oshy_04052014_EvenoiEt ron et ron, petit patapon, sans faire de bruit les italiens d’EVENOIRE reviennent avec un nouvel album. Et dire que notre adore Hamster n’avait pas vraiment goûté leur première livraison, Vitriol (chronique ici) est un bel euphémisme. Il faut bien dire que l’écoute semaine après semaine de clones de groupes déjà connus fini par fatiguer même les meilleures volontés. Espérons que les italiens ont su apprendre de leur erreur et surtout développer un caractère et une personnalité propre sans bouffer à tous les râteliers du moment.

Détail sans grande importante mais quand même, reconnaissant à nos amis une approche graphique intéressante. Nous sommes ici loin des dessins influencés par la littérature fantaisie avec ces belles photos retravaillées au niveau des couleurs. Le rouge d’Herons succède au bleu de Vitriol pour un résultat franchement réussi. Disons que cela ne changera pas grand-chose si les chansons proposées s’avèrent creuses et sans âme mais soulignons au moins les efforts faits dans ce domaine pour se démarquer de 80% des groupes actuels.

Pas de bol pour EVENOIRE, le secteur des groupes de métal symphonique à chanteuse est extrêmement bouché en ce moment et ils seront forcément en comparaison directe avec DIABULUS IN MUSICA, DELAIN, XANDRIA ou encore EPICA qui sortent tous un nouvel album ses dernières semaines. Et finalement la musique proposée reste désespérément classique si ce n’est l’adjonction d’éléments folks au cocktail symphonique habituel. Il convient quand même de noter que rapport à Vitriol, les transalpins ont nettement alourdit le propos avec des riffs plus tranchants et des rythmiques plus agressives. Pas de quoi effrayer les plus bourrins d’entre vous mais un choix assez net comme sur « Seasons Of Decay » franchement bien foutu et enlevé. Dommage que Lisy Stefanoni en fasse parfois un peu trop derrière son micro.

EVENOIRE a clairement su hausser son niveau de jeu par rapport à Vitriol même si le manque d’originalité reste flagrant surtout en cette période de congestion « symphonico-féminine ». Mais vu désormais le nombre de groupes qui évoluent dans ce genre, difficile d’apercevoir un coin de ciel bleu plus clame tant les sorties s’enchainent à toute vitesse. L’utilisation de la flûte qui donne ce petit côté médiéval est plutôt sympathique et sauve l’auditeur de la torpeur. Les compositions sont dans l’ensemble assez fournies et plutôt maîtrisées. EVENOIRE nous aura au moins épargné l’utilisation d’un chant extrême masculin, artifice dont usent et abusent de trop nombreux groupes. Un gros effort a été également fait au niveau des orchestrations pour rendre d’l’ensemble digeste et harmonieux. Tout ce travail est mis en valeur par la solide production d’Herons. Les italiens ont enregistrés en Allemagne aux Dreamsound Studios de Munich sous la houlette d’un trio expérimenté compose de Mario Lochert, Dejan Djukovic et Daniel Rehbein (EMERGENCY GATE, GRAVEWORM, VISIONS OF ATLANTIS). Terminons enfin par mentionner la présence en guest de Linnéa Vikström connu pour sa collaboration avec THERION.

Etant plus jeune et donc moins aigri que notre dictateur poilu adoré, je vais être moins sévère que lui à propos d’EVENOIRE. Le côté melting-pot de tous les groupes actuels qui marchent reste présent mais il faut quand même bien avouer que les transalpins ont su faire de net progrès et proposer un album un peu plus abouti que le premier. En attendant EPICA, le récent DIABULUS IN MUSICA (chronique ici) m’a semblé plus convaincant mais EVENOIRE n’a pas à rougir de ce nouvel opus. Mais au jeu des comparaisons, ils risquent de nettement souffrir de ce manque récurrent de personnalité.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Scarlet Records / 2014

Tracklist (55:52 mn) 01. Herons 02. Drops Of Amber 03. Seasons Of Decay 04. Love Enslaves 05. The Newborn Spring 06. When The Sun Sets 07. Tears Of Medusa (feat. Linnéa Vikström) 08. Devil’s Signs 09. The Lady Of The Game 10. Wild Females 11. Aries (Bonus Track)