Archive for novembre, 2015

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Tous nos remerciements à Roger Wessier (Replica Promotion)

Chronique de l'album à venir

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Site internet

S’il est une formation française qui a bien le vent en poupe depuis une paire d’années il s’agit bien de Regarde Les Hommes Tomber ! Il faut dire qu’ils ont bien traumatisé leur monde en 2013 avec leur premier album éponyme (notre chronique ici par ymishima) qui distillait un crossover à l’alchimie parfaite de Black Metal, de Sludge et de Postcore. Pour ceux qui auraient loupé un épisode, la presse Metal et alternative s’était enthousiasmée à l’unisson à propos du premier album de nos nantais ! Ils avaient aussi bien marqué les esprits par deux faits majeurs l’un étant la présence au chant de Dagoth le frontman de Otargos (chronique du dernier album ici), le second étant la réussite de leurs prestations live en assurant des première parties d’acteurs de renommé comme Wolves in The Throne Room, Kickback ou Enslaved. 

Toujours embarqué sur le navire Les Acteurs de l'Ombre Productions, RLHT nous revient seulement deux ans après leur premier effort avec Exile en ayant pris soin au passage de se rappeler à notre bon souvenir par le biais d’un split album Sampler MMXIV en compagnie de The Great Old Ones, Paramnesia et Deuil dans le courant de l'année 2014. Je vous ai déjà brièvement parlé de RLHT et de Necroblaspheme (chronique du dernier album ici) dans ma chronique du premier album de Deluge (chronique ici). En effet les musiques des trois formations ont bons nombres de points communs, je rajouterais même les allemands de Downfall Of Gaia (chronique ici).

L’artwork est toujours superbe et réalisé par Fortifem (site ici). Quant aux thèmes des lyrics ils sont dans la droite lignée du premier album et narrent l’échec de l’homme dans sa quête de l’absolu. Ces derniers sont toujours l’œuvre de Hénoch, une personnalité extérieur au groupe qui officie en tant que guitariste au sein de A Subtle Understatement (Facebook ici). En revanche RLHT s’en ai remis à Mr Francis Caste et son Studio Sainte-Marthe et là je dis bingo ! Si vous prêtez attention un temps soit peu à mon blabla vous devez savoir que je respecte énormément le travail de Francis Caste, j’en parle d’ailleurs et vous renvoie à la chronique de Bellville que j’ai mis en lien plus haut. Bingo donc pour le son car le travail de l’équilibriste Mr Caste est une fois de plus remarquable ! Jouant avec habileté sur la saturation il donne une profondeur (mon dieu la basse / batterie sur « A Sheep Among the Wolves » est une pure merveille !) et un cachet brute aux compositions de RLHT. En gros pour mon plus grand plaisir de par ce son RLHT lâche les chiens et c’est très bien !

Je trouve que Exile a une couleur plus marquée Black Metal dans son ensemble. Il faut saluer d’ailleurs la prestation au chant du nouveau venu Thomas qui va dans ce sens et avait la lourde tâche de succéder à Dagoth. Il remplit l’espace laissé par les instruments avec classe et apporte sa pierre à l’édifice musical dressé par le reste du groupe. RLHT cultive le long labeur aux seins de ses compositions, il nous travaille en profondeur en maitrisant parfaitement l’art de la tension. C’est ce qui donne à toutes ses compositions une tournure dramatique. Un aspect certainement hérité des pères fondateurs que sont Cult Of Luna ou Neurosis. Comme eux il aime le postrock, ce qui explique les nombreux instants contemplatifs de relâchements ou de montées en puissances (il y en a sur tous les morceaux) mais un exemple frappant est l’interlude à mi-parcours de l’album « They Came… ».

Dans sa progressivité la musique évoque aussi le culte Deathspell Omega et attention RLHT sait se montrer bien brutal ! Il excelle même dans ce domaine que ce soit par le biais de percutants et rudes down tempos martelés avec précision et étayés par d'incisives guitares rythmiques ou que ce soit par le biais d’embardés et de blastbeats fulgurants. Quand les deux dynamiques alternent l’une avec l’autre, je peux vous dire que ça fait très mal et que sa bastonne sévère !  J’ai pour ma part adoré les complexes et complètes structures de  « A Sheep Among the Wolves », « …To Take Us »,  « Thou Shall Lie Down » et « The Incandescent March » (notamment le milieu de la compos très très DOom !) qui clôture ce fascinant et violent voyage ! 

Enfin j’ai énormément apprécié cet album car c’est une œuvre complète. Je dirais même qu’Exile surpasse le premier album. Il est plus ultime !  C’est certainement pourquoi avec le dernier Necroblaspheme, ils squattent mon lecteur depuis le mois de septembre ! Bref jetez vous sur Exile ! Vous ne le regretterez pas !

FalculA (8,5/10)


Facebook Officiel
Bandcamp Officiel où les deux album sont en streaming.


Les Acteurs de l'Ombre Productions / 2015
Tracklist (42:23) : 1. L'Exil 2. A Sheep Among the Wolves 3. Embrace the Flames 4. They Came… 5.    …to Take Us 6. Thou Shall Lie Down 7. The Incandescent March.

Annihilator – Suicide Society

Annihilator_Suicide-SocietyDix ans : l'association avec Dave Paden a donc résisté une décennie, un record en somme. On peut saluer la capacité de Jeff Waters, guitariste émerite, à dégotter des talents au service d'Annihilator, et l'on espérait que cela dure avec Dave. On retrouve donc désormais Jeff Waters au chant et à la guitare (ça faisait un bail depuis 1997), totalement maître à bord. Suicide Society fait défiler ses titres, on y retrouve la griffe de Jeff Waters, qui n'a rien perdu de sa capacité à décocher des riffs assassins, côté son et technique, l'album brille de mille feux. Un « My Revenge », aux paroles assénées avec un ton malsain et un refrain qui rentre bien vite dans le crane, avec une pelletée de riffs qui rentrent dans le lard, forcément on l'écoute en poussant le volume à 11. Bien sûr, cela fleure un poil la nostalgie, un titre qui aurait pu figurer dans un album de la fin des années 80. Un  « Snap » tabasse avec conviction, mais tout de même, ce quinzième effort discographique manque un peu d'arguments au delà du savoir faire de la légende vivante du metal canadien. Jeff Waters parvient à prouver qu'il n'a rien perdu de son talent d'exécution, sur le plan technique c'est au poil, mais les compos ne respirent pas la nouveauté, même l'énergique et dévastateur « Narcotic Avenue » ne masque pas l'impression de tourner en rond. Et pourtant j'aimerais affirmer haut et fort que le mythe Jeff Waters est toujours plus vivant que jamais et qu'il est un guitariste inspiré dont vous devriez acquerir l'intégralité de sa discographie maintenant et tout de suite. 
Il a beau être un personnage attachant et talentueux, nous avons un album qui recycle et qui ressasse, et qui se termine comme un soufflé raté qui se dégonfle avec une power ballade indigente dont lui seul a le secret, c'était déjà lourdingue sur l'album Set The World On Fire, ça l'est toujours de nos jours. Un album putôt énergique, qui plaira sans doute aux fans qui s'accommodent de la nostalgie appuyée. Allez Jeff, avec du sang neuf au chant et de nouvelles idées, on peut espérer une nouvelle tuerie à l'avenir ?

Hamster (06/10)

UDR records / 2015
Tracklist: 1. Suicide Society 2. My Revenge 3. Snap 4. Creepin’ Again 5. Narcotic Avenue 6. The One You Serve 7. Break, Enter 8. Death Scent 9. Every Minute