oshy_20112016_delaCes dernières années, DELAIN a été une déception. Les hollandais l’ont joué trop facile et se sont un peu perdus en chemin. Ils sont rentrés dans le rang et ont perdu leur statut de challenger prometteur avec un The Human Contradiction (chronique ici) ratant la cible. Mais tout n’est pas perdu et les bataves peuvent retrouver de leur éclat avec ce cinquième album, Moonbathers.

Ce disque débute en douceur avec un « Hands Of Gold » assez classique selon les standards de DELAIN. Ils n’hésitent plus à en faire beaucoup et à multiplier les orchestrations à tout va. Cela donne bien sûr une emphase et une épaisseur appréciable à la chanson mais encore faut-il que cela tienne la route. Le refrain reste accrocheur mais pas non plus exceptionnel. Il n’y a pas de quoi hurler au loup, cette ouverture reste très correcte et finalement le seul élément vraiment énervant se niche dans la contribution d’Alissa White-Gluz. Il semble de bon ton désormais d’ajouter ici et là une touche plus extrême mais à force cela devient fatiguant. La canadienne multiplie les apparitions en dehors d’ARCH ENEMY et semble devenir la préposée au chant growlé pour les groupes symphoniques. KAMELOT en use et en abuse déjà largement et elle faisait déjà une pige sur The Human Contradiction. Et la valeur ajoutée de cette intervention extrême reste encore sujette à caution.

Les titres suivants sont et de DELAIN montre un visage bien plus positif sur les titres plus courts et directs comme « Suckerpunch » ou « Fire With Fire ». Les pseudo-ballades comme « Chrysalis – The Last Breath » apportent une respiration nécessaire mais ne casse quand même pas trois pattes à un canard. « Danse macabre » relève quand même le niveau avec une ligne mélodique plus affirmée et convaincante. Les minutes de Moonbathers s’égrènent sans déplaisir ni faute de goût mais on cherche encore des raisons de s’enthousiasmer devant telle ou telle chanson ou mélodie. La reprise « Scandal » de QUEEN tombe comme un cheveu sur la soupe. On se demande l’intérêt de cette reprise si ce n’est de donner un peu plus de consistance à l’album en lui permettant de frôler les cinquante minutes.

Moonbathers reste assez sage et livre la marchandise attendue, ni plus, ni moins. DELAIN a fait un boulot sérieux mais le potentiel des bataves ne trouve pas ici la latitude nécessaire pour s’exprimer au maximum. On nous parle de nom clinquant comme celui en charge du mastering qui a gagné un Grammy award mais un retour à une certaine simplicité serait salvateur. DELAIN bénéficie de bien plus de moyens pour s’exprimer mais semble ne pas savoir quoi en faire. Difficile de ne pas avoir l’impression qu’ils font du surplace.

Oshyrya (06/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (49:12 mn) 01. Hands Of Gold – Featuring Alissa White-Gluz 02. The Glory and the Scum 03. Suckerpunch 04. The Hurricane 05. Chrysalis – The Last Breath 06. Fire With Fire 07. Pendulum 08. Danse Macabre 09. Scandal 10. Turn the Lights Out 11. The Monarch