​Berceau de la scène rock progressive, la perfide Albion continue de régulièrement faire naître de nouveaux groupes avides de faire découvrir leur musique à l’Europe entière. Dernier exemple, voici OPPOSING MOTION, une formation franco-britannique de métal prog qui sort un premier album appelé Laws of Motion chez Lion Music. Il semble que nos amis ont déjà largement fait parler d’eux en bien outre-Manche en sortant en 2010 un premier EP, The Illustration. Après trois ans de travail, voici la deuxième étape de leur aventure.

La musique d’OPPOSING MOTION est assez variée mais parfois assez difficile à cerner. De nombreux styles se mélangent et cela donne naissane à des cocktails détonants. On trouve ainsi pêle-mêle des parties métal très techniques et hargneuses qui rappellent furieusement SYMPHONY X ou DREAM THEATER et des passages beaucoup plus calmes et typiquement rock progressif avec claviers et toute la panoplie. Le chant s’oriente clairement vers la deuxième option et manque parfois de puissance et d’agressivité pour les parties les plus rapides et heavy. Prises individuellement ces parties se tiennent et montre un belle qualité d’exécution. Par contre ce patchwork de styles, de rythmes et d’atmosphères sèment la confusion et aboutissent à un gloubi-boulga sonore peu appétissant si on prend Laws of Motion dans sa globalité. Au contraire, OPPOSING MOTION semble s’épanouir avec les titres les plus calmes de l’album comme « Las Lagrimas Del Diablo » ou encore « Laws of Motion ». La sensibilité à fleur de peau des musiciens et la subtilité et l’émotion du chant font merveille. La production est honnête même si on est pas au niveau des meilleurs standards européens. Mais on devine les moyens limités.

Il me semble qu’OPPOSITE MOTION a péché par gourmandise en voulant trop en mettre. Une chanson comme « Rites of Passage » fait office de montagnes russes et je me suis perdu en cours de route. Le groupe fait preuve d’un beau potentiel mais ils vont devoir faire des choix. Laws of Motion est un premier LP encourageant mais on attend beaucoup mieux.

Oshyrya (06/10)

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Lion Music / 2013

Tracklist (42:49 mn) 01. Deus Ex Machina 02. Forever’s Edge 03. Labyrinth of Mirrors 04. Las Lagrimas Del Diablo 05. Rites of Passage 06. Echoes of the Soul 07. Laws of Motion 08. The Fallen Opera Act I : Lust Act II : Neglect Act III : Remorse

​Les plus pointus de nos lecteurs dans le domaine du rock/métal progressif doivent connaître le nom d’Anton Johansson pour sa contribution au poste de bassiste au groupe suédois MISTER KITE. Je l’avoue de n’est pas mon cas, je suis passé complétement à côté des deux albums sortis au début des années 2000 déjà chez Lion Music. Johansson quitte le groupe en 2005 pour se consacrer à ses propres projets et fait équipe à partir de 2007 avec Linus Abrahamson (ANDROMEDA) pour composer cet un album concept construit autour du personnage arthurien de Sir Galahad (fils du chevalier Lancelot du Lac). On peut ici parler d’album « choral » car pour mener à bien son projet, Johansson a fait appel à tout le ban et l’arrière-ban de la scène prog suédoise. En plus du groupe de base, de nombreux invités ont apporté leur contribution : Mattias IA Eklundh (FREAK KITCHEN), Magnus Karlsson (PRIMAL FEAR), Magnus Kristensson (MISTER KITE); Jens Johansson (STRATOVARIUS) and Lalle Larsson (KARMAKANIC) et Alf Wemmenlind (MISTER KITE).

Comme on pouvait s’en douter, le résultat est épique à souhait, très visuel à la manière d’une bande-originale de film. Selon les titres, on passe du rock avec ses mélodies finement ciselées au bon gros riff qui tâche made in heavy-métal. L’ensemble reste bien sûr très accessible et de nombreuses orchestrations et choeurs. Pas de morceau de bravoure ici, les chansons sont formatées et calibrées pour durer 4 à 5 minutes et vont à l’essentiel sans tomber dans de longues digressions ou des démonstrations techniques. Les refrains se veulent attrayants et facilement mémorisables et le pari est plutôt franchement réussi à l’écoute des « Somewhere – The Quest » et « Hunted – The Decision ». Carl Lindquist derrière le micro fait des merveilles, il insuffle beaucoup d’énergie et fait véritablement vivre la musique. Les passages de claviers sont parfois très présents, avec un son rond et des sonorités type orgue Hammond qui sonnent un peu vintage mais se marient parfaitement aux différentes compositions. On pense forcément un peu au spécialiste des albums concept, Arjen A. Lucassen et son AYREON (« Morning Sun – The Battle ») mais il s’agit-là plutôt d’un gage de qualité.

Le travail a payé et Anton Johansson nous propose un album très très fréquentable. Un peu court à mon goût pour un album concept, mais cette Galahad suite est variée et inspirée, un disque est à même de satisfaire un vaste public amateurs de friandises progressives. Cela me donne franchement envie de me replonger dans Sacré Graal et mes DVD de KAAMELOTT.

Oshyrya (7,5/10)

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Lion Music / 2013

Tracklist (45:23 mn) 01. Galahad – The Hope 02. Somewhere – The Quest 03. Happy – The Incident 04. Hunted – The Decision 05. Morning Sun – The Battle 06. Loneliness – The Peace 07. Never Alone – The Victory 08. Coming Home – The Reward 09. Vision Divine – The End 10. Galahad – The Man

​Difficile de croire que Goeff Thrope et son bébé VICIOUS RUMORS se rappelle régulièrement à notre souvenir depuis 1979. Même si le rythme des américains s’est nettement calmé depuis 2001, ils ont repris du poil de la bête via un Razorback Killers (chronique ici) sorti en 2011 et cette année avec Electric Punishment, le onzième album. Et Thorpe en aura aussi épuisé des musiciens autour de lui. Ma liste des ex-VICIOUS RUMORS est aussi longue que le bras. Par rapport au précédent, ce nouvel opus voit le retour de Thaen Rasmussen comme second guitariste en lieu et place de Kiyoshi Morgan.

Contrairement aux autres, les innombrables concerts données depuis quelques années par le groupe ne semblent pas avoir émoussé l’envie et la hargne des américains qui attaquent ce nouvel album bille en tête par deux brûlots power-métal, « I Am The Gun » et « Black X List » dans le style typique de VICIOUS RUMORS. Les riffs se veulent les plus tranchants possibles, tantôt lents tantôt rapides, accompagnés par une frappe de mule de Larry Howe derrière ses fûts et le chant hyper burné de Brian Allen. Les fans vont être aux anges et moi je déchante rapidement. La qualité est là mais ce type de power métal typique de nos amis d’outre-Atlantique me laisse perplexe. Ce côté rouleau-compresseur avec une batterie à fond, des riffs puissants mais pas très originaux et un chant qui devient vite agaçant gâchent un peu mon plaisir et sonne assez daté. Un gros travail est réalisé sur les harmonies, c’est l’une des marques de fabrique de VICIOUS RUMORS mais cela ne suffit pas à susciter mon intérêt. Et l’ombre du métal US des années 80 plane un peu trop lourdement sur ce Electric Punishment à mon goût. Quand Thorpe précise que ce nouvel opus lui rappelle Word of Mouth qui date de 1994 je ne peux qu’être d’accord avec lui mais c’est bien là que le bât blesse. En 2013, ces vingt années ont donné un sacré coup de vieux à certaines production de cette époque. Au moins l’album est varié avec une ballade, « Escape (From Hell) », un titre plus atmosphérique, « Eternally », et un reprise de KISS avec « Strange Ways ». Sympathique mais Dieu que tout cela sonne bourrin…

Mon camarade Poney avait salué le travail accompli par les américains sur Razorback Killers et je le rejoins sur ce point. La déception est d’autant plus grande avec Electric Punishment où VICIOUS RUMORS stagne et nous ressert à nouveau les mêmes plats. Peut-être aurait-il été salvateur de prendre un break après les tournées pour recharger les batteries et le caréativité. Les fans du groupe vont adorer, mais je suis resté derrière la porte.

Oshyrya (06/10)

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Steamhammer – SPV / 2013

Tracklist (48 mn) 01. I Am The Gun 02. Black X List 03. Electric Punishment 04. D – Block 05. Escape ( From Hell) 06. Dime Store Prophet 07. Together We Unite 08. Eternally 09. Thirst For A Kill 10. Strange Ways (KISS cover version)