Les parisiens de KADINJA parviennent afin à donner corps à leur ambition et publie chez Klonosphere / Season of Mist un premier album appelé Ascendancy. Il en a fallu du temps et bien des embûches pour en arriver-là. Formé en 2013, le groupe sort très rapidement un EP en autoproduction histoire de se faire connaître et d’avoir une carte de visite à même de les aider pour démarcher des concerts. Un gros changement de line-up se produit en 2015 mais ne freine pas pour autant le groupe qui reconstitue rapidement ses forces et lance en 2016 un crowfunding réussi sur Ulule.
KADINJA reste un groupe assez jeune qui évolue dans une case que beaucoup qualifie de métal progressif. Pour les vieux cons comme votre serviteur, parlons plutôt de djent tant les franciliens adoptent une démarche beaucoup plus proche d’un PERIPHERY et surtout d’un MESHUGGAH au niveau artistique. Le chant extrême est bien présent, tout comme les démonstrations techniques avec accordage bas des guitares, forte distorsion et Palm mute. C’est un genre maos difficile de ne pas être rapidement lasser devant ces performances difficiles sans doute mais franchement stériles sur la longueur. Sur Ascendancy, KADINJA ne démérite pas mais son manque de caractère et d’originalité risque d’en frapper plus d’un. Cet album est très propre, bien produit mais reste très lisse et ressemble bien trop à tant d’autres disques du même genre.
Les parisiens cochent toutes les cases avec l’alternance chant clair et hurlé, breaks en pagaille mais ils donnent également l’impression de tourner dans le vide sans trop savoir ou aller artistiquement parlant. Toutes les compositions sont sérieuses et appliquées mais aucune ne ressort vraiment et l’auditeur peine à mémoriser tel ou tel passage une fois l’écoute terminée. Philippe Charny Dewandre s’égosille avec entrain mais à trop vouloir en faire, KADINJA s’est égaré. Il suffit d’écouter un « Dominique » qui aurait pu être intéressant avec ce clin-d’œil mais qui tombe rapidement à plat et se transforme en un joyeux gloubi-boulga de breaks, de distorsions et de rythmiques désarticulées. Chapeau pour la performance technique mais musicalement parlant, le soufflé tombe à plat.
Dès que l’on sort des parrains suédois du genre, cette scène djent est loin d’avoir engendré des merveilles ces dernières années. L’expérimentation ne sert à rien si les musiciens en oublient au passage de conserver un certain fil conducteur dans leur démarche. On se retrouve devant un patchwork sans queue ni tête apparente et qui va en épuiser plus d’un. KADINJA a trop voulu en faire et épater la galerie. Résultat, Ascendancy passe à côté malgré de très bonnes bases. Vraiment dommage.
Oshyrya (06/10)
Klonosphere – Season of Mist / 2017
Tracklist (48:12 mn) 01. Stone of Mourning 02. Glhf (ft. Rick Graham) 03. Episteme 04. Episteme Part II 05. 'Til the Ground Disappears 06. A November Day 07. Dominique 08. Ropes of You 09. Bittersweet Guilt 10. Seven (the Stick Figures)

God Macabre, en revanche fait bonne impression, les vétérans suédois font parler leur expérience sur la grande scène, avec succès auprès du public. Sur la petite scène, avec une bonne dose d'encens, Regarde les Hommes Tomber séduit le public, et trouve bon nombre d'amateurs de ce Black Metal qui va au délà des recettes habituelles.
Il fallait un groupe pour botter les fesses et réveiller tout le monde, c'est Demolition Hammer qui s'en charge. Ils ont la forme les vieux, à croire qu'ils n'ont pas été nourris depuis leur départ de New York. Avec ses munitions classiques, le groupe enthousiasme le public fourni, et fait forte impression, un "Infectious Hospital Waste" électrise les premiers rangs. Ils ont fait très fort, tant et si bien que Triptykon aura bien du mal à convaincre au delà de ses fans. Bon son et lumières, un groupe en place, mais après la tornade New Yorkaise, le set parait bien fade, la faute également à une setlist un poil usée…
Triptykon
Deuxième journée


