En l’espace de 4 ans et d’un feu nourri de sorties dont le dénominateur commun est la qualité, Doodseskader – le duo le plus abrasif du Royaume – a su lentement mais sûrement se forger une solide réputation. Mélangeant habilement les genres, mariant le sludge, le post metal, une touche de rap et ici et là quelques beats agressifs (sur son énorme « FLF » sorti l’année passée), Tim (Amenra et bien d’autres projets) et Sigfried (Kapitan Korsakov pour ne citer que ce projet) ont gravi quatre à quatre les échelons et livrent avec Year Two un des albums les plus excitants de l’année.

Le succès de cette formule s’explique par un mot : la sincérité. Tout au long des 9 titres de cet album et sur scène, le groupe se livre, se met à nu dans un torrent d’émotions brutes qui traverse l’auditeur. J’ai eu la chance d’assister à leur release show à domicile à Gand et chaque titre de ce Year Two joué ce soir-là a fait mouche. Year Two fait vibrer, frissonner. Que ce soit dans un barrage de rancœur (« Bone Pipe » ou l’énorme single « I Ask With My Mouth, I’ll Take With My Fist ») ou tout en finesse et mélancolie (« Future Perfect (A Promise) » ou « People Have Poisoned My Mind… » et sa ligne de piano fantomatique avant un dernier déchainement), Doodseskader nous prend par la main et nous entraine dans son passé, ses traumas et nous maintient les yeux et les oreilles grand ouverts pour qu’on n’en rate pas une miette.

Year Two fait partie de ces albums qui se vivent, qui se subissent. Pour moi, il est difficile de ne retenir qu’un ou deux titres, tant l’ensemble est cohérent et monolithique. Un album sans compromis.

4+5/10

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(Autoproduction – 2024)
Tracklist (38:03) 1. Pastel Prison 2. The Sheer Horror of the Human Condition 3. Innocence (An Offering) 4. Bone Pipe 5. Peine 6. Future Perfect (A Promise) 7. Secrets Make Lonely 8. I Ask With My Mouth, I’ll Take With My Fist 9. People Have Poisoned My Mind to a Point Where I Can No Longer Function