Archive for avril, 2013

D’ici quelques dizaines de minutes, Aborted montera sur scène pour le troisième des cinq shows exclusifs organisés pour fêter les 10 ans de Goremaggedon. Après Klagenfurt et Winterthur et avant Paris et Essen, Sven et ses potes s’apprêtent donc à faire la fête à domicile, en Belgique. Et pourtant, je suis là, derrière mon PC, à écrire cet article, alors que j’avais été un des premiers à me réjouir de cette série de concerts exclusifs.

Mauvaise grippe intestinale ? Sinusite purulente ? Déchirure des ligaments croisés du genou ? Non, simplement une vague impression de m’être fait enfler.

La première mauvaise surprise venait de la salle en elle-même. La Belgique est certes un petit pays, mais elle compte pas mal de bonnes, voire d’excellentes salles. Magasin 4, Trix (anciennement connu sous le nom d’Hof Ter Lo), Biebob, La Ferme du Biéreau… autant d’adresses qui ont déjà accueilli Aborted par le passé et qui auraient pu servir de cadre aux festivités. La surprise fut donc assez rude lorsque l’adresse tomba : JOC Ieper. Capacité maximale : 200 places. Mouais, plutôt intimiste, la fiesta, surtout si on compare cette salle au Divan Du Monde de Paris ou au Turock d’Essen. Mais bon, si ce n’était que ça…

Là où mes dents ont violemment grincé, c’est lorsque les groupes qui joueront avant Aborted ont été annoncés. Corpse Mutilation, The Curse Of Millhaven et Crimson Falls. Avec tout le respect que j’ai pour ces groupes (surtout Crimson Falls, Fragments of Awareness tourne encore de temps en temps dans le mange-disques), je me suis posé des questions. Paris aura droit à Benighted et Sublime Cadaveric Decomposition, Essen à Vomitory et Defeated Sanity (un des tous derniers concerts des Suédois, en plus !) et  nous, pauvres Belges, nous avons des groupes à la réputation bien moins établie. Est-ce une volonté de privilégier la scène belge ? Peut-être, mais d’autres pointures de notre beau pays auraient pu rendre la fête bien plus folle (qui a dit Leng Tch’e ?). Ici, ça fait un peu anniversaire au rabais.

J’apprécie beaucoup Aborted, tant sur album que sur scène. La déception aura donc été d’autant plus grande quand j’ai vu que le show exclusif que réservait Sven à la Belgique serait peut-être le plus faible – en termes d’affiche – de cette tournée de 5 dates. Allez, bon anniversaire quand même.

PS : Je sais, il reste encore deux dates, Paris le 26 et Essen le 27, mais j’ai déjà un enterrement au programme le 27. Celui de Gorath.

oshy_21042013_Th_Circl_En_HerSans faire de bruit, un nouvel album, Memorial Records enchainent les sorties et nous présente le premier album des italiens de THE CIRCLE ENDS HERE. Originaires d’Udine dans le nord-est de l’Italie, le groupe né en 2010 autour de cinq passionnés. Ils font rapidement leurs premières armes sur les scènes locales et proposent un premier EP, Where Time Leaves The Rest, en 2011. Armés de ce disques sous le bras, les transalpins multiplient les concerts et réussissent quelques jolis coups en assurant la premières partie de groupes comme THE DILLINGER ESCAPE PLAN ou THE OCEAN. Les voici qui reviennent avec un tout premier album titré The Division Ahead.

Si on devait ranger le groupe dans une catégorie, le plus simple serait de parler de la scène post-rock/post-métal. Pour être plus clair, la musique est puissante, foncièrement lourde et puissante et se dévoile progressivement à coup de riffs mordant. L’atmosphère générale est assez angoissante et on évolue dans cet album comme dans un marécage froid et hostile. Cela me rappelle Vertikal, le dernier CULT OF LUNA. Les italiens font la preuve d’un vrai talent pour tisser des ambiances glaciales et pesantes. Le chant hurlé, très anxiogène de Johnny Lonack n’arrange rien à l’humeur générale franchement maussade. On pourrait presque parler de sludge tant le propos est parfois écrasant. Pour les plus dépressifs d’entre nous, les différentes compositions s’enchainent naturellement et surtout le disque a la bonne idée d’être très varié. Certains titres plus calmes cassent le rythme et laisse le temps à l’auditeur de souffler. « Porcelain » et « Frail » en sont de bons exemples alors que « Nescience » et « Rift » tabassent sévères. Le chant hurlé et particulièrement désespéré fini par rapidement me lasser mais je dois bien avouer que l’effet est saisissant.

The Division Ahead s’avère être un album solide et inspiré. Sans réellement innover, les italiens de THE CIRCLE ENDS HERE parviennent à confirmer tout le bien que l’on pensait d’eux après un premier EP prometteur. Et l’aventure continue sous de bons auspices puisque le groupe vient de s’embarquer dans une tournée en Europe de l’Est.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Memorial Records / 2013

Tracklist (49:46 mn) 01. Remiss 02. Rift 03. Porcelain 04. Frail 05. Transcend 06. Nescience 07. Lakes 08. Monument

oshy_21042013_PsychofagA la réception de ce nouvel album des italiens de PSYCHOFAGIST, un frisson glacial m’a parcouru l’échine. Alors voyons voir, entre le nom, l’absence de rapport avec DEPECHE MODE, la pochette et la tracklist cet album devait tout de suite rejoindre la pile des trucs improbables de Mister Patate. Par acquis de conscience j’ai quand même voulu écouter pour ne pas mourir idiot et puis plus rien, la nuit, la maelstrom. J’ai repris connaissance quelques heures plus tard sans aucun souvenir. Plus que l’écoute d’un disque, cet album relève de l’expérimentation sonore. Ils ne s’en cachent pas et collent l’étiquette free non jazz power violence sonata à leur musique. Oui je sais, cela ne veut rien dire mais j’ai vite abandonné moi-même l’idée de trouver un sens à la musique proposée ici.

Le groupe est né à l’automne 2001 à Novara en Italie et écume, depuis ses débuts, tous les établissements psychatriques de la botte voir de l’Europe entière. Les trois compères ont décidé de faire fi de toutes les barrières stylistiques et de proposer leur propre mélange. Donc vous trouverez ici pêle-même du métal dit d’avant-garde, du jazzgrind (ça existe ?), des improvisations, bref du bruit. Les transalpins jouent un maximum sur les notions de consonance/dissonance au niveau des harmonies tonales. Bref ne vous étonnez pas si cela sonne parfois de façon inattendue pour rester poli. Ils s’en donnent également à cœur joie au niveau des rythmes et il y a de quoi parfois franchement grincer des dents.

Sincèrement, je ne me sens pas capable de noter cet album. Le propos de PSYCHOFAGIST est tellement out-of-the-box que je ne sais pas s’il faut crier au génie ou à la supercherie. Disons que cela dépendra de votre ouverture d’esprit.

Oshyrya

 

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Memorial Records / 2013

Tracklist (31:55 mn) 01. Blankness Reigns Supreme 02. Movement 03. Mechanoabsurdity 04. Neuronopatia Sensitiva Subacuta 05. Digression Into Distortion 06. Inhuman 3 0 07. 22nd Century Misshapen Man 08. Song of Faint 09. An Autism Aenigma 10. Unique Electronix Forms 11. Un-Initiation