En tant qu’amateur de musique, il nous est tous arrivés de flâner chez le disquaire sans but particulier et d’avoir soudain l’œil attiré par le visuel d’une pochette. On écoute, on découvre et on achète (ou pas). L’essentiel reste la musique, nous sommes bien d’accord mais le premier contact avec un nouvel artiste passe d’abord par la vue. Certains diront que l’essentiel est d’être remarqué, en bien ou en mal cela n’a pas d’importance. Je ne suis pas sûr de partager cette affirmation. Par exemple j’ai toujours eu du mal à écouter In the Court of the Crimson King à cause de sa pochette hideuse. Et pourtant quel disque fondateur ! J’ai l’impression que nos amis lorrains d’EYES WIDE SHOT ont tout fait (inconsciemment sans doute) pour se tirer une belle dans le pied avec ce visuel sans doute original et artistique mais qui repoussera invariablement le chaland.

Le groupe est né en août 2012 à Jarny (près de Metz) de l’initiative de trois musiciens locaux venant d’horizon musicaux assez variés. En 2013, un premier EP, #Overcome17912, est publié et permet aux lorrains de se faire un nom sur les scènes locales. En 2015, les événements d’accélèrent avec l’intégration de nouveaux membres et surtout une collaboration avec le producteur franco-américain Charles Kallaghan Massabo (FALLING IN REVERSE) qui propose d’enregistrer et de produire leur premier album. De cette collaboration nait un premier opus que voici.

Si malgré la pochette vous vous êtes intéressé à ce disque, la première écoute aura de quoi refroidir les plus courageux. L’écoute du « Waiting in Vain » fragile et mal maîtrisé qui ouvre ce disque sape tous les efforts du groupe. Ce refrain gloubi-boulgesque fait saigner les oreilles, la montée dans les aigues de Florent Curatola génère à chaque fois des frissons dans le dos. Franchement, entre la pochette et cette entrée en matière, plus d’un auditeur curieux abandonnera l’affaire. C’est franchement dommage car EYES WIDE SHOT offrent quand même de belles promesses avec des titres en majorité directs et bourrés d’énergie. Dans un genre rock / métal alternatif, le quartet n’a pas à rougir. Bien sûr le groupe est jeune et manque encore d’épaisseur, le propos reste très naïf et EYES WIDE SHOT peine à s’affirmer tout au long de ces dix chansons. On sent bien qu’ils ont essayé de sonner très modernes avec cette petite touche typiquement américaine mais malgré les divers effets utilisés, les riffs et le chant nu metal la mayonnaise peine à prendre. « My Redemption » laisse une impression assez positive mais c’est l’une des rares chansons à émerger du lot.

Bon voilà, vous l’aurez compris, ce Back From Hell n’a pas vraiment créé l’enthousiasme chez votre serviteur. Les fautes de goût sont nombreuses et gâchent quand même franchement l’expérience sur le fond comme sur la forme. EYES WIDE SHOT est encore un groupe jeune et parions que leurs nouvelles compositions s’avèrent déjà plus matures. Attendons la suite pour nous faire une opinion plus tranchée.

Oshyrya (05/10)

 

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HCD Production – Autoproduction / 2016

Tracklist (37:44 mn) 01. Waiting In Vain 02. A Glimpse Of Me 03. My Redemption 04. Lost For You 05. Lisp Off My Lips 06. Back From Hell 07. Under The Knife 08. Living The Dream 09. See What I've Seen 10. Watch Me (feat. Boots)