Archive for mars, 2020

 

 

 

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Chronique de l’album Watch Your 6 (ici)

 

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica)

 

 

Les lorrains de DUSK OF DELUSION n’ont pas traîné pour publier une suite à leur premier opus, (F)unfair, dans les bacs de tous les bons disquaires quasiment deux ans jour pour jour. Changement de décor cependant avec ce Watch Your 6 qui se présente à nous comme un album concept autour de la première guerre mondiale. Les grands événements de cette page sanglante de l’histoire européenne servent de toile de fond, le quintet s’intéressant surtout au quotidien bouleversé et bouleversant des anonymes civils ou militaires emportés dans ce maelstrom guerrier.

Les batteries rechargées par une belle tournée de 35 dates pour défendre le premier opus et se faire connaître du public, DUSK OF DELUSION a mis toutes ses forces, sa rage et sa créativité au service de dix nouvelles chansons finement ciselées. Dans la continuité de (F)unfair, Watch Your 6 déploie titre après titre un métal tranchant et râpeux à souhait. La section rythmique basse / batterie pose d’emblée de solides fondations avant que les guitares ne tissent une toile rugueuse et n’offrent un écrin de choix pour le chant de Benoît Guillot. Ce dernier ne s’économise pas et enchaîne les tirades avec une sacrée convictions. Habité par ses textes, notre ami derrière le micro a la lourde tâche de faire passer une large gamme d’émotions utilisant tantôt le chant clair tantôt (et surtout) le chant hurlé.

DUSK OF DELUSION n’est pas venu amuser la galerie et ils enchaînent les brûlots à haute vitesse. Les rythmiques de guitares envoient du bois, agressive tout en conservant systématiquement une touche technique et mélodique. Matthieu Morand, en lead, propose quelques soli bien sentis qui finissent de rendre les compositions globalement très attrayantes. Ces chansons, dont la musique été composée à six mains par le trio Skorka/Morand/Colmars, sont d’évidence destinées avant tout à faire un malheur lors des concerts à venir du groupe. Le groupe est né avant tout pour satisfaire la soif de scène de ses membres et Watch Your 6 comporte son lot de nouvelles cartouches prêtes à faire des ravages dans le rang du public qui viendra les applaudir.

Placé en avant dernière position, « Verdun » s’avère être le morceau de bravoure de ce disque. Le groupe a fait le pari de condenser en presque dix minutes les événements de cette bataille symbole de la folie de cette guerre et du sens du sacrifice ultime de ses protagonistes. L’auditeur épuisé sortira de cette expérience.

Avec son premier album en 2018, DUSK OF DELUSION avait fait la preuve d’une belle conviction et d’un solide savoir-faire. Ils récidivent et enfoncent encore le clou avec un Watch Your 6 très hautement recommandable. En plus de soigner nos oreilles, nos yeux ne sont pas en reste avec une très belle pochette signée Chromatorium et un superbe clip pour « Letters to C ». Si vous avez été récemment emporté par la maestria d’un film comme 1917 de Sam Mendes voici de quoi prolonger le plaisir.

Oshyrya (08/10)

 

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Fantai’Zic Productions / 2020
Tracklist (51:06 mn) 01. Serbian’s Gate 02. The Messenger 03. Letters to C 04. Ladies’ Path 05. Возле окна 06. Sadness is my only Retaliation 07. The Guardians 08. Smiling from Across 09. Verdun 10. While He Sleeps

 

Débouler à mi-parcours d’un festival, ce n’est pas très agréable. C’est comparable à cette sensation que l’on ressent lorsqu’on arrive au milieu d’un repas. On a raté les hors d’œuvres, on se greffe aux conversations, on se sent un peu perdu. C’est ce bref ressenti, vite estompé, qui m’étreint alors que j’entre dans le Warehouse. Par bonheur, l’ambiance est bon enfant. La salle bouillonne en attendant Bat.

C’est avec un esprit conquérant que le trio déboule sur la scène. Ryan Waste (Municipal Waste) et ses acolytes sont au taquet. Metal jusqu’au bout des ongles : dans l’attitude et dans la musique. Bat ferraille un heavy-speed old school du plus bel effet. On pense logiquement à Motörhead et à toute cette scène graisseuse qui a enchanté les 80’s. Les tempos sont vifs, les refrains alertes ; le boulot est bien fait. Même s’il n’est pas un modèle d’originalité, Bat remporte la mise par sa sincérité communicative.

Après un changement de plateau net et sans bavure, c’est au tour des Finlandais de Rotten Sound de secouer le public du Nantes Deathfist. Abrupte, le groupe de Keijo Niinimaa privilégie l’attaque frontale. Rotten Sound suinte le grindcore par tous les pores. Ces gamins sales et mal élevés jouent à une vitesse supersonique, violentent une assistance consentante ; ils ressortent la tête haute de ces trente minutes d’agression pure et dure. Bravo !

Depuis sa création, Misery Index est une vraie machine de guerre. Composé d’ex-membres de Dying Fetus, Pig Destroyer, le quatuor ne fait pas de prisonnier. Il le prouve encore avec une prestation fiévreuse qui laisse bouche bée. En puisant dans quasiment l’ensemble de sa discographie, le groupe nous donne une leçon de brutalité musicale exemplaire. « The carrion call », « New Salem », « The great depression » sont de sacrées baffes. Le quatuor nous achève avec un « Traitors » définitif. Misery Index est en grande forme et prouve encore une fois son statut d’incontournable du death-metal.

Eyehategod est un groupe unique. Fer de lance du mouvement sludge, il est le seul à réellement suinter l’humidité du bayou, la bigoterie des White Trash et l’aliénation de la Louisiane. Mike Williams, clochard même pas céleste, et Jimmy Bower, fashion victim en jogging et crocs, tiennent leur baraque depuis 1989. Autant dire que ces deux légendes étaient attendues de pied ferme. Tant mieux car Eyehategod n’a pas déçu. Williams, déglingué à souhait, éructe sa rage à coup de vin blanc tandis que Bower assomme le Warehouse avec ses riffs ultra plombés. Les « tubes » giclent à la figure (« Sister fucker part.1 », l’effarant « New Orleans is the new viet-nam »…) et l’on ressort rincé de cette heure de pure folie.

Un concert de Napalm Death est une valeur refuge. On s’y sent bien. Si on connaît ses codes et habitudes. C’est bien simple, ce sont les mêmes depuis des années. Le quatuor envoie la sauce ; Barney vocifère, fait son footing quotidien et parle beaucoup entre les morceaux ; Shane Embury souffle mais martèle sa basse ; Danny Herrera blaste tandis que l’intérimaire (définitif ?) John Cooke riffe et fait bouger ses dreads. Et pourtant, ce soir, Napalm Death, sûrement galvanisé par les concerts précédents, est touché par la grâce. Le groupe va au charbon. Les musiciens sont au taquet et déroulent une set-list presque parfaite (« The wolf I feed », « Cleanse impure », « Mass appeal madness »…). A partir de « Suffer the children », le public pète littéralement les plombs. Les slams ne s’arrêtent plus. Un quidam se vautre sur la batterie. Les sourires sont légion dans le public. Nous passons un vrai bon moment avec les quatre de Birmingham. Le set se termine sur le classique « Nazi punks fuck off » et sur, plus surprenant, une excellente reprise de Sonic Youth, « White Kross ». Une preuve de plus que Napalm Death ne reste pas sur ses acquis et possède toujours une longueur d’avance sur ses concurrents. Les patrons, c’est eux.

Le Nantes Deathfist continue jusqu’au bout de la nuit au Ferrailleur, mais se finit ici pour moi. Bravo à l’organisation irréprochable et Paws pour leur délicieux hot-dogs.

Nico.

La galerie photo est à venir.