Archive for août, 2014

John Wesley – Disconnect

oshy_31082014_Joh_WeslePour les amateurs de rock progressif qui nous lisent, John Wesley est loin d‘être un inconnu tant le guitariste et chanteur américain écume la scène outre-manche depuis de très nombreuses années. Il est surtout connu pour ses contributions en tant que musicien de session ou de tournées mais il n’en mène pas moins en parallèle une fertile carrière solo. Disconnect est quand même son sixième album. Sa dernière sortie a pris la forme d’un EP, The Lilypad Suite, en 2011 mais son dernier album solo date quant à lui de 2005 avec Shiver. C’est que notre ami a été très occupé ses dernières années en donnant un coup de main sur scène aux prestigieux PROCUPINE TREE pendant près de neuf ans lors des tournées mondiales organisées pour célébrer les albums In Absentia, Deadwing, Fear of a Blank Planet et The Incident. Il faut également mentionner à son palmarès son travail de composition aux côté de FISH sur l’album Fellini Days et ses nombreux concerts donnés en première partie de MARILLION, BLACKFIELD ou encore SOUND OF CONTACT.

Accompagné de Dean Tidey, Patrick Bettison et Mark Prator, Wesley laisse à nouveau éclater son talent et sa grande sensibilité à travers ces dix nouvelles chansons. Les influences sont nombreuses et il est difficile de classer le musique proposée ici, entre rock alternait, progressif et crossover. De très belles mélodies, bourrées d’âme et de feeling, se voit magnifier par un chant à la fois doux et dynamique, à même de transmettre beaucoup de sentiments et d’émotions. Difficile de ne pas évoquer ici le travail d’un Roger Waters et surtout d’un David Gilmour qui ont montré la voie à suivre à Wesley, en particulier Gilmour. Chaque chanson nous entraine dans un autre univers, un autre état d’esprit, les très rock « Any Old Saint » et « Once A Warior » laisse ensuite la place au plus doux et progressif « Window » puis au catchy et radio-friendly « Gets You Everytime ». Plus l’écoute avance plus vous risquez d’être surpris par la richesse développée lentement par Disconnect. Même les plus exigeants pourront trouver de larges motifs de satisfaction à l’écoute de ce disque. Welsley ne révolutionne pas le genre mais il se rappelle au bon souvenir de la scène progressive après de longues années d’absence en solo.

A force de le voir sur scène interpréter la musique des autres, nous en aurions presque oublié que John Wesley possède lui-même un sacré talent de compositeur en plus d’être un guitariste accompli. Ce Disconnect a l’avantage de remettre immédiatement les pendules à l’heure. Ces chansons sont plus que recommandables pour que le rock progressif parle au moins un peu à votre cœur. Comme une nouvelle n’arrive jamais seule, John Wesley pourra se faire connaître d’un encore plus large public et démontrer la qualité de son travail sur scène dans les semaines à venir en première partie de FLYING COLORS en Europe. Un bien package si vous voulez mon avis.

Oshyrya (7,5/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

Inside Out Music / 2014

Tracklist (51:39 mn) 01. Disconnect 02. Any Old Saint 03. Once A Warior 04. Window 05. Gets You Everytime 06. Mary Will 07. Take What You Need 08. How Goes The War 09. New Life Old Sweat 10. Satellite

Eluveitie – Origins

oshy_31082014_EluveitPeut-être encore plus qu’ailleurs, chaque nouvelle sortie d’un album rock ou métal pose, au chroniqueur que je suis, la question de ma posture fasse à l’évolution ou au renouvellement artistique (ou à son absence) présenté par les groupes. Doit-on saluer le travail d’un groupe qui ne fait finalement qu’offrir des variations, même de qualité, d’un même recette ou vouloir à tout prix être surpris à l’écoute de chaque nouvelle album. Cette question me parait centrale alors que je m’apprête à rédiger la chronique du nouvel album, le sixième, des suisses d’ELUVEITIE. 

ELUVEITIE est un groupe de folk metal/death mélodique suisse créé en 2002 par Chrigel Glanzmann. Eluveitie signifie « Je suis l'helvète » en gaulois helvète. L'idée étant de mêler métal et musique celtique. Le groupe utilise des instruments de musique traditionnels: flûtes, cornemuse, violon, Vielle à roue etc. Les paroles de certaines chansons sont écrites en helvète, reconstitué ou retranscrit depuis des inscriptions d'époque.

Dans une veine parfois proche de celle d’ELUVIEITIE bien que le ton soit beaucoup moins sérieux, nous avons ici maintes fois déploré l’absence de renouvellement d’un KORPIKLAANI (chronique ici) ou plus récemment d’un ALESTORM (chronique ici). Bien que souvent très sympathiques, les derniers disques de ces groupes laissent un goût amer de redite dans la bouche. Et ce sentiment reste très prégnant alors que l’écoute d’Origins s’achève. Que l’on se comprenne bien, un travail remarquable a encore été effectué ici avec une production à la fois puissante et claire et des chansons en majorité réussies et très attrayantes. L’auditeur est véritablement immergé dans un autre monde, une saga du passé grâce à ces multiples interludes d’ambiance. Malgré toutes ces qualités, on ne peut s’empêcher de noter que la même recette déjà entrevue sur tous les albums du groupe depuis Slania est réutilisée ici ad nauseam. Le charme agit toujours, l’impact est toujours aussi jouissif mais mêmes les plus fanatiques vont commencer à s’épuiser. « Celtos » fera un malheur sur scène et pourrait plaire à un large public pas seulement métal. Les salves « The Nameless » et « From Darkness » et font mouche mais comme le faisait « Primordial Breath » ou encore « Inis Mona » en 2008. Les suisses ont encore affiné leur jeu et l’expérience est toujours appréciable mais les ressemblances commencent à faire tâche.

Bon disque sur le papier, votre serviteur commence à voir une partie de son plaisir gâché à l’écoute d’Origins par ce récurrent sentiment de déjà entendu. Il ne faut entendre des suisses qu’ils se lancent dans un concept de Science-Fiction pour le prochain opus mais le groupe semble stagner et peine à se renouveler, à sortir des recettes un peu faciles. Je suis le premier à être schizophrène, à vouloir à la fois retrouver album après album un groupe à travers un style reconnaissable et être surpris de l’évolution de ce même groupe. Disons que quand la surprise n’est plus là, il faut que la musique touche et s’adresse directement au cœur. Origins malgré bien des qualités manque sensiblement de ce supplément d’âme.

Oshyrya (06/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

Nuclear Blast / 2014

Tracklist (41:24 mn) 01. Origins 02. The Nameless 03. From Darkness 04. Celtos 05. Virunus 06. Nothing 07. The Call Of The Mountains 08. Sucellos 09. Inception 10. Vianna 11. The Silver Sister 12. King 13. The Day Of Strife 14. Ogmios 15. Carry The Torch 16. Eternity

unnamed-353xIl y a bien un paradoxe quant à Toto et les albums live. Si le groupe de Steve Lukather est incontestablement un excellent groupe de scène, ratant très rarement un concert, il groupe n'a pas de grands enregistrements live à son actif. Des bons enregistrements, certes : citons ainsi le Live In Amsterdam (2003) ou le Falling in Between Live (2009), voire même le vieux concert Absolutely Live (1993). Mais ceux-ci avaient toujours un défaut à relever : une setlist parfois défaillante et trop chiche sur le Live In Amsterdam, un Bobby Kimball souvent en difficulté sur le Falling In Between Live et un Lukather prédominant au chant sur le Absolutely live. Or, ce 35th Anniversary Tour est sans doute parti pour être le meilleur live de Toto et un must incontestable. C'est un vrai tour de force alors que les musiciens de Toto ont dépassé la cinquantaine et que le groupe affiche 35 ans au compteur, mais il est bel et bien là. 

Un choix de morceaux somptueux

Tout d'abord car pour la première fois, Toto a été extrêmement généreux en terme de nombre de chansons : plus de vingt titres sont affichés ici de telle sorte que quasiment tous les disques sont représentés, sauf évidemment Isolation, interprété jadis par feu Fergie Frederiksen et ainsi extrêmement dur à chanter. C'est évidemment Seventh One (1987) qui a la part belle (« Pamela », « Stop Loving You », « Home Of The Brave »), et logiquement IV (quatre titres), mais le superbe Hydra est enfin réhabilité (« 99 », « Saint George and The Dragon », « Hydra » et « White Sister »). Des disques de qualité comme Kingdom Of Desire (« Wings Of Time » ou le puissant « How Many Times ») ou Mindfields (la superbe suite progressive qu'est « Better World ») et quelques morceaux issus du recueil d'inédits sont aussi là (le formidable « Goin' Home » isssu de XX).

On ne voit pas trop de quoi faire la fine bouche, surtout que l'abondance des morceaux n'exclut pas ici les longs développements musicaux. On appréciera les superbes parties solos de Lukather, notamment sur un fougueux « White Sister » ou le solo jazzy de Paich sur « Pamela ». Remarquons tout particulièrement la prestation exceptionnelle du désormais ancien membre du groupe, Simon Phillips : la qualité de son jeu, notamment sur les titres d'Hydra ou sur le la longue partie instrumentale cloturant « Stop Loving You », scelle de bien belle manière vingt ans de présence dans Toto. 

Des interprétations meilleures que jamais

Mais le gros point fort est incontestablement est Joseph Williams : le retour en forme déjà constaté sur la tournée précédente est avéré. Sans aucun dérapage, autant à l'aise sur ses chansons que sur celles de Bobby Kimball, Williams justifie pleinement sa réintégration. Il est certes servi par un son de haut de gamme : puissant, chaleureux et riche. Et par un groupe qui propose des versions quasiment toujours supérieures aux versions studio de ses chansons (« On The Run », « Goobye Elenor », « White Sister », « Better World »…). Le son et l'interprétation beaucoup plus heavy y sont d'ailleurs pour beaucoup dans ce constat. Et rarement Toto a sonné aussi rock et moins pop. Mais la forme de Williams est un des énormes points forts de ce Live In Poland.

Si on additionne tous ces éléments, on ne peut qu'être totalement bluffé : Toto a non seulement proposé à ses fans un superbe anniversaire pour ses 35 ans de carrière mais aussi son live de référence. Enfin ! 

Baptiste (9/10)

 

Eagle Vision / 2014

Tracklist : CD 1 – 1. Intro 13 2. On The Run / Child's Anthem / Goodbye Elenore Medley 3. Goin' Home 04. Hydra 05. St George And The Dragon 06. I'll Be Other You 07. It's A Feeling 08. Rosanna 09. Wings Of Time 10. Falling In Between 11. I Won't Hold You Back 12. Pamela 

CD 2 – 1. 99 2. The Muse 3. White Sister 4. Better World 05. Africa 06 How Many Times 07. Stop Loving You 08. Hold The Line 09. Home Of The Brave (Rappel)