Howard Philip Lovecraft est un écrivain qui a marqué d’une pierre noire la littérature. Ses écrits restent une référence dès que l’on parle d’horreur et de fantastique. Il est aussi une influence majeure pour pas mal de musiciens. Bon nombre de formations estampillées « metal » (Morbid Angel, Sulphur Aeon…) se sont inspirées des divers récits du résident de Providence. C’est avec un talent indéniable que les Bordelais de The Great Old Ones ont fait de l’héritage lovecraftien leur fond de commerce.

Après avoir feuilleté les pages du Necronomicon (Al Azif), exploré les montagnes hallucinées (Tekeli-li) et donné une suite au Cauchemar d’Insmouth (EOD : A Tale Of Dark Legacy), le quintet s’envole dans l’Espace tutoyer les terreurs indicibles.

Pas de surprise, avec Cosmicism, The Great Old Ones reste dans la directe lignée de ses précédents efforts. Dès « The Omnicient », premier gros morceau de l’album, le groupe montre toute l’étendue de son talent. Complexe, avec un riff central irrésistible, ce titre fait office de classique à venir. La suite est encore meilleure. « Of Dementia », « Lost Carcosa » et « A thousand young » sont épiques ; c’est impressionnant. Les ambiances distillées sont lourdes et menaçantes ; à l’image des écrits dont elles s’inspirent. Avec cinq titres de plus de six minutes, le groupe prend le temps de tisser atmosphères inquiétantes et mélodies imparables. Stratégie gagnante ; on se laisse embarquer dans cet univers unique.

Au fil des années, le groupe maîtrise de mieux en mieux son sujet. Le chant, venu des profondeurs du chaos, envoûte pendant que le reste de la formation assure une assise musicale presque parfaite. Cosmicism s’impose, de fait, comme le meilleur album de The Great Old Ones. Le haut du panier du post-black-metal.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://thegreatoldones.bandcamp.com/

Season Of Mist /2019

01. Cosmic Depths 02. The Omnicient 03. Of Dementia 04. Lost Carcosa 05. A Thousand Young 06. Dreams of the Nuclear Chaos 07. Nyarlathotep