Archive for mai, 2013

Queensrÿche – Frequency Unknown

queensryche-cover-frequency-unknown« Pris de vitesse ». Voilà sans doute ce que Geoff Tate doit se dire, en toute satisfaction, à propos de la sortie extrêmement rapide du disque de son « Queensrÿche ». Car dans la bataille opposant le chanteur historique du groupe au reste des musiciens du combo de Seattle, le temps est un facteur important. La justice ne tranchera qu'en novembre 2013 sur la question de savoir qui détient les droits d'utilisation du nom du groupe. Entretemps deux Queensrÿche vont coexister et occuper l'espace est devenu prioritaire. Geoff Tate s'est entourré du fidèle producteur Jason Slater (Operation Mincrime II, American Soldier, Dedicated To Chaos…) à la composition et d'une cohorte d'invités jouant sur tel ou tel titre (Paul Bostaph, Chris Poland, Rudy Sarzo, Simon Wright…) pour enregistrer en six semaines ce Frequency Unknown. Mettre un vrai groupe sur pied aurait sans doute pris de temps mais Tate a joué la carte de la célérité au détriment de celle de la qualité. 

La fable du lièvre et de la tortue

Le mot est lâché. Ce Frequency Unknown pèche sur le plan de la qualité du fait d'un syndrôme de précipitation. Et plus qu'un défaut de composition, c'est d'abord un défaut au niveau de la production qu'on relèvera d'emblée. Jason Slamer s'est montré bien défectueux pour doter le groupe d'un son aussi sourd, caverneux et mal équilibré. Les critiques ont fusé tout de suite et il a fallu que le label Cleopatra se fende d'une nouvelle version remixée ! Mais cela n'évite pas la Berezina sonore…Nous sommes à des années lumières de ce que le heavy classieux et mélodique de Queensrÿche requiert pour s'exprimer. 

Parlons de la musique maintenant. Toute chose égale par ailleurs, elle n'est pas ce qu'il y a de plus raté. Le principal problème repose sans doute dans le fait que – malgré un tournant « heavy » pour couper court aux critiques très acides envers le mollasson Dedicated To Chaos – le tout reste dans le sillage du Queensrÿche post-Promised Land. Ce tout est ainsi plus sombre, plus lent (il n'y a aucun titre vraiment rapide) et rapidement plus ennuyeux que tout ce qu'avait proposé le groupe même sur des disques controversés comme Operation Mindcrime II. L'accordage très grave des guitares est particulièrement pénible. Le fait que Geoff Tate commence à avoir des difficultés dans les aigus (même si ses graves et ses mediums restent excellents), explique cette direction artistique. Il n'empêche que la perte est sèche.

Malgré un « Cold » bien fichu en ouverture et pour une fois doté d'une bon refrain, l'ensemble tourne très vite au quelconque. Comment classer autrement un lourdaud « Slave » ou « Dare » et son refrain banal au possible ? Remarquons au passage, la propension dommageable de Tate à répéter ad nauseam certaines parties chantées pas forcément remarquables ce qui agace vite. Remarquons aussi le très fort décalage entre les solos, certains s'avèrant virtuoses (« Slave » avec Chris Canella ou Chris Poland sur « The Weight Of The World ») d'autres besogneux (Kelly Gray sur « Cold »). Cela ne fait que renforcer le côté bancal de la chose.

Perles dans le fumier

Au milieu du fumier on trouve toujours quelques perles. C'est le cas ici. Outre le morceau d'ouverture « Cold », il y a trois-quatre titres qui valent le détour de telle sorte que le disque évite le zéro pointé. Il y a d'abord un « Everything » soutenu par de très belles lignes de chant… mais desservi par une musique toujours aussi lourdingue. C'est dommage. Bien interprété et enregistré, le titre aurait sans eu sa place sur un Empire par exemple. « In The Hands Of God » est lui intégralement réussi, dans un genre atmosphérique qui retrouve une partie de la classe qu'on pouvait trouver sur Rage of Order par exemple. Le plus beau est à la fin : « The Weight Of The World » est une ballade somptueuse… sur laquelle Tate chante comme un dieu. L'homme a sans doute encore par mal de ressources. C'est d'ailleurs lui sauve beaucoup de chansons de la catastrophe. 

Ce Frequency Unknown ressemble surtout à un disque solo de Geoff Tate, comme d'ailleurs les derniers Queensrÿche sur lesquels le reste du groupe avait été totalement évincé du processus de composition. Apparu sous le nom de Geoff Tate, le disque aurait été peut-être été salué comme un essai sympathique. Sous le nom de Queensrÿche, il n'incite qu'à une chose : que le disque de Wilton et des siens nous le fasse oublier au plus vite. Histoire de sauver une image très très dégradée.

Baptiste (4/10)

PS : Passons vite sur les reprises de quatre classiques de Queensrÿche en bonus track. Leur présence est uniquement « commerciale » comme l'a reconnu Tate. Mal produites et mal jouées, elles sont à oublier au plus vite. 

 

Site du Queensrÿche de Geoff Tate

Cleopatra / 2013

Tracklist (60:00) : 1. Cold 2. Dare 3. Give It To You 4. Slave 5. In The Hands Of God 6. Running Backwards 7. Life Without You 8. Everything 9. Fall 10. The Weight Of The World bonus tracks : 11. I Don't Believe In Love 12. Empire 13. Jet City Woman 14. Silent Lucidity

Wacken Open Air 2013

Une nouvelle fois, nous retournons au Wacken Open Air ! Au menu, un sacré paquet de groupes, dont RAMMSTEIN ! Rendez-vous là-bas (si vous avez déjà votre ticket) du 01/08 au 03/08 !

Toutes les infos sont disponibles ici www.wacken.com/en/woa2013

Les groupes confirmés pour l'instant

Agnostic Front
Alestorm
Alice Cooper
Alpha Tiger
Amorphis
Anthrax
Arch Enemy
As I Lay Dying
ASP
Benighted
Black Messiah
Bob Wayne
Bull-Riff Stampede
Bullet
Candlemass
Callejon
Chrome Molly
Coppelius
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Deep Purple
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Dew-Scented
Dezperadoz
Die Apokalyptischen Reiter
Die Kassierer
Doro Pesch
Dr. Living Dead!
Dunderbeist
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Eskimo Callboy
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Powerwolf
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Tristania
Trivium
Ugly Kid Joe
Uli Jon Roth
Versengold
Whitechapel

The Monolith Deathcult – Tetragrammaton

368607On a tous un collègue un peu excentrique, le genre de gars qui débarque en réunion avec une cravate Simpsons, qui fait des bruits bizarres quand il boit son café, le genre de gars pas méchant mais un peu différent. Au sein de la scène Death Metal, les Hollandais de The Monolith Deathcult ont endossé ce rôle avec joie, alignant trois sorties foutrement efficaces. Comme disait un illustre collègue aujourd’hui disparu : Monolith Deathcult est la preuve vivante que l'on peut jouer du bon brutal death qui tache tout en possédant un QI d'huître. Pas finaude pour un sou, cette bande de joyeux lurons, mais quand il s’agit de faire parler la poudre, elle est au rendez-vous… et pour se démarquer, on n’entre ni dans la course à la brutalité, ni dans la recherche de la technique absolue, non Madame… on prend des chemins tortueux !

Prenez une base Death Metal à tendance brutale, avec gros riffs, section rythmique qui colle au mur et un growleur qui a du coffre, ajoutez-y des touches tantôt thrashisantes, tantôt orientales, voire électro ou black symphonique et une pincée de samples, et vous tenez la recette certes improbable et pourtant ô combien jouissive de ce Tetragrammaton. En guise d’entrée en matière, le pavé « Gods Amongst Insects » pourrait faire froncer quelques sourcils : on aurait pu s’attendre à un morceau bref qui donne le ton et on se retrouve avec une plage longue, détaillée qui vient se fondre parfaitement, par un petit interlude tout en cuivres, dans un « Human Wave Attack » foutrement plus efficace. C’est rentre-dedans, c’est accrocheur, certaines rythmiques et riffs évoquent même le Slipknot des débuts… TMDC se fait plaisir, nous fait plaisir avec une plage radicale et aux textes sulfureux (une constante dans cet album, les religions en prennent pour leur grade) avant de nous sortir le grand jeu sur « Drugs, Thugs And Machetes » : un auditeur qui cherche une bonne fréquence, Radio Mille Collines, cafards, machettes qu’on aiguise encore et encore et, enfin, le coup de sifflet qui marque le coup d’envoi de la boucherie et on en redemande, encore et encore… Ca tombe bien, le groupe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et aligne les claques, dont l’énorme « S.A.D.M. », presque « traditionnel » face aux autres plages.

The Monolith Deathcult met un point d’honneur à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière des genres, à brasser les influences tout en gardant une cohérence à peine croyable. Il ne lui manque pas grand-chose pour faire figure de candidat au titre de l’album de l’année, d’autant plus qu’il a su insuffler ce vent de fraîcheur et d’innovation qui fait cruellement défaut à bien d’autres groupes plus conformistes… 

Mister Patate (9/10)

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Season Of Mist / 2013
Tracklist (53:49) 1. Gods Amongst Insects 2. H.W.A. (Human Wave Attack) 3. Drugs, Thugs & Machetes 4. Todesnacht von Stammheim 5. S.A.D.M. (Svpreme Avantgarde Death Metal) 6. Qasr Al-Nihaya 7. Aslimu!!! – All Slain Those Who Bring Down Our Highly Respected Symbols to the Lower Status of the Barren Earth