oshy_07062015_TeAvec l’arrivée de ce nouvel album, beaucoup vont avoir quelques raisons de se poser légitimement la question de savoir si Gary Hugues ne serait pas en train de confondre vitesse et précipitation. Après des hauts et des bas ces dernières années et de longues années de silence, voici que le britannique publient coup sur coup deux disques. En effet cet Isle de Muerta arrive moins d’un an après un Albion honnête et agréable (chronique ici) mais qui restait quand même assez éloigné des fastes d’antan. Il serait idiot de critiquer la créativité débordante de notre ami si la qualité est au rendez-vous.

Une impression de déjà-vu

Il suffit de voir la pochette et d’écouter les premières mesures de « Bucaneers » pour comprendre que TEN nous invite cette fois-ci à un voyage mythique au grand large en compagnie des pirates. Ce n’est pas au douzième album que le groupe allait changer de propos et d’orientation, les compositions se veulent toujours ultra-mélodiques et accessibles dans cette veine hard FM/AOR traditionnelle. Gary Hugues a fait preuve de sa maîtrise et de son talent depuis quelques décennies maintenant et plusieurs des chansons de cet album méritent le détour : « Dead Men Tell No Tales » ou « The Dragon And Saint George » montrent le visage d’un TEN en grande forme, racé et efficace à travers des refrains accrocheurs et une joli maîtrise technique. La paire de guitaristes Dann Rosingana et Steve Grocott s’en donnent à cœur joie et multiplient les passes d’armes. Darrel Treece-Birch derrière ses claviers n’est pas en reste et se mêlent régulièrement à ces joutes musicales. D’un autre côté, les britanniques pêchent invariablement pas un côté trop facile comme le prouve aisément le premier single, « Tell Me What to Do » trop évident, sucré au possible et d’un kitsch total. Dommage, car TEN excelle dans les titres grandiloquents et ambitieux. Dans son ensemble, Isla de Muerta tient la route mais comme d’habitude depuis plusieurs albums, l’enthousiasme des débuts se désagrège progressivement et cède la place à une certaine indifférence.

Le drame de Gary Hugues

Avec un marché du disque tendu et pléthorique, les groupes se doivent désormais d’occuper au maximum le terrain pour sans cesse se rappeler au bon souvenir des fans. C’est chose faite pour TEN qui publie deux albums en moins d’un an. Avec le recul, nous aurions pu avoir un très bon album si le meilleur des deux opus avait été rassemblé en un unique album contenant les chansons les plus convaincantes. Les britanniques auraient alors frappé un grand coup. Diluées ainsi l’impression finale est bien plus mitigée. Voici une belle illustration du drame artistique de Gary Hugues, il a souvent semblé favoriser la quantité à la qualité.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Rocktopia Records / 2015

Tracklist (64:09 mn) 01. (i) Buccaneers (Instrumental) (ii) Dead Men Tell No Tales 02. Tell Me What To Do 03. Acquiesce 04. This Love 05. The Dragon And Saint George 06. Intensify 07. (i) Karnak (Instrumental) (ii) The Valley Of The Kings 08. Revolution 09. Angel Of Darkness 10. The Last Pretender 11. We Can Be As One (European Bonus)