Le groupe d'Atlanta nous livre un septième album conceptuel, dont le fil rouge est constitué par l'histoire d'un homme envoyé à la mort dans le désert. Au delà de ça, le thème ne devrait pas susciter de levées de boucliers, mais du côté de l'interprétation cela risque de jaser…
C'est un album qui se distingue par ses contrastes, ou les titres se suivent et ne se ressemblent pas, entre un « Show Yourself » aux allures de single destiné à squatter les radios et un  « Scorpion Breath » furieux et accrocheur. On sent que le groupe cherche une nouvelle voie, entre rock pop qui lorgnerait vers les Foo Fighters, envolées planantes et progressives à la Pink Floyd et metal brut de décoffrage, à l'ancienne, sans pour autant revenir au Death metal.
Tout cela laisse une impression d'album décousu, en dépit d'un thème consacré à la mort et à la survie, on reste un poil sur sa faim.  Un « Sultan's Curse » entame l'album sur un terrain balisé mais efficace, en dépit de son air de déjà entendu, du pilotage automatique qui peut remplir d'aise les conduits auditifs de fans pas trop exigeants. Au delà du confort, « Show Yourself » divisera entre amateurs de sucreries et rageux qui ne goutent guère que le groupe se laisse aller à tant de facilité. 
« Precious Stones » se situe dans une veine plus classique, mais encombré par un refrain qui dégouline. Mais on concède au titre une énergie accrocheuse avec un final explosif. « Steambreather » laisse une impression de mollesse que le groupe dynamite dans les dernières secondes. Trop tard. « Roots Remain » classique, varié, où le groupe prend le temps de déployer tout son talent est sans doute le plus intéressant avec le final « Jaguar God », avec en prime un solo guitaristique de haut vol.  En revanche, sans être indigeants les trois morceaux suivants ne laissent guère d'impression, jusqu'au titre « Andromeda » qui précéde le puissant « Scorpion Breath ».
Le final « Jaguar God » nous laisse sur notre faim avec une section rythmique qui nous ressort des plans usés, mais qui devraient interpeller les amateurs du groupes jusqu'au moment de la délivrance où le groupe accélère le tempo et entame une cavalcade finale entrainante. On reste sur un sentiment de frustration et l'on se raccroche aux vieux riffs qui sonnent comme avant et on sert les dents sur les passages acidulés et pop. Le groupe serait bien inspiré de ne pas reste le postérieur entre deux chaises et de faire des choix plus tranchés.

Hamster (06/10)

Reprise Records / 2017
Tracklist (51 minutes) : 1. Sultan's Curse 2. Show Yourself 3. Precious Stones 4. Steambreather 5. Roots Remain 6. Word to the Wise 7. Ancient Kingdom 8. Clandestiny 9. Andromeda 10. Scorpion Breath 11. Jaguar God