en 1997 par Ruen et Bilozor, deux musiciens sensibles au mysticisme si particulier des Carpathes, le groupe sort deux démos destinées à les faire connaître Gods of Golden Circle (1999) et Shadows of Forgotten Ancestors (2008). Après un hiatus de trois ans, les ukrainiens sautent le pas et enregistrent en 2011 leur premier album que voici, Wind Of Freedom.
Fiers de leur pays, de leur langue et de leur patrimoine historique, PAGANLAND enracine sa musique et ses influences dans la culture slave et parle de ce qu’il connait le mieux, son pays. Le groupe parle de Black Metal pour sa musique mais cela reste très accessible, la seule touche Black prend racine au niveau du chant. En majorité clair, PAGANLAND n’hésite pas à faire appel ici et là à un chant extrême. Pas de quoi effrayer le chaland, simplement un moyen de varier les ambiances et les atmosphères. La démarche est finalement assez proche d’un ARKONA. Au niveau des influences, on pourrait aussi citer l’école du nord avec ENSIFERUM par exemple. Les ukrainiens n’hésitent pas à faire appel à des chœurs, des instruments traditionnels et même des chants d’enfants. La dimension visuelle, musique de film, est assez marquée et on imagine aisément les fiers guerriers slaves chevauchant ces zones montagneuses.
Les compositions sont soignées et solides à défaut d’être ultra originales. La production est, elle aussi, au niveau et n’a pas à rougir face aux albums d’Europe occidentale. Seule la batterie sonne parfois un peu trop crue mais rien de mortel. L’autre défaut reste finalement la durée de ce Wind of Freedom. Trente-sept minutes de musique en comptant l’introduction instrumentale, c’est un peu court de nos jours. On aurait apprécié deux ou trois chansons de plus. Mettons ça sur l’envie du groupe de se présenter sous ses meilleurs atours et de ne proposer donc que la crème de son répertoire.
Avec cette belle carte de visite, les ukrainiens de PAGANLAND vont pouvoir se faire un nom sur le scène européenne du Pagan Métal. Il va falloir qu’ils affirment leur personnalité avec un second opus plus tranchant pour vraiment se faire une place dans le cœur des fans. Wait & See.
Oshyrya (07/10)
FaceBook Officiel
Svarga Music / 2013
Tracklist (37:47 mn) 01. Коло Вічності (інтро) [Wheel of Eternity (intro)] 02. Тіні минулого [Shadows of the Past] 03. Сила духу [Power of Spirit] 04. Чорногора [Chornohora] 05. Подолянка [Podolyanka] 06. Нічний ліс [Night Forest] 07. Тумани і сутінки [Fogs and Twilights] 08. Вітер волі [Wind of Freedom]
En bons philanthropes, les membres de JOLLY nous propose la deuxième partie de leur méthode musicale d’accès au bonheur. Deux ans sont passés depuis le Part 1 et tout semblait aller pour le mieux pour les américains avec des tournées en Europe et aux USA. Apothéose avec la demande de Mike Portnoy qui leur propose d’ouvrir pour son groupe, FLYING COLORS, lors du concert au Best Buy Theater de Times Square. Pourtant, les événements allaient rapidement mettre les nerfs du groupe à rude épreuve. En octobre 2012, la tempête Sandy ravage une partie des Etats-Unis et détruit la maison de Louis Abramson (batterie) qui servait également de salle de répétition et de studio d’enregistrement à JOLLY. Louis avait tout perdu ainsi qu’une partie de l’équipement du groupe. Alors que The Audio Guide To Happiness (Part 2) était Presque prêt, tout a été mis entre parenthèse le temps que le groupe se relève. Pour pouvoir se rééquiper JOLLY a alors lancé une levée de fonds sur le net. Les fans ont répondu présent et cet album est aussi le symbole du rétablissement complet du groupe.
Le premier album était franchement enthousiasmant. Je ne suis pas convaincu par le gimmick de la musique du bonheur mais les titres étaient très travaillés et faisaient des merveilles. Voilà le défi de JOLLY, refaire aussi bien avec ce deuxième volet. Moins compact, plus varié que son prédécesseur, cet album recèle également de très très bons moments. Tout commence sur les chapeaux de roue avec un « Firewell » puissant, dans la continuité du volume 1. Ensuite le propos s’allège, les sonorités sont plus douces, les ambiances s’avèrent moins pesante… Finalement JOLLY reprend sa chevauchés fantastique avec « Dust Nation Bleak », premier single extrait de The Audio Guide To Happiness (Part 2). Une vidéo a d’ailleurs été tournée (ici) pour cette chanson.
JOLLY sait se faire tantôt doux tantôt puissant et les atmosphères sont toujours ciselées avec un grand soin. Anadale derrière le micro fait des merveilles et transmet beaucoup d’émotions à travers son chant. Chacun des membre du groupe fait preuve d’une belle maîtrise technique et d’une énergie communicative. Par rapport au volume 1, cet album est plus difficile d’accès et demandera plus d’effort de la part de l’auditeur. Les compositions ultra catchy comme « Joy » ou encore « The Pattern » manquent à l’appel et cela rend le volume 2 un tout petit peu moins attractif que le volume 1. En dehors de ce bémol, JOLLY fait encore une fois la preuve de son immense talent et potentiel. Forcément marqué par les épreuves traversées par le groupe, The Audio Guide To Happiness (Part 2) a une saveur particulière. Mais comme le bon vin, le temps joue pour lui et lui permettra de se bonifier écoute après écoute.
Oshyrya (7,5/10)
Site Officiel
FaceBook Officiel
Inside Out Music / 2013
Tracklist (56:12 mn) 01. Guidance Three 02. Firewell 03. You Against the World 04. Aqualand and the 7 Suns 05. Dust Nation Bleak 06. Golden Divide 07. Guidance Four 08. Lucky 09. While We Slept in Burning Shades 10. Despite the Shell 11. As Heard on Tape 12. The Grand Utopia
On peut aimer ou trouver particulièrement ridicule le gimmick du groupe, les finlandais n’en n’ont cure et continue leur chemin malgré les moqueries d’une partie du public métal. Les voici revenir avec un sixième album titré To Beast or not to Beast. Pas beaucoup de changement au niveau musical mais l'album marque l'arrivée de deux nouveaux membres. Exit Awa derrière les claviers qui est remplacée par Hella et un nouveau batteur fait également son apparition en la personne de Mana. Sur le précédent disque, Kita tenait les baguettes mais il avait quitté le groupe pour poursuivre sa carrière solo. Otus avait été recruté pour le remplacé mais il fut retrouvé mort le 14 février 2012. LORDI lui rend d’ailleurs hommage sur cet album à travers la chanson « SCG6 : Otus' Butcher Clinic ».
Musicalement, on ne change pas une recette qui gagne. LORDI propose un hard rock/métal assez classique. Les compositions sont construites autour de quelques riffs de guitares et de mélodies assez simples. L’idée est de proposer des compositions catchy et facilement assimilables par les fans. Les claviers enrichissent le tout d’ambiances et adoucissent un peu le propos. Ajoutez à cela des chœurs sur les refrains et vous aurez la recette LORDI. Les influences sont à chercher du côté des ténors des années 80 comme KISS bien sûr mais aussi ALICE COOPER, ACCEPT ou AC/DC. Alors bien sûr c’est plutôt bien fait, les finlandais accumulent assez de métier et d’expérience pour offrir des chansons solides mais finalement sans grande surprise. On soulignera simplement une approche un plus agressive et rentre-dedans des chansons par rapport à l’album précédent. Le chant de Mr Lordi reste toujours assez râpeux et manque de variété. To Beast or not to Beast contient son lot de titres taillés pour la scène comme « I Luv Ugly » ou le premier single « The Riff ». Les paroles conservent ce côté 23ème degré qui reste un des charmes de LORDI.
L’écoute de To Beast or not to Beast est agréable, on se surprend à taper du pied sur tel ou tel titre mais l’envie retombe quand même rapidement. LORDI ne se renouvelle que très peu et les albums commencent à se ressembler. Ils livrent ce que leurs fans attendent et pas plus. Vu le potentiel, il est légitime d’être plus exigeant.
Oshyrya (6,5/10)
Site Officiel
FaceBook Officiel
AFM Records / 2013
Tracklist (43:20) : 01. We’re Not Bad For The Kids (We’re Worse) 02.I Luv Ugly 03. The Riff 04. Something Wicked This Way Comes 05. I’m The Best 06. Horrifiction 07. Happy New Fear 08. Schizo Doll 09. Candy For The Cannibal 10. Sincerely With Love 11. SCG6: Otus Butcher Clinic