Archive for avril, 2013

367270En l’espace de trois albums, Hacride a su se faire un nom et se constituer une fanbase confortable. Par ailleurs, les critiques semblaient pour le moins unanimes et positives : « révélation du Death progressif », « pur », « aérien », « Meshuggah qui se prendrait pour Dream Theater » (bon, ce dernier commentaire ne sonne pas forcément comme un compliment, avouons-le), j’en passe et des meilleures… Et pourtant, on ne peut pas dire que la rédac ait sauté de joie en recevant leur nouvel effort sorti chez Indie Recordings (une maison réputée pour son sérieux et la qualité de ses sorties). Je me suis donc penché avec une oreille curieuse et attentive sur ce Back To Where You’ve Never Been.

Pffff, je sens que je vais encore me faire des amis.

Le problème ne vient certainement pas des talents de composition du groupe. Quand il s’agit de faire parler la poudre et de lâcher les chiens, Hacride s’y donne en effet à cœur joie : riffs massifs, grosse rythmique, le tout servi par une production cristalline et puissante… à ce niveau, les Frenchies font fort et sont plus que convaincants. Le problème vient plutôt de ce que j’appellerais « l’emballage ». Prenez le premier titre, « Introversion » : avant de véritablement entrer dans le vif du sujet, Hacride brode pendant 2 (trop) longues minutes, à tel point que j’ai presque envie de parler de « syndrome Gojira » (vous vous souvenez, L’Enfant Sauvage ?), de cette manie d’allonger inutilement le propos en proposant intros, intermèdes et autres interludes plus ou moins aériens, comme s’il fallait absolument meubler pour remplir un album entier…

Je dois reconnaître que tous les éléments de cet album sont là pour une raison bien précise, que tous ces passages plus aériens viennent ponctuer l’album, le rendre plus « digeste », mais ils cassent aussi la dynamique de l’album et ne soulignent pas suffisamment – à mon humble avis – le contraste avec les passages plus violents. En somme, Hacride nous propose un hybride entre un Gojira light et les œuvres de Guimauve Bideau – en moins sucré et en plus progressif. Une comparaison osée et plutôt réductrice, certes (certainement lorsque l’on connaît mon avis sur les derniers efforts de ces artistes), mais c’est malheureusement l’impression qui domine chez moi après de nombreuses écoutes. Back To Where You’ve Never Been me donne le sentiment d’un EP qu’on aurait étoffé, allongé, d’une poignée de bons morceaux serti dans un cadre garni d’innombrables fioritures… Mais quand on va au musée, c’est la toile que l’on regarde, pas le cadre.

Mister Patate (4/10)

Site officiel
Myspace officiel

Indie Recordings / 2013
Tracklist (xx:xx) 1. Introversion 2. Strive Ever to More 3. Synesthesia 4. Overcome 5. Edification of the Fall 6. To Numb the Pain 7. Ghosts of the Modern World 8. Requiem for a Lullaby 

FACEDOWN Booklet - FRANCE.inddLe monde actuel de la musique est impitoyable. Difficile de se démarquer parmi une majorité de groupes médiocres tentant d'atteindre quinze minutes de gloire. C'est pourtant le triste constat d'une époque où l'on cherche la facilité au détriment de l'authenticité. Face Down ne devrait pas avoir de problème pour s'extirper de cette masse. Jeune, certes, il est complètement réaliste quant à sa capacité et ses ambitions. Son premier album nous le prouve par A+B.

The long Lost Future est un album coup de poing, une réussite rafraîchissante. Face Down y joue un rock/metal direct qui ne débande pas une seule seconde. Que ce soit au niveau des riffs, des ambiances (« Under the sun ») ou des morceaux énergiques (« Kiss of death »), Face Down tape toujours juste. Au fil des morceaux, la qualité tend vers le haut. C'est dans ses dernières cartouches que la troupe dévoile son vrai potentiel. Et ces quelques courts moments ( l'intro de « Blow away the dust ») non dénués d'ambitions laissent présager le meilleur pour la suite.

Admirablement produit, The Long Lost Future enthousiasme l'auditeur. Sa principale qualité est de donner l'envie pressante de se le remettre en boucle. Pour un premier essai, c'est une excellente chose.

Nico (8/10)

Site Officiel:  http://facedownband.bandcamp.com/album/the-long-lost-future

Auto production / 2013

1.Lone Ranger 2.My Last Tequila 3.Horse Power 4.Smokecoat 5.Under The Sun 6. Kiss Of Death 7.Only Human 8.N°1 Must Die 9.Blow Away The Dust 10.Poker Time 11. Evil Blues

Anthrax – Anthems

anthrax-anthems-ep-Il y a entre Anthrax et ses reprises, la même relation qu'entre Lemmy et ses verrues ou Angus Young et sa culotte courte : un fort rapport d'identité. Le groupe de Scott Ian a en effet très tôt construit sur sa réputation sur un certain nombre de reprises extrêmement bien trouvées et adaptées. Citons « Antisocial » de Trust, « Got The Time » de Joe Jackson ou « Bring The Noise » de Public Enemy. Et le groupe ne s'est pas arrêté là, truffant de standards un EP comme Attack of the Killer Bees par exemple. Que pouvait nous réserver un nouveau EP de reprises de la part du gang new yorkais ? 

Pas de Kiss ou de Public Enemy à l'horizon et encore moins du SOD : Anthrax s'est concentré sur des titres de classic rock, à savoir la musique qui hanta les charts US à la fin des années 70 et au début des années 80. D'où le sens du titre judicieux : c'est d'« hymnes » que l'on parle ici. Et pour interpréter ces hymnes, le groupe a quelques atouts : un goût prononcé pour Boston, Cheap Trick ou Rush ; un niveau technique impeccable ; un chanteur à la voix parfaite pour de telles chansons qu'il interprète d'ailleurs régulièrement dans un cover band sans prétention. 

Le final est franchement réussi : « Anthems » de Rush est tout bonnement excellente ; « Smokin' » de Boston parfaite et « Keep On A Running » irréprochable, avec notamment une très belle prestation de Belladonna sur un titre chanté à l'origine par le grand Steve Perry. Je ne vois que peut-être la version de « TNT » d'AC/DC qui soit décevante. Il est vrai que le titre a été bien des fois repris. 

Sans prétention si ce n'est le plaisir de se faire plaisir et de permettre à certains thrasheurs purs et durs d'écouter autre chose que des décibels furieuses, Anthems est dans son genre une vraie réussite. Du fait de l'interprétation évidemment mais aussi d'une cohérence dans la conception. Et puis marcher sur les traces de Brad Delp ou Phil Lynott a dû être un si grand plaisir pour Belladonna qu'on ne peut que s'en réjouir pour lui. 

Baptiste (7/10)

 

Megaforce / 2013

Tracklist (33:41) : 1. Anthems (Rush) 2. TNT (AC/DC) 3. Smokin' (Boston) 4. Keep On Runnin' (Journey) 5. Big Eyes (Cheap Trick) 6. Jailbreak (Thin Lizzy) 7. Crawl 8. Crawl (Remix)