Fleshgod Apocalypse fait partie de ces groupes qui, dans mon esprit de vieux con, font partie « de la nouvelle garde ». La bande à Francesco ? Je me souviens encore quand je les ai vus pour la première fois, c’était à un Mass Deathtruction à Namur, y’a quoi… 7-8 ans ? Eh bien non, sale boomer, Fleshgod Apocalypse à Namur, c’était en 2009. Il y a 15 ans. Et à l’époque, y’avait pas tout ce tralala de costumes, de pianiste, de chanteuse lyrique. Non, juste quelques ritals sur scène, en relative fin d’aprèm, et une furieuse tendance à pilonner le public avec son death brutal à souhait. De cette époque bénie, il ne reste plus que Francesco Paoli, le Rémy Bricka transalpin qui aura occupé tous les postes au sein du groupe. Le personnel a changé, mais la formule, quant à elle, a peu évolué depuis le pavé Agony sorti en 2011.

Au menu, donc, cette combinaison désormais familière de death italien et de musique classique. Si vous n’accrochiez pas à cette formule par le passé, Opera ne vous rabibochera pas avec le groupe. On retrouve cette capacité du groupe d’alterner les passages pied au plancher (Eugene Ryabchenko, batteur depuis 2020, est loin d’être un manchot et peut rivaliser aisément avec ses illustres prédécesseurs) et morceaux plus posés, plus lourds sans pour autant se vautrer dans une pseudo-torpeur. Par contre (et c’est peut-être LA bonne nouvelle pour certains fans, dont moi) : Paolo Rossi ayant quitté le navire en début d’année, l’intégralité du chant clair est confiée à Veronica Bordacchini (qui s’occupait déjà du chant soprano depuis 2020). Personnellement, ce changement me plait beaucoup, et je serais d’ailleurs très curieux d’entendre les anciens morceaux en live avec le chant clair de Veronica.

Et la production (ce qui, à l’époque, avait plombé Labyrinth), me direz-vous ? Comme sur King, on sent que tout a été fait pour rendre le disque décortiquable lorsqu’on l’écoute au casque. Bon, la batterie est parfois un peu envahissante, mais on ne tombe pas dans une bouillie infâme. La grande inconnue reste, bien entendu, de savoir si le groupe parviendra à restituer ces morceaux de manière fidèle sur scène.

Au final, peu de surprises, mais un 6e album qui tient la route. Ca manque peut-être un peu de folie (comme le génial single « The Fool » sur King), mais Fleshgod Apocalypse continue à creuser son sillon dans son propre genre.

7,5/10

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Nuclear Blast / 2024
Tracklist (43:20) 1. Ode to Art (De’ sepolcri) 2. I Can Never Die 3. Pendulum 4. Bloodclock 5. At War with My Soul 6. Morphine Waltz 7. Matricide 8.21 8. Per Aspera ad Astra 9. Till Death Do Us Part 10. Opera