Bon et si on parlait de Doom extrême et plus particulièrement de Funeral Moth une formation japonaise qui œuvre depuis 2005 dans les contrées les plus arides et mortuaires de ce que le Funeral Doom peut engendrer ! Une formation que j’ai là encore découvert dans le sillage de Ataraxie dans le courant des années 2007 / 2008  tout comme Indesinence, Funeralium, Monarch ou Imindain. Pour vous brosser un bref tableau sachez qu’on pourrait décrire la musique pratiquée par nos nippons comme une séquelle de ce qu’a engendré le mighty diSEMBOWELMENT  (actuel Inverloch facebook ici) dans ce qu’il a de plus lent, de déviant et de moribon. En effet lorsqu’on écoute ces réalisations que sont  leur EP éponyme (2008 en écoute ici) ou le précédent album Dense Fog (2014 en écoute ici) sorti il y a tous justes 2 ans maintenant, on est frappé par les nombreuses similitudes avec le EP Dusk (1992) ou l’album Transcendence into the Peripheral (1993). Cependant une distinction demeure entre les deux : il s’agit du tempo car si diSEMBOWELMENT s’est fait connaître pour ses alternances up et downtempo,  Funeral Moth lui laisse ancrer sa musique dans la contemplation et l’extrême lourdeur du downtempo à outrance. Il favorise aussi de fait les très longues compositions.

Du line-up originel il ne reste plus que Makoto Fujishima (guitares et chants) le maître à penser de Funeral Moth puisque Nobuyuki Sentou la deuxième partie de l’entité et ex Coffins a quitté le navire l’année dernière. Makoto est dorénavant accompagné par  le batteur Youichirou Azegami qui est dans la formation depuis 2007 ainsi que du guitariste Tomohiro Kanjya et du bassiste Ryo Amamiya ayant rejoint les rangs respectivement en 2013 et 2015. Un petit rappelle s’impose en ce qui concerne la personne de Makoto Fujishima puisque il est également le patron du label Weird Truth Productions (Ataraxie, Mournful Congregation, Funeralium et bien d’autres). Un label très bien connu de tout Doomster qui se respecte. Transience est d’ores et déjà disponible en format digital par le biais de la structure Throne Records (site ici et bandcamp où Transience est en streaming et téléchargement en free download mais une contribution serait la bien venue) mais il va également sortir sous plusieurs formats physiques dans le courant du mois de Mars via Weird Truth Productions (site ici). 

Comme les offrandes de Funeral Moth se font assez rares, je me suis jeté sur ce nouvel album la bave aux lèvres et les crocs en avant ! Aucune information en ce qui concerne la production mais comme à son habitude Funeral Moth a très bien fait les choses, tant et si bien que les quelques parties acoustiques comme le superbe piano sur « Lost » ou les moments de saturations avec leurs vrombissements de basse sont aux petits oignons. Le tout ressort très bien dans un équilibre parfait. On peut dire que les deux longues compositions composant Transience sont dans la droite lignée de ce que le groupe avait réalisé sur son album précédent Dense Fog. Néanmoins Funeral Moth nous montre une facette des plus intimistes. En effet même si le support reste un Funeral Doom lent et monolithique, à l’instar de l’artwork, sa musique expose l’épure et la contemplation d’une assise Postrock désertique mais au combien séduisant. C’est vrai qu’ils font un peu penser au Sludge/Doom Metal de leurs compatriotes de Corrupted (qu’on retrouve également au catalogue de Throne Records au passage), le propos Noise en moins.

J’ai adoré les deathgrowls chuchotés et chantés en japonais qui insistent sur l’aspect désincarné en donnant un caractère encore plus granitique et pétrifié aux compositions ! C’est vrai sur les deux morceaux de l’album mais cela prend tout son sens sur « Transience » une longue et lente monté en puissance dont le point culminant débouche sur un Doom Death Metal des plus baveux avant de retomber brusquement vers des climats désertiques. Comme je le disais un peu plus haut, la seconde piste ressemble à la première mais elle se fait plus atmosphérique par l’insertion du piano acoustique ainsi que divers leads de guitares entre tradition Funeral Doom et aspect sophistiqué du Postrock. D’un point de vue strictement musical d’ailleurs ces deux compositions peuvent aussi rappeler certains travaux Postrock d’un artiste comme Neil Young par exemple et on pense bien évidement encore toujours énormément à un diSEMBOWELMENT ou Inverloch dans leurs approches les plus lentes.

Un bon skeud de Funeral Doom qui sort des sentiers battus et dont le seul reproche est que je l’ai trouvé un peu court ! C’est dommage car on frôlait le tir parfait ! Un ou deux morceaux supplémentaires auraient réellement été les biens venus. C’est donc sur la durée que repose cette note de 7,5 qui aurait pu se transformer en 9 facile si le groupe s’était montré plus bavard… 2 morceaux pour moins de 40 minutes c’est beaucoup trop court pour moi … Désolé ! Surtout quand on attend depuis 2014 et que Funeral Moth s’était montrès peu productif iusque là ! 

FalculA (7,5/10)


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Weird Truth Productions – Throne Records / 2016 
Tracklist (39:53) : 01 Transience 02 Lost.