Archive for octobre, 2014

Son : Très bon

Lumières : Bonnes.

Affluence : Soutenue.

Ambiance : Bon enfant.

Moments forts : Obituary, Church of Misery, Inquisition, Testament

Dans un festival, quel qu’il soit, le troisième jour est toujours un peu particulier. La fatigue prend généralement le dessus et ralentit nettement le festivalier. Il commence à tourner en rond, il revisite pour la énième fois le metal market et, honte à lui, il s'assoie pour regarder les concerts… Pourtant, cette ultime journée fut motivante. Hormis l'annulation, pour un problème de van, de Six Feet Under, tout s'est bien passé dans l'enceinte du site de Kerboulard.

HeadCharger (49)

Les hostilités commencent avec Headcharger. Le groupe de Caen, bien rodé par des années passées sur la route, ne déçoit pas. Il balance son stoner rock avec vigueur et montre qu'il est possible de faire du bon heavy rock de qualité « made in France ». Un bon show, solide et robuste à l'image de sa musique.

Qatice (67)

L'abomination du jour se nomme Qantice. C'est horrible, à la limite du terrifiant. Une sorte de gloubi-boulga prog auquel se mélange un heavy rétrograde. A éviter sous quelque forme que ce soit.

Church Of Misery (163)

Le niveau remonte de plusieurs milliers de kilomètres avec l'arrivée sur la DaveMustage des Japonais de Church of misery. A l'image de son chanteur, Hideki Fukasawa (sorte de David Coverdale nippon), le quatuor est heureux d'être sur scène et donne tout. Vintage en diable, Doom, lente et constamment tournée vers les aspects négatifs de la race humaine, telle est la musique de ce quatuor qui possède un potentiel énorme.

Inquisition (013)

Changement d'ambiance et de style avec Inquisition. Le black metal du duo est sans compromis, cru, abrasif, mais n'oublie pas d'être accessible. A l'image de leur dernier effort, le brillant Obscure verse from the multiverse, Dagon et Incubus font avancer le schmilblick metal. Ils possèdent une vision bien particulière de ce que doit être le black metal. Brillant et intelligent.

Naïve (56)

Quand le festivalier farfouille sur les stands du metal market, son regard s'arrête sur la boutique d'un groupe et sur un titre qui saute aux yeux : « Trip Hop Metal ». Le mystère se lève lorsque Naïve investit la Suppositor Stage. Ce trio toulousain surprend et charme avec ce metal atmosphérique. C'est prenant, fort et ça ne laisse pas de marbre. Naïve est LA découverte du festival. Ca donne envie de se pencher sur leur album Illuminatis.

Obituary (99)

Les dieux du death metal sont de retour. Enfin débarrassé de l'immonde Ralph Santola, Obituary retrouve la dynamique de ses débuts. Les frères Tardy et Trevor Peres ne se sont pas trompés en recrutant le mythique Terry Butler (Massacre, Death, Six Feet Under) et l'inconnu Kenny Andrews. Le groupe est radieux ; il n'a jamais été aussi efficace. C'est une flopée de tubes (« Chopped in half », « Back to one », « Slowly we rot », etc.) qui s’abat sur le public. Chauffé à blanc, il n'est que sourires et pogo. Les morceaux tirés du prochain album (Inked in blood) donnent aussi l'eau à la bouche… Que demander de plus ?

LoudBlast (41)

Loudblast, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, a donné une prestation remarquable. Fort d'un Burial Ground étonnant, la formation de Stéphane Buriez semble avoir la rage. Alex Lenormand (basse) et Drakhian (guitare) apportent une plus-value incontestable et soutiennent avec efficacité leur leader. Tendus comme un slip, les Loudblast montrent qu'il faut encore compter avec eux. Avec cette set list impeccable et une bonne attitude, Loudblast remporte la mise et arrive encore à surprendre.

In Extremo (15)

In extremo arrive sur scène. Tout de suite, la troupe nous fait comprendre qu'on va assister à un concert détendu. Sa musique n'est pas prise de tête ; on se prend vite au jeu de ce metal à biniou. Les membres du groupe sont hilares ; on sent une réelle connivence, un plaisir de jouer évident. Le public réagit bien. Longtemps après ce joyeux concert, on se surprendra à fredonner leur hymne absolu, l’irrésistible et évident « Feuertaufe ».

Belphegor (29)

La nuit commence à tomber. C'est au tour des maléfiques Belphegor de venir cracher leur haine de ce monde décadent. Helmuth et Serpenth, leaders historiques, n'y vont pas de main morte ; ils propulsent leur black sulfureux dans une autre dimension. Avec l'ensemble des clichés qui va avec : corpse paint, attitude rageuse et provocations faciles. Mais le pire, c'est que ça marche à 100%. Belphegor trouve l'équilibre parfait entre le ridicule et une efficacité brute. C'est très, très bon, mais ne soyons pas dupes. Tout cela n'est que du spectacle. Jouissif.

Epica (3)

Epica monte sur scène. Un autre univers s'offre à nous. Les fans sont au taquet. Quand leur idole de toujours, la belle Simone Simons, débarque sur scène, c'est l’apothéose. Le show est rodé, sans défaut ; on se prend très rapidement au jeu. Mainstream et fier de l'être, Epica ne s'en cache pas et reste bien ancré dans une culture metal que d'autres ténors du genre ont vite délaissée. Rien que pour cela, Epica mérite le respect.

Testament (95)

C'est la fin du festival… Testament s’apprête à donner l'ultime show de ces trois jours incroyables. Motivé, le public se prépare à recevoir une leçon de thrash dans les grandes largeurs. Les boys de Chuck Billy et Eric Peterson sont en grande forme ; ils nous le démontrent tout au long d'un concert d’anthologie. Les guitares d'Alex Skolnick sont affûtées, la batterie de Gene Hoglan explose sous son pilonnage intensif et la basse de Steve DiGorgio (remplaçant un Greg Christian encore démissionnaire) claque. Le groupe est à son meilleur. La set list, parfaite, démontre une fois de plus que Testament mérite son statut de légende du thrash.

Pour cette édition 2014 du Motocultor, le bilan est donc POSITIF. Hormis quelques changements impromptus de plateaux et plusieurs malheureuses annulations, il n'y a rien à redire. Le Motocultor reste un festival humain, sympathique et plutôt aventureux avec sa programmation éclectique. On est ici loin des grosses usines à gaz où l'on débite de la musique à qui mieux, mieux. C'est ce qui fait tout son charme. La seule chose qu'on a envie de faire à la fin de ces trois jours, c'est de revenir l'année suivante.

Nico.

Vous trouverez toutes les photos de l'édition 2014 du Motocultor ici.

Bloodtruth – Obedience

On va finir par le comprendre, la scène Death Metal italienne regorge de talents et de groupes tous aussi talentueux les uns que les autres. Bon, d’accord, il y a quelques exceptions parmi toutes ces formations (la plus flagrante à mes yeux étant Fleshgod Apocalypse, qui est passé de « machine de guerre » à « mille-feuilles symphonico-brutal indigeste » en trois galettes), mais dans l’ensemble, les Transalpins s’y connaissent quand il s’agit de mettre la main dans la gueule et le doigt où ça fait mal… et Bloodtruth vient grossir les rangs déjà fournis de cette armada DM made in Italy. Au programme : religion, blast et ours en rut. Une combinaison classique, mais gagnante.

Après la petite intro en chant d’église, Bloodtruth dévoile immédiatement son jeu, avec un Death Metal brutal à tendance anticléricale, avec suppléments de blast et de passages qui ébouriffent le poil. Au niveau des influences, on navigue entre un Fleshgod de la première heure et un Hour Of Penance, et cette tendance s’explique en partie par l’identité des instigateurs initiaux de ce projet (à savoir Francesco et Paolo de Fleshgod Apocalypse)… mais même depuis leur départ, le groupe a poursuivi sur cette lancée avec une efficacité évidente. Il suffit de regarder la vidéo postée par le groupe pour voir la maîtrise de ces musiciens (mention spéciale au guitariste qui a l’air de s’emmerder grave alors qu’il aligne les notes comme si de rien n’était). C’est bien torché, c’est efficace en diable, les cervicales prennent cher et, au final, l’album passe comme une lettre à la poste. On regrettera peut-être justement cette filiation trop évidente avec les ténors de la scène italienne, mais le résultat final est suffisamment efficace – même si moins percutant qu’Hour Of Penance – pour se montrer plutôt indulgent. Un album bien né qui ravira les fans du genre.

Mister Patate (7,5/10)

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Unique Leader Records / 2014
Tracklist (33:18) 1. Subvenite 2. Surrounded by Blind Bigots 3. Throes of Death 4. Suppurating of Deception 5. Coerced to Serve 6. Quench Your Thirst 7. Summoning the Heretics 8. Foresworn 9. March of the Fools 10. Obedience

 

Zodiac – Sonic Child

oshy_28092014_ZodiaOn peut dire que les allemands de ZODIAC ne chôment pas et qu’à peine un an environ après la sortie de A Hiding Place (chronique ici), les voici déjà de retour sous nos cieux avec un nouvel album dans la musette, le troisième, Sonic Child.

Les ingrédients de base de la recette n’ont pas changé, une base rock avec ici une touche de blues ou encore là une pincée d’épices rappelant un bon hard-rock des familles. A partie de cette base tout est possible, les nuances sont infinies comme le prouve tous ces groupes depuis quarante ans. Que ce soit les parrains de LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE ou THIN LIZZY ou les jeunots de GRAVEYARD, BLUES PILLS ou RIVAL SONS, ils font tous parler leur talent et leur caractère pour nous concocter des chansons attrayantes à coups de riffs virils et de rythmiques puissantes. Ajoutez à cela un chant très expressif de Nick van Delft et vous comprendrez que le quatuor de Münster possède de beaux arguments pour vous convaincre. ZODIAC tente de concilier le meilleur de deux mondes, un rock très ancré dans les seventies magnifié par la technologie pour obtenir un son à la fois riche et limpide. L’approche est évidemment assez rétro et les plus chagrins conseilleront de revenir aux fondamentaux et aux groupes classiques cités ci-dessous. Difficile de leur donner complétement tord même si ZODIAC dépoussière un peu le genre et lui donne un son moderne à même de faire découvrir les charmes de ce rock inspiré aux plus jeunes.

L’écoute de cet album est un processus naturel, une expérience apaisante, sans anicroches. Les teutons ont su varier les plaisirs et l’auditeur tendra plus d’une fois l’oreille à l’écoute de cette intro surprenante qui évoquerait presque le groupe électro français AIR, des titres rapides et foncièrement rock comme « Swinging On The Run » ou encore des respirations plus calme comme « Sad Song ». Chacun pourra trouver son plaisir, simple, sur Sonic Child.

Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2014

Tracklist (52:25 mn) 01. Intro: Who I Am 02. Swinging On The Run 03. Sonic Child 04. Holding On 05. Sad Song 06. Out Of The City 07. A Penny And A Dead Horse 08. Good Times 09. Rock Bottom Blues 10. Just Music