Archive for juillet, 2019

Whitesnake – Flesh & Blood

67 ans. C’est l’âge de David Coverdale. 42 ans. C’est la durée d’activité impressionnante de Whitesnake. Activité dont témoigne encore la sortie de ce Flesh & Blood qui porte extrêmement bien son nom : quoi de mieux comme témoignage de vitalité malgré les années que ce nouvel opus ? Certes, les esprits chagrins diront que de nos jours, les grands groupes jouent les prolongations depuis quelque temps déjà, que Deep Purple est toujours en activité, qu’Ozzy Osbourne se refuse toujours à la pension pour personne âgée et que Richie Blackmore a même remonté son vénérable Rainbow. Toutefois Coverdale a d’autres arguments que le refus de la retraite et du repos mérité.

Tout simplement car il ne semble pas porter le poids des ans : si Coverdale a perdu quelque peu de sa puissance au fil des années, il faut bien dire que sa voix est toujours superbe. Elle constitue un parfait exemple de la manière dont le savoir-faire et l’expérience permettent de compenser les quelques pertes de puissance imposées par les ans. Il faut bien dire que dans la catégorie qui est la sienne, il n’y a bien que Glenn Hughes qui semble plus fringant au micro. C’est dire.

Une mécanique très bien huilée

En plus d’être un grand chanteur, il faut dire que Coverdale est aussi un homme de flair : il a toujours su s’entourer pour le mieux. De Mick Moody jusqu’à Adrian Vanderberg en passant par John Sykes, il a toujours sur choisir, voire dénicher des guitaristes parfaits pour l’épauler. Si l’homme peut parfaitement composer seul, il aime bien avoir un complice de composition. Jusqu’à il y a peu c’était Doug Aldrich qui jouait ce rôle de partenaire de composition sur deux disques de bon aloi (Good to Be Bad et surtout Forevermore). C’est Joel Hoeskra qui l’a remplacé aux côtés de l’inamovible Reb Beach. L’ensemble allait-il fonctionner sur un nouveau disque de compositions originales ? Si le Purple Album (2015) était de bonne facture il ne s’agissait que de reprises. Avec ce Flesh & Blood, l’on rentre nécessairement dans le neuf.

Et bien le tout fonctionne très bien dès un « Good To See You Again » puissant en diable. Les écailles du Serpent Blanc scintillent comme jamais et ne se terniront pas sur les morceaux suivants : l’entraînant « Shut Up & Kiss », « Hey You (Make Me Rock ) » etc. Le point d’orgue est peut-être constitué de « Flesh & Blood », puissant hymne doté d’excellents solos. Mais il est difficile de dégager un titre plus qu’un autre : « Well I Never » et ses airs de tubes typé Arena rock pourrait aussi aussi être désigné comme tel. Joel Hoeskra a donc été parfaitement intégré dans le groupe mais il ne vole pas la vedettes à Reb Beach qui trouve d’autant plus sa place ici, qu’il a enfin participé à la composition de plusieurs morceaux. Il n’est donc plus un franc-tireur de luxe venant avant tout poser des solos de haut vol, ce qu’il fait par ailleurs toujours (« Get Up » ou surtout celui de « Shut Up & Kiss Me »).

Pas de retour aux origines

Y a-t-il des raisons d’être déçu de ce Flesh & Blood ? Plutôt que de déceptions, nous parlerons de déçus. Il y en aura : ceux qui sont les amateurs de la première période du Serpent Blanc, période qui s’est arrêté au milieu des années 80 avec la sortie de Slide It In (1984). En effet, Coverdale n’a pas renoué avec le hard bluesy des premiers temps de son groupe. Ce Flesh & Blood est avant tout un héritier lointain du multi-platine 1987. La production est sur ce point éloquente : puissante et survitaminée, mettant en avant les deux guitares et la batterie d’un Tommy Aldridge toujours aussi vert, elle manque quelque peu de chaleur et spontanéité. Les amateurs de plus d’émotion pourront toujours rabattre sur quelques titres plus subtils comme la belle ballade « When I Think Of You » ou l’épique « Heart Of Sone » qui varie parfaitement les ambiances. Entendre Coverdale chanter de manière plus posée est toujours un ravissement. Mais manifestement échaudé par l’échec de Restless Heart il y a bientôt vingt ans de cela, il ne souhaite pas tenter le diable d’une musique plus posée et intimiste. Plus « authentique » diront les plus méchantes langues. Il faut admettre cela pour apprécier à sa juste valeur ce Flesh & Blood dont la qualité musicale reste indéniable, surtout eu égard aux années de bons et loyaux services.

Baptiste (8/10)

 

Frontiers / 2019

Tracklist (59:22) : 1. Good To See You Again 2. Gonna Be Alright 3. Shut Up & Kiss Me 4. Hey You (Make Me Rock) 5. Always & Forever 6. When I Think Of You (Color Me Blue) 7. Trouble Is You Middle Name 8. Flesh & Blood 9. Well I Never 10. Heart Of Stone 11. Get Up 12. After All 13. Sands Of Time

Depuis 14 ans, le Hellfest se développe de façon exponentielle. C’est devenu un incontournable pour tout amateur de metal qui se respecte, mais pas que. Les places se vendent en un claquement de doigt. Et depuis quelques années les médias généralistes sont aux aguets. Les fidèles sont obligatoirement au rendez-vous, tout comme les « haters », cela créant des joutes verbales sur le net. Bref, au mois de Juin, impossible de passer outre cette grande kermesse musicale.

Le Hellfest ne cesse de s’améliorer. On n’en dira que du bien. Tout est fait pour que le chaland se sente à l’aise et puisse profiter à fond de « l’expérience » proposée. J’insiste un peu sur cet aspect car de plus en plus de personnes étrangères au metal veulent découvrir le Hellfest. Vivre une journée ou deux au rythme des riffs d’Anthrax ou de Kvelertak ne peut qu’être une bonne chose.

Mais penchons nous aussi sur quelques détails de cette « expérience ».

. Environnement et affluence : Même s’ils ne varient guère d’une année à l’autre, les bâtiments post-apocalyptiques valent toujours le coup. Petite nouveauté avec l’horloge, point de rendez-vous pour le festivalier. On retrouve aussi avec bonheur le mur d’eau et la grande roue toujours aussi vivement sollicités par les festivaliers.
Il est toujours agréable de se promener sur le site malgré une population importante. On circule assez facilement, la forêt a été repensée avec des allées et on peut y faire une pause pour profiter d’une fraîcheur bienvenue. Ce qui est bien vu, au regard du nombre de dormeurs qui s’entassent en dessous des arbres.

. La nourriture : Se nourrir est évidement important. L’orga a mis le paquet sur l’espace restauration. Plus grand avec un espace où l’on peut prendre le frais. Indispensable quand il fait chaud. On se délecte d’une nourriture de qualité. Végétarien, carnivore, omnivore, tout le monde peut y trouver son compte pour un prix raisonnable. C’est du tout bon.

. Se désaltérer : Le Hellfest a vite compris que boire faisait partie intégrante de la journée du métalleux. Les bars sont nombreux et les points d’eau aussi. Impossible de se dessécher au Hellfest. Et avec 44 0000 litres de bières bus en quatre jours, le festival a encore battu des records.

. Les commodités : Depuis toujours, c’est plus simple pour les garçons que pour les filles, malgré l’apparition de toilettes sèches. L’attente reste longue pour les dames. A éviter, les WC des mainstage.

Rendez-vous au prochain épisode avec le report du Knotfest.

Nico.