381803Il y a quelques semaines, je finissais ma chronique du dernier opus de Gorguts en indiquant que seul Ulcerate serait capable de rivaliser avec ce monstrueux pavé de Death technique qu’est Colored Sands. J’attendais les Néo-Zélandais au tournant (il y a de quoi, au vu de leur parcours jusqu’à présent sans faute), salivant déjà à l’idée du mano a mano que se livreraient l’hémisphère sud et l’hémisphère nord dans la lutte visant à désigner le champion ès Death Technique de l’année 2013, mais cette confrontation aura finalement tourné court, tant Gorguts et Ulcerate ne jouent pas dans la même catégorie.

Là où Gorguts se la joue chirurgical, Ulcerate tombe dans le viscéral, le brut, le désespéré. Vermis est une œuvre noire, touffue, un cheminement long et torturé. Parler ici simplement de death technique serait réducteur pour décrire ce que les Néo-Zélandais nous proposent à nouveau sur ce quatrième album. En effet, la technique n’est pas le seul atout du groupe, il convient d’y ajouter une capacité hors du commun à tisser une ambiance oppressante, à l’instar d’un Esoteric ou d’un Deathspell Omega. Ceux qui auront trouvé les œuvres d’un Deeds Of Flesh ou d’un Gorguts trop « stériles » se réjouiront donc de cette force d’Ulcerate. 

Vermis est une véritable épreuve, un tour de force réalisé par trois musiciens qui s’amusent à briser les codes, à repousser les limites. Nico, dans sa chronique de Satyricon, évoquait le concept de liberté de l’artiste, et Ulcerate en est, selon moi, le meilleur exemple : faisant fi de toutes les conventions et de toutes les modes, ils viennent de pondre ce qui, à mes yeux, est l’album de l’année.

Mister Patate (9,5/10)

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Relapse Records / 2013
Tracklist (54:30) 1. Odium 2. Vermis 3. Clutching Revulsion 4. Weight of Emptiness 5. Confronting Entropy 6. Fall to Opprobrium 7. The Imperious Weak 8. Cessation 9. Await Rescission