Archive for juillet, 2016

DevilDriver – Trust No One

Rien de neuf sous le soleil pour la bande à Dez Fafara. Après un interlude Coal Chamber pas vraiment utile à mes yeux, notre ami Dez se rappelle à notre bon souvenir avec une nouvelle galette de DevilDriver. Au programme : la même sauce que sur les albums précédents, une usine à baffes avec quelques morceaux catchy as fuck, des rythmiques qui déboîtent et une petite touche de mélodie pour parachever le tout.

Et je ne vois pas quoi ajouter. En 73 mots, Trust No One a dévoilé tous ses atouts… et toutes ses faiblesses. Quelle est la valeur ajoutée de cet album dans la discographie déjà fournie du groupe ? Elle est pour ainsi dire nulle. Je n’ai rien à reprocher à Trust No One. Cet album est bon dans l’ensemble, sans prise de risque, un vrai sentier en graviers bien plat, bien entretenu et bien balisé que l’on suit avec plaisir… mais sans ressentir le moindre risque. 

Pis encore, j’ai l’impression que le groupe a perdu la recette sacrée pour pondre de vrais singles, du genre à péter des ratiches et à démonter de la cervicale. Je n’ai pas suivi l’actu du groupe sur Facebook, je ne sais donc pas quel morceau a été mis en avant en tant que single… et je ne serais pas foutu de le deviner à l’écoute de l’album. Aucun morceau ne ressort vraiment du lot. Aucun n’a le potentiel de faire lever les poings tout en se secouant la tignasse ou en courant en rond dans le pit. Et c’est bien ça qui me gêne sur cet album. Les prédécesseurs de Trust No One avaient toujours au moins un hymne qui ressortait du lot, voire plusieurs…

Alors, DevilDriver, groupe en perte de vitesse ? Si l’on fait abstraction de l’absence d’un véritable hymne, il faut reconnaître que la bande à Dez tient encore la route, mais sans la petite étincelle des débuts. Trust No One manque de hargne. Plutôt qu’un loup déguisé en agneau, DevilDriver fait plutôt office de bélier qui se serait collé une paire de faux crocs pour encore faire illusion. Les coups de butoir font certes encore mal, mais ça manque cruellement de mordant…

Mister Patate (5/10)

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Napalm Records / 2016
Tracklist (41:19) 1. Testimony of Truth 2.Bad Deeds 3. My Night Sky 4. This Deception 5. Above It All 6. Daybreak 7. Trust No One 8. Feeling Ungodly 9. Retribution 10. For What It's Worth

Petit à petit, on commence à connaître la qualité de la scène Death Metal transalpine qui, au fil des ans, nous a proposé plusieurs nouvelles formations ambitieuses et douées. Au rayon des petits nouveaux, nous nous intéresserons aujourd’hui à Deceptionist, un combo composé de deux anciens d’Hideous Divinity et officiant dans le registre très exigeant du Death brutalo-technique. 

Bon, vu le nom du label qui a sorti leur premier album (Unique Leader, un des labels spécialisés en Death Metal les plus intéressants), je me doutais que j’aurais plus que probablement affaire à du solide… Et c’est bien le cas ! Dès le premier morceau, Deceptionist nous emmène dans une déferlante technique à souhait, sans pour autant tomber dans les travers de certains représentants du genre trop occupés à trouver les arrangements ultimes pour encore proposer quelque chose de catchy et d’écoutable. Initializing Irreversible Process, malgré son haut degré de technicité, reste « accessible » et efficace. Mieux encore : par l’ajout, ici et là, de quelques samples futuristes / robotiques, le groupe arrive à se distinguer, à proposer quelque chose de vraiment original (« Irreversible Process », où les samples et les instruments se complètent, se répondent).

Cet album n’est pas pour autant largement au-dessus de ses concurrents. On regrettera notamment une prod’ très (trop) lisse, froide (mais qui colle parfaitement à la thématique et au visuel, la combinaison homme/machine et la déshumanisation) et quelques morceaux un poil moins percutants mais, dans l’ensemble, la copie rendue par les Transalpins est plus que convaincante. À voir sur la durée !

Mister Patate (7/10)

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Unique Leader Records / 2016
Tracklist (33:45) 1. It's Just Begun 2. Through the Veil 3. Quest for Identity 4. When Humans Begin to Be Machines 5. Final Innovation – Automatic Time 6. The Confession 7. Irreversible Process 8. Sunshine 9. Industrivolutionaction 10. Operator Nr 3  

 

Abhomine – Larvae Offal Swine

Pete Helmkamp, plus qu’un nom, une valeur sûre, un artiste qui a su, au fil de ses différents projets, aligner des albums douloureusement efficaces (je pense plus particulièrement à Angelcorpse, enfin vu en live cette année au Netherlands Deathfest). Cette fois, hors de question de s’entourer d’autres musiciens, Pete nous livre, à en croire la fiche promo, son tout premier vrai projet solo, Abhomine. Et comme vous vous en doutez, on est loin du bal musette.

Larvae Offal Swine est une ode au Metal old school rugueux, brut, sans concessions. Dès le premier morceau, Abhomine saisit l’auditeur à la gorge avec une haine rare et ne le relâche qu’après lui avoir craché toute sa rancœur à la face. Abhomine joue vite, Abhomine joue fort, quitte à devenir brouillon lorsque le tempo devient plus élevé. Eh oui, la production est à l’image du propos : rugueuse, brute, avec une basse noyée dans les riffs eux-mêmes allègrement enchevêtrés dans la batterie. Même au casque, il devient parfois (souvent ?) difficile d’y retrouver ses jeunes. J’ai beau aimer les productions roots, certainement lorsqu’il est question de Black Metal, je trouve ici qu’une prod’ un peu plus claire aurait pu sensiblement renforcer l’impact de cet album.

Plus « accessible » qu’un Revenge (même si tout est relatif), plus actif qu’un Angelcorpse qui se borne à de trop rares apparitions en live, Abhomine nous livre un des albums les plus radicaux de l’année, à défaut d’être un des plus efficaces. On regrettera juste cette prod’ brouillonne qui, paradoxalement, réduit la force de frappe du propos tout en y ajoutant une touche de sauvagerie incontrôlée.

Mister Patate (7,5/10)

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Osmose Productions / 2016
Tracklist (26:34) 1. Intro 2. Buried With Pig 3. Kapos And Whores 4. Crown of Flies 5. Blackmaguswhitehouse 6. Narcocult 7. Reptile Annunciation 8. Nest of Disgust 9. Outro