oshy_24102014_Flyi_ColorJe ne sais pas pourquoi j’ai inconsciemment repoussé aussi longtemps la rédaction de cette chronique du second album de FLYING COLORS. J’avais peut-être atteint une certaine saturation face aux multiples projets de ces stakhanovistes du prog que sont Mike Portnoy (beaucoup) et Neal Morse (un peu). Et ces derniers soufflent le chaud et froid ces derniers temps avec un très bon album de THE WINERY DOGS pour Portnoy (chronique ici) et un disque solo indigent pour Morse (chronique ). Le premier album éponyme des américains avait agréablement surpris en 2012 et ce second opus, Second Nature, allait confirmer (ou pas) ce beau potentiel.

Plus généralement, remarquons qu’il devient un peu épuisant à force de retrouver disques après disques un peu toujours les mêmes musiciens au sein de différents projets avec différentes configurations. Cela devient un peu un jeu de « Mister Patate » (aucun rapport avec notre camarade adoré) où le visage, le nez, la bouche ou les yeux peuvent changer en un grand nombre de combinaison. Mais à la fin, même l’enfant le plus opiniâtre et courageux finira par s’épuiser.

Tout démarre ici sous les meilleurs auspices avec un premier single « Mask Machine », très MUSE, hyper accrocheur et sympathique. Histoire de ne pas proposer un clone du très progressif (tendance intégriste) TRANSATLANTIC, les membres de FLYING COLORS ont clairement fait le choix d’un rock simple, attrayant et facilement accessible par un large public. Chacun est loin d’être un manchot dans sa partie, en atteste leurs carrières respectives mais là ils ont sur se mettre en retrait pour se fondre dans un collectif. Ici aucune tête ne dépasse et l’auditeur peut prendre son pied sans devoir subir les démonstrations techniques (et stériles) des solistes. Le naturel revient quand même vite au gallot avec « Open Up Your Eyes » et « Cosmic Symphony », deux morceaux de bravoure de plus presque douze minutes chacun en ouverture et fermeture de ce disque. Sans hurler de bonheur, ces compositions passent bien mais si une évidence s’impose, FLYING COLORS est bien meilleur sur des chansons plus courtes et ramassées ce qui lui évite l’écueil des digressions un peu trop longues.

Je me répète mais Mike Portnoy, Dave LaRue, Casey McPherson, Neal Morse et Steve Morse offrent chacun une belle prestation maîtrisée et sans démonstration inutile. Soulignons comme pour le premier album la valeur ajouté de Casey McPherson qui par son bagage moins marqué prog et son chant équilibre bien les ingrédients au sein de Second Nature. Son travail orienté rock alternatif avec ses camarades d’ALPHA REV se ressent ici et là dans l’orientation très directe adoptée. Les thèmes mélodiques et les rythmes s’avèrent inspirés et variés pour notre plus grand plaisir.

Après le premier album (chronique ici), je m’inquiétais de la pérennité de FLYING COLORS vu les activités de chacun de ses membres. Les faits m’ont donné tort puisqu’il aura fallu à peine deux ans pour écouter la suite des aventures des américains. Et les standards de qualité restent toujours aussi élevés. Vu le plaisir communicatif que semble prendre les musiciens sur scène, n’hésitez pas une seule seconde si le groupe passe près de chez vous.

Oshyrya (08/10)

 

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Music Theories Recordings / 2014

Tracklist (66:28 mn) 01. Open Up Your Eyes 02. Mask Machine 03. Bombs Away 04. The Fury of My Love 05. A Place in Your World 06. Lost Without You 07. One Love Forever 08. Peaceful Harbor 09.Cosmic Symphony