rotting-christ-ritualsLe douxième album des vétérans de Rotting Christ émerge des ténébres trois ans après Κατά τον δαίμονα εαυτού alors que le groupe approche des trente ans au compteur. Cette fois le groupe consacre une bonne part sa messe noire à la gloire de Satan, mais il va aussi puiser son inspiration ailleurs, notamment du côté du folkore en Inde (le titre " Deva Devam "). A la première écoute, submergé par le rouleau compresseur, il en ressort l'impression qu'il manque du côté de l'inspiration la richesse et la variété de l'album précédent. Pourtant c'est un poil plus compliqué que cela et au fil des écoutes, Rituals n'est pas aussi linéaire et ne manque pas d'arguments, il faut reconnaitre que le groupe ne lésine pas sur la mise en scène comme en témoigne le titre qui ouvre l'album
Côté savoir faire, rien à dire, la maîtrise d'exécution est toujours au rendez vous, le groupe déroule tout ce qui fait la signature de Rotting Christ. Rythmiques implacables, chant hurlé, blasts et grosses guitares, choeurs, ambiance martiale. En revanche, contrairement à l'album précédent, la dimension épique manque à l'appel, il manque la puissance d'un "Cine Iubeste Si Lasa", le rouleau compresseur à pris le dessus rappelant Aelo. 

On retiendra les interventions d'invités tel Vorph de Samael qui reprend des passages des " Fleurs du Mal " de Charles Baudelaire sur les " Litanies de Satan ", et celle de Nick Holmes sur a “For A Voice Like Thunder" (extrait du poème de William Blake, " Prologue, intended for a Dramatic Piece of King Edward the Fourth"). Moins convaincante, Danei Katsameni (du Théatre national Hellenique) parait noyée dans la masse de guitares et de blasts. On est moins convaincu par les litanies un poil répétitives de " Ze Nigmar ", ou de " Apage Satana ". La furie et la mélodie d'un " Tou Thanatou " sont en revanche plus accrocheuses. L'album s'achève par une reprise, Rotting Christ s'attaque au groupe Aphrodite's Child (dans lequel figuraient Demis Roussos et Vangelis). Cela n'a rien d'un cheveu sur la soupe, l'album 666 avait été censuré dans certains pays pour ses références au satanisme à sa sortie en 1972. Dans un registre bien moins psychédélique et lugubre, sur un ryhtme aux allures doom, c'est une réussite. Dans l'ensemble Rituals fait bonne figure et devrait séduire les amateurs les plus fervents du groupe. Il n'en demeure pas moins qu'il me semble un ton en dessous de l'album précédent, mais il placait la barre très haut. 

Hamster (08/10)

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Season Of Mist / 2016
Tracklist (49:05) 01. In Nomine Dei Nostri 02. Ze Nigmar 03. Elthe Kyrie 04. Les Litanies De Satan (Fleurs de mal) 05. Apage Satana 06. Tou Thanatou 07. For A Voice Like Thunder 08. Komx Om Pax 09. Devadevam 10. The Four Horsemen 11. Lok'tar Ogar (bonus édition vinyl)