Archive for mars, 2013

anal-otargosTaux de remplissage: bon.
Son: correct.
Lights: service minimum.
Ambiance: attentiste sur Otargos, bordel, circle pit et stage diving pour Anaal Nathrakh.
Moments forts: Anaal Nathrakh

 

Depuis quelque temps maintenant, Anaal Nathrakh se laisse tenter par l’expérience du live. On se souvient d’une époque pas si lointaine où l’annonce de la présence du Thrakh sur une affiche était un événement. Heureusement pour nous, la bande à Dave et Mick foule de plus en plus souvent les planches des festivals et nous ont gratifié maintenant d’une tournée française en compagnie d’Otargos. En ouverture de ce mini-tour, une date gratuite à Lille (au Bistrot de Saint So)… et assurément une de mes plus grosses claques depuis longtemps.
Soyons honnêtes : l’intérêt des premières parties d’Anaal Nathrakh est tout relatif. L’orga aurait pu coller Loudblast et One Way Mirror en première partie, je serais quand même venu. Otargos a donc eu la lourde tâche d’ouvrir les hostilités, et leur show m’aura laissé un sentiment mitigé : c’est pas mal, certes, on sent une envie d’en mettre plein les esgourdes, mais je ne suis pas convaincu à 100 %. Peut-être est-ce (paradoxalement) dû à la présence de deux ou trois nouveaux morceaux… À réécouter plus attentivement sur album, sans la pression supplémentaire engendrée par l’approche de la déferlante du Thrakh.

Plus le temps passe, et plus les Anglais prennent de l’assurance sur scène. Je me souviens de leur show au Summer Breeze 2009 (premier show sur le sol allemand, un rappel de ce que les Anglais peuvent infliger comme dégâts chez nos voisins d’Outre-Rhin) et d’une prestation plutôt chaotique. Le groupe envoyait la sciure comme pas permis mais n’était pas toujours très carré et restait plutôt brouillon. Au Neuro 2012, par contre, on sentait déjà une amélioration (même si on est loin du niveau d’un Spawn Of Possession), et cette tendance s’est encore accentuée cette fois. Bien que ce soit le premier show de la tournée, on sent le groupe plus à l’aise et franchement content d’être là. Dave, comme à son habitude, arpente la fosse pendant les premières minutes de « Drug Fucking Abomination » avant de rejoindre ses compères sur scène et de nous coller une véritable leçon de violence auditive. Nouvel album oblige, la setlist est axée sur le très bon Vanitas, mais le groupe n’oublie pas pour autant ses premiers albums. Malgré les problèmes de son en début de show (Dave se plaignant du manque de retour… ce qui ne l’empêchera cependant pas de terminer un « Bellum Omnium Contra Omnes »), le groupe gagnera en puissance tout au long du concert, invitant le public à monter sur scène et à slammer, et finira sur un « Do Not Speak » hallucinant de brutalité… très vite suivi par un rappel de luxe, « The Lucifer Effect » expédié à toute vitesse. 
En l’espace de 11 morceaux, Anaal Nathrakh aura fait honneur à sa réputation de machine de guerre : pas toujours très carré, certes, mais un déploiement d’énergie peu commun. On regrettera juste la durée du set (j’aurais volontiers remplacé la première partie par quatre ou cinq morceaux supplémentaires)… 


Tracklist 
Drug Fucking Abomination
Bellum Omnium Contra Omnes
In Coelo Quies, Tout Finis Ici Bas
Submission Is For The Weak
The Final Absolution
In The Constellation Of The Black Widow
More Of Fire Than Blood
Forging Towards The Sunset
Todos Somos Humanos
Do Not Speak
The Lucifer Effect
PS : Marc, DICKHEAD !

Sites : Otargos – Anaal Nathrakh

Bistrot de Saint So

 

CNKFLYTaux de remplissage: probablement pas loin du sold out.
Son: très bon.
Lights: les épileptiques ne se sont pas plaints. Enfin. Je crois.
Ambiance: chaude.
Moments forts: Diapsiquir et CNK

Diapsiquir et CNK ont fait "rayonner le soleil" à Paris.
Chacun à sa manière.
Alors, non, je ne parle pas des lumières stroboscopiques. Je vais devoir expliquer un peu, surtout pour ceux qui n'étaient pas là. Les cons.

J'arrive juste à temps pour Diapsiquir, la salle est pleine, je me dirige avec difficulté vers la cène. Ouais, la cène. Un problème ?
Ceux qui connaissent ne sont pas dépaysés, le show est globalement le même que pour les précédentes dates. L'éclairage est donc minimaliste et les projections bien en place.
Mais plus le set avance, plus je remarque que les gens ont du mal à se caler. Ils subissent. Comme semble subir Rixx, des White Dolls, qui bouge à la manière d'une poupée désarticulée sur les projections qui accompagnent "Ennui". À la fin de la chanson Toxik, ou Toxsick, on ne sait plus très bien, adresse au public un : "c'est mou sa mère, c'est mou sa mère, y'a rien".
Heureusement, par moments, certains sortent de leur léthargie et pogottent un peu. Ça chantonne même. Mais y'a pas de putain de transe.

Les anciens morceaux se font entendre, encore une fois c'est l'occasion de souligner le travail de recomposition et d'adaptation pour le live. "Diapsiquir", "Génération Maudite", et "LSD" font régner une atmosphère de trou noir, de crasse. C'est parfait. On sent que la fin approche. Toujours pas de trace sniffée sur scène, mais avant de tirer un trait sur le concert, le groupe joue "Seul". Ce putain de tube prend tout son sens car : "C’est sur vous l’histoire ". Damien possédé, dresse un Guide du Routard sur l'Asie en nous parlant du Lolitas…
Les premiers accords de "Fais le" tombent et clôturent la performance hallucinée et hallucinante de Diaps. Après avoir essayé une dernière fois de remuer ce public, Damien finit par lancer son micro au hasard, coupe les projections et s’éclipse. Être faiseur de pluie acide. Et faire des merveilles.

Durant le changement de plateau Occulte, qui tourne en fond, distille un climat particulier. Le concert est filmé et je m'attends à un suicide scénique en règle, le genre de truc qui cause des problèmes. Non que les droogies soient médiocres, loin de là, ils ont bon goût. Surtout dans le mauvais.
Forcément je sens venir la connerie quand les projections nous livrent des images de la croisière noire et qu'un muezzin retentit dans toute la salle. Les cons – ils ont osé.
C'est alors que Hreidmarr débarque, casque colonial, jumelles sur le nez, ça sent le sable chaud.
Le groupe est déchainé, et miracle, le public aussi : dès "Dinner is Ready", ça bouge dans tous les sens. Le show se met très vite en place ; chacun sait ce qu'il doit faire pour exécuter parfaitement les morceaux. Notament "Blood is Thicker Than Water", qui pour une "chanson d'amour à la con" est foutrement efficace. Les tubes s'enchaînent et voilà qu'Hreidmarr annonce l'inédite "Bunkermoon Khaos III". Sur Ultraviolence, certains couplets sont intorchables ; je crains que la pluie de bombes ne vire à la douche froide. Petit miracle, le groupe s'en sort bien. Les nouvelles projections assènent une ambiance d’apocalypse dans la salle, il n'y aura pas de prisonniers. À peine le sample de "Full Metal Jacket" terminé, commence "Cosa Nostra Klub". Les CNK Girls arrivent sur scène, burqa style, porte jarretelles et confettis. Ici, c'est PARIS. Les man'quins, les grands magasins, le Paradis Latin.

Le temps file à une vitesse incroyable. Dans la fosse on sent que le fanKlub commence à fatiguer. Hreidmarr harangue les survivants et annonce en guest Pills de Prime Sinister. Sur les écrans, Malcolm X apparaît et balance son "Wake Up, Clean Up and Stand Up". Bordel, concert de révisionnisme oblige, c'est la version de Herrschaft, "(We Don't Care About) Kommando '96", qui est interprétée. Les droogies prennent un plaisir vicieux à faire brûler le Divan Du Monde et Pills n'est pas en reste. Sans compter qu'après "Political Police", c'est Swan de BlackRain qui nous fait l'honneur de sa présence pour "Too Fast For Love". Du metalhead cradingue (pléonasme?), monte sur scène et montre son cul. Certainement pour prouver, encore une fois, que ce n'est pas parce qu'on est  "l'élite" qu'on ne sait pas rire. Hey, les cons, vous voulez pas jouer à Colin-maillard sur l'autoroute la prochaine fois?
Du coup ce n'est pas le déferlement que j'attendais, et il me semble qu'au Glazart c'était beaucoup plus furieux. Dommage, la contribution de Swan fait quand même vraiment plaisir.
Depuis le début, Volponi ne tient pas en place derrière ses futs. C'est la même chose pour les autres membres qui sont survolté. Sabotage est le dernier morceau avant le rappel; le climat se fait très gangsta Klub. C'est le temps du Hip Hop sur Paname, "Our backs are now against the wall"  Je suis littéralement vidé, il fait très chaud, mais ce n'est pas encore totalement terminé. Les projections réclament des applaudissement. Panem et circenses!

Le groupe revient, du sang sur la gueule, et décide de clôturer magistralement la soirée. D'abord par "Gadd Ist Gott", une chanson "pour finir en prison". En intro elle était déjà très hostile, alors là… que fait la putain de police? Ensuite, "Get A Gun", juste putain d'imparable. Zoé exhibe sa basse en forme de flingue, folie furieuse dans le public. Le show a été très solide, sans temps mort. C'était le meilleur concert de CNK, tout simplement.
Cerise sur le gâteau, pour ceux qui voulaient des surprises et finir raide morts, un after était organisé. L'équivalent d'une invitation à boire un verre d'acide citrique à l'ombre du prochain champignon thermonucléaire. Applaudissements, Légion d'Honneur, Panthéon et VIVE LA MORT.

Ymishima.

Facebook CNK / Diapsiquir / Varsovie

Interview de The CNK

Press_Cover_01Difficile à classer, Long Distance Calling fait figure, depuis 2006, d'explorateur. Le groupe allemand développe sa propre logique : à forte dominante instrumentale, il défriche les domaines du post-rock et de la musique progressive. Long Distance Calling fait de la BONNE musique et The flood inside n'échappe pas à la règle.

Pas besoin d'attendre la fin des sept minutes treize de « Nucleus» pour comprendre que Long Distance Calling a encore visé juste. Ce nouvel album est réussi. En dosant avec habilité morceaux instrumentaux et chantés, le quintet crée un ensemble cohérent qui s'écoute d'une traite. The flood inside est envoûtant (« Ductus »), dynamique (« Nucleus ») et bluffant. Fort du recrutement de Martin Fischer (ex-Fear my thoughts) au chant et malgré le départ de Reimut Von Bonn, la formation maintient un cap où exigence et qualité prédominent.

En combinant émotions à un niveau de musicalité de haute tenue, The flood inside fait immédiatement partie des must de l'année 2013. Une claque presque comparable au The Raven that refused to sing que le grand Steven Wilson nous offre aussi en ce début d'année.

Nico (09/10)

Site Officiel: http://www.longdistancecalling.de/

Superball music / 2013

1. Nucleus 2. Inside The Flood 3. Ductus 4. Tell The End 5. Welcome Change 6. Waves 7. The Man Within 8. Breaker