Archive for mars, 2014

Sinbreed – Shadows

oshy_30032014_SinbreeSINBREED est un groupe de power métal né en 2000 sous l’impulsion de Flo Laurin à Wiesbaden de l’autre côté du Rhin. Un premier album est publié, When Worlds Collide, en 2010, et voici le second chapitre des aventures des teutons. Le groupe est composé de cinq membres permanents, dont Herbie Langhans, chanteur également de SEVENTH AVENUE Frederik Ehmke et Marcus Siepen, respectivement batteur et guitariste rythmique de BLIND GUARDIAN.

Attention aux apparences, certains pourraient être surpris par l’écoute de ce second album. Bien sûr l’attraction de ce groupe vient de la présence de Marcus Siepen surtout dans ses rangs mais nous sommes pourtant assez éloignés du BLIND GUARDIAN contemporain. Autant ce dernier a su complexifier sa musique et ajouté des tonnes d’effet et d’orchestration autant SINBREED est resté pur et s’ancre profondément dans la bonne tradition teutonne aux côté des RUNNING WILD, GRAVE DIGGER et autre GAMMA RAY. Disons que l’ombre du BLIND GUARDIAN dès début peur apparaître ici et là. Avec Shadows, comme avec When Worlds Collide, les riffs de guitares sont rois, tranchants et speed à souhait et le timbre de voix du chanteur Herbie Langhans ne peut qu’évoquer un mix entre Dirskchneider, Boltendahl et Kasparek. Certains qualifient la musique de SINBREED de progressive. Franchement, j’ai beau cherché, à part quelques discrets claviers ici et là (« Call to Arms ») cette mention peut difficilement être appliquée aux allemands. Prenez comme référence les groupes guerriers comme BRAINSTORM ou même BLOODBOUND.

Les chansons s’enchaînent sans anicroche, le produit attendu est livré titre après titre. Vous devinez que ce n’est pas très original mais plutôt bien fait et honorablement inspiré. Tous les ingrédients sont bien présents et le savoir-faire est indéniable. Shadows marque surtout les progrès de SINBREED dans tous les domaines. Il semble que les récentes expériences scéniques aient fait beaucoup de bien aux allemands pour encore affiner leur science du riff accrocheur et de la mélodie qui claque. Quatre ans après le premier album, l’arrivée de Siepen a fait grand bien à SINBREED. Ce dernier a dû trouver dans ce groupe un bon moyen de s’occuper et de nourrir sa créativité pendant les longues périodes de silence de son groupe principal. Certaines mauvaises langues verraient aussi dans ce choix sa volonté de revenir à une musique plus simple, plus proche des débuts de BLIND GUARDIAN. Laissons de côté ces conjectures stériles pour confirmer à nos lecteurs que SINBREED s’avère un remède connu mais solide face aux déceptions générées par exemple par les derniers opus de RUNNING WILD et GAMMA RAY. Les vieux s’endorment et laissent donc le champs libre aux jeunes plus motivés.

Oshyrya (6,5/10)

 

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AFM Records / 2014

Tracklist (45:40 mn) 01. Bleed 02. Shadows 03. Call To Arms 04. Reborn 05. Leaving The Road 06. Far Too Long 07. Black Death 08. Standing Tall 09. London Moon 10. Broken Wings

oshy_30032014_Jackso_FirebRédiger une chronique est souvent un plaisir, un bon moyen d’assouvir notre passion et de la faire partager mais au moment même où je tape ces quelques mots sur mon clavier, je ressens un net manque d’enthousiasme devant cet album des australiens de JACKSON FIREBIRD. Comme le Port-salut, tout est écrit dessus, rien qu’à voir la pochette et les paroles des chansons, l’auditeur saura à quoi s’attendre. Et je dois bien avouer que ce revival vers la musique rock des seventies commence franchement à m’ennuyer. Il faut une sacrée dose de talent pour parvenir à émerger de la masse dans ses champs déjà maintes et maintes fois labourés depuis maintenant des décennies. Alors oui, nos amis sont australiens, un bon gage de qualité dans le domaine du rock mais les sorties déjà passées et à venir sont innombrables, au sein même de leur label Napalm Records. Attention à l’overdose.

Donc pour ce premier album, JACKSON FIREBIRD reprend les bonnes vieilles recettes et tente de les mettre à sa sauce. Donc si on fait un rapide tour d’horizon, vous prendrez des riffs de guitares testostéronés et puants la sueur, des refrains se voulant accrocheurs et des mélodies simples mais efficaces. Ajoutez à cela des paroles pas très finaudes et vous obtenez un cocktail… déjà bu des dizaines, pour ne pas dire des centaines, de fois, même récemment. Ils sont deux et parviennent, à eux-seuls, à faire un sacré boucan rock. Le label parle d’un son unique et là, mêmes les plus optimistes souriront. Absolument rien n’est original ici et vous trouverez bien mieux parmi les classiques du genre. Allez écouter les vétérans et vous ne vous en porterez pas plus mal. On ne peut pas reprocher grand-chose à JACKSON FIREBIRD si ce n’est le sentiment d’être pris pour un mouton. Nos amis australiens ont bien sentis d’où venait le vent et font preuve d’une pointe d’opportunisme. Dans le genre, je préfère largement le récent opus des NASHVILLE PUSSY. Je me suis profondément ennuyé à l’écoute de ces chansons attendues, sans magie. Oui c’est vrai, JACKSON FIREBIRD déménage, le duo ne ménage pas ses efforts mais le résultat est court et très prévisible.

Il parait qu’ils ont réussi à conquérir leur pays mais ils sont quand même obligés d’organiser une levée de fond pour financer leur tournée à venir avec SCORPION CHILD. L’objectif des dix milles dollars australiens a été atteint et nous les verrons donc bientôt sur les routes du vieux continent. Ils vivent leur rêve et c’est tant mieux mais ce Cock Rockin’ ne risque pas de rester dans les annales.

Oshyrya (05/10)

 

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Napalm Records / 2014

Tracklist (35:55 mn) 01. Cock Rockin 02. She Said 03. Rock Solid 04. Quan Dang 05. Red Light 06. Little Missy 07. Can Roll 08. Goin Out West 09. Sweet Eloise 10. Red Hair Honey

Gazpacho – Demon

oshy_30032014_GazpacQuatre chansons constituent cet album d’une durée légèrement supérieure à quarante-cinq minutes. Pas de doute, il s’agit bien là d’un album de rock progressif dans les règles de l’art, sur la forme en tout cas. Sur le fond, c’est plus compliqué, la musique des norvégiens est tellement vaste et sans frontière que nous éviterons de les affubler d’étiquettes stériles. Après nous avoir enchantés via leur précédent opus, March of Ghosts (chronique ici), voici enfin le retour discographique de GAZPACHO.

Et cette impression très très positive mettra un peu de temps à venir mais se confirmera à mesure qu’avance ce nouveau disque. Les norvégiens prennent leur temps mais arrivent bien souvent à un résultat assez convaincant. Plus longs et moins accrocheurs que le précédent opus, les chansons de Demon nécessiteront de faire des efforts pour en découvrir la substantifique moelle. L’auditeur percevra les richesses sous-jacentes à la première écoute mais il devra être persévérant pour en percer tous les mystères. « I’ve Been Walking Part 1 » s’avère être une entrée en matière très douce, le groupe se présente dans son plus simple appareil. La mise en bouche est parfaite, l’intensité montant crescendo avant de s’achever à nouveau dans un lit de douceur. La transition sera suave avec un « The Wizard Of Altai Mountains » aux touches plus légères et lumineuses. Une très grosse responsabilité repose sur les épaules de Jan-Henrik Ohme derrière le micro. La musique est parfois assez minimaliste et c’est lui qui donne sens, qui insuffle une âme à ces chansons. Les sonorités utilisées ici sont dans l’ensemble plus folk que sur March of Ghosts. L’accordéon est par exemple utilisé sans difficulté et se marie à merveille avec des instruments à cordes comme le violon et évoquent sous les yeux ébahis de l’auditeur les immensités d’Asie.

« I’ve Been Walking Part 2 » est une chanson qui se veut plus sérieuse, plus sombre. Là aussi, l’horlogerie subtile de GAZPACHO se met tout doucement en branle et déploie avec majesté ses ailes minute après minute. L’écoute de cette chanson est un ravissement, c’est subtilement beau, difficile d’en dire plus. Le même constat s’applique pour un « Death Room » solide et complexe. Comme je le disais précédemment, la musique des norvégiens m’évoque parfois leurs camarades de MARILLION d’un This Strange Engine ou d’un Brave. Oubliez le maelström des guitares électriques, la piano et la guitare sèche se taillent ici la part du lion. Quelques accélérations ici et là rappellerons à tous que les norvégiens ont bien des cordes à leur arc mais ce mélange des genres est ici porté à son paroxysme.

Comment vous convaincre d’acheter ce disque ? March of Ghosts était impressionnant et pourtant GAZPACHO réussi ici à l’égaler. Dans un autre genre, tout en subtilité et en douceur, les norvégiens en scotcheront plus d’un. Pour vous en convaincre regarder simplement la vidéo publiée récemment pour « The Wizard Of Altai Mountains » (vidéo ici). Demon est une pépite et les disques aussi forts sont rares. Ne laissez pas passer votre chance.

Oshyrya (09/10)

 

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Kscope / 2014

Tracklist (45:40 mn) 01. I’ve Been Walking Part 1 02. The Wizard Of Altai Mountains 03. I’ve Been Walking Part 2 04. Death Room