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Sigh – Graveward

Sigh est un groupe exceptionnel ! Tenez-le-vous pour dit ! Si le nom de ce groupe ne vous dit absolument rien c’est soit que vous êtes un bleu de la scène Metal Extrême soit que vous regardez notre courant musical avec des oeillères de bourrin et que je ne peux absolument rien pour vous donc bordel allez mourir ! Ces amabilités étant dites passons à une brève présentation.


Sigh n’est pas né de la dernière pluie puisque en activité depuis 1990 ! Et oui mon brave ! Sigh est dans la place depuis, et là je prends un coup de vieux en même temps que lui, 25 putain d’années ! Soit dix albums au compteur en comptant ce Graveward sorti en Avril ! Sachez aussi que cette formation a acquis ses lettres de noblesse et s’est forgé une sacrée réputation de trublion au sein de la scène Black Metal des 90s puisque il en était un doué et barré représentant au pays du soleil levant. Pour dire à quel point on touche au culte avec ces nippons, leur leader Mirai (Chant, Claviers, Samples) a même tenu les claviers du non moins culte Necrophagia de Killjoy entre 2002 et 2008 et il est même de retours à ce poste depuis l’année dernière. 


Sigh a toujours et ce sur quasi tous ses albums eu une approche sympho / avant-gaediste de son Black Metal / Horror Metal avec une autre particularité qui est qu'il lui a toujours donné des couleurs vintages tantôt Heavy Metal 80s tantôt retro Thrash 80s voire Stoner et Psychédélique 70s. Je vous recommande grandement l’écoute de leurs anciens skeuds, vous verrez alors que ça vaut le coup d’y prêter un peu d’attentions ! Petit à petit Sigh s’est créé un son emprunt de nostalgie oldschool mais qui paradoxalement lui a toujours donné un cachet intemporel. C’est une nouvelle fois le cas avec la production de ce dernier album au Studio Moopies / Electric Space Studio comme pour leur précédant effort le fabuleux In Somniphobia (2013) et je tenais à dire que ce fut pour moi une réjouissance de constater que Sigh n’avait toujours pas cédé aux sirènes du modernisme. Cela lui va tellement bien ! 


On a le droit à une péliade d’invité sur ce nouveau disque ! Visez un peu : Matthew Heafy (Trivium), Fred Leclercq (Dragonforce), Niklas Kvarforth (Shining Sweden), Sakis Tolis (Rotting Christ), et Metatron (The Meads of Asphodel). Mais pour tout vous dire j’ai frôlé la frayeur à l’entame de ce Graveward car j’ai trouvé le premier morceau « Kaedit Nos Pestis »  très (trop ?) convenu et prévisible. Je ne dis pas que c’est une mauvaise composition mais j’ai ressenti comme un air de déjà vu et j’ai craint que Sigh nous fasse un jeu d’esbroufe à la SepticFlesh qui consiste à camoufler une carence en inspiration sous un tonne d’orchestrations. 


Heureusement l’effet s’estompe dès le second morceau titre « Graveward » et ce jusqu’à la fin de l’album que j’ai trouvé chaotique et complètement débridé avec bien plus de surprises pour beaucoup plus de caractère ! Quel plaisir de retrouver le touché Heavy Metal et les délires au clavier assez virtuose comme sur « The Tombfiller ». Une innovation improbable pour Sigh est le groove me rappelant fortement des trucs midtempo Thrashcore ou Indus Metal qui se faisaient dans les 90s et qu’il dégage sur les titres « The Forlorn » ou « The Molesters of my Soul ». C’est encore plus surprenant quand ces plans sont entrecoupés de folles parties symphoniques ou de parties Electro là encore improbable dans l’univers de Sigh. J’ai adoré ces deux morceaux au groove étrange ! On retrouve aussi les embardés Retro Thrash tonitruantes comme sur « Out Of The Grave » avec des violons et du saxo du meilleur effet !


Je pourrais m’amuser à vous décrire tout le reste de l’album de la sorte mais je ne le ferai pas car ça serait vraiment trop laborieux ! Sachez qu’à mon humble avis et je parle en grand connaisseur de sa musique, Sigh sans nous pondre un chef d’œuvre comme il nous en a souvent gratifié par le passé, reste fidèle à ses principes en accouchant d’un album audacieux. Sigh malgré les années arrive toujours à surprendre et à se renouveler ! Hormis le premier morceau Graveward m’a plus que convaincu. Si vous souhaitez quelque chose de frais, exotique, audacieux, lyrique, théâtral et débridé mais avec un certain sens oldschool de la tradition Metal : Sigh est ce qu’il vous faut ! A bon entendeur !


FalculA 8,5/10


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Bandcamp Officiel où Graveward est en écoute intégrale.


Candlelight Records / 2015
Tracklist (49:35) : 01. Kaedit Nos Pestis 02. Graveward 03. The Tombfiller 04. The Forlorn 05. The Molesters of My Soul 06. Out of the Grave 07. The Trial by the Dead 08. The Casketburner 09. A Messenger from Tomorrow… I. The Message, II. Foreboding, III. Doomsday 10. Dwellers in Dream.

Leprous – The Congregation

On ne présente plus Leprous ! Une formation norvégienne bien implantée à présent dans le paysage Metal.  Nico avait d’ailleurs chroniqué l’album précédent, le troisième dans la discographie du groupe (chronique ici). Je passe donc les présentations habituelles et tranche dans le vif du sujet de ce nouvel opus qui est sorti le 25 Mai dernier pour l’Europe et le 2 Juin chez nos voisins d’outre Atlantique. Comme à leur habitude nos norvégiens nous gratifient d’une nouvelle offrande tous les deux ans, et comme c’était également le cas pour Coal (2013) The Congregation nous frappe avant même son écoute par son artwork très dark mais d’une classe flamboyante. Il s’agit d’une illustration d’un artiste français Nihil  (http://www.nihil.fr/) dont je vous invite à explorer les saisissantes illustrations ! Ce visuel nous met instantanément dans l’ambiance de l’album qui est très sombre par les thèmes qu’il aborde. Une thématique présente sur chaque morceau composant ce quatrième ouvrage est très bien illustrée par son titre. En effet The Congregation traite du suivisme aveuglé d’un leader ou d’une croyance par un groupe de personnes. Les sujets évoquent aussi bien  la politique que la religion dans nos sociétés modernes : tout un programme qui a de quoi vous glacer le sang.

 

Vous allez me dire : «  et la musique là dedans ? ». On y vient ! Le traitement sonore est comme par le passé excellent. La section Metal (basse, batterie, guitares) s’est faite en Suède au Fascination Street / Ghostward Studios par David Castillo qui a bossé notamment avec  Katatonia et Opeth. Le chant quant à lui a été enregistré en Norvège par Heidi Solberg Tveitan et Vegard Tveitan aux Mnemosyne Studios, le tout ayant été confié pour le mixage comme par le passé à Jens Bogren au Fascination Street Studios (Opeth, Symphony X, Kreator).

 

Dans la continuité de Coal cet album développe un peu plus l’identité musicale atypique que Leprous s’est forgé par le passé à savoir une mixture de Metal Progressif qui privilégie l’ambiance et le feeling à la technique démonstrative et de Pop Rock lumineuse qui évoque souvent une approche semblable à ce qui ce faisait dans la Newwave des 80s, le tout avec quelques passages plus extrêmes. Des compositions toujours axées sur la rythmique et les ambiances on peut quand même noter une légère différence par rapports aux précédents efforts : certaine d'entre elles  sont plus directes et gagnent en puissance et efficacité. C’est indéniable sur des morceaux comme « The Price » ou « Triumphant » mais il y en a beaucoup sur l’album qui gagne en accroche  tout en gardant ce truc magique et hypnotique. Il faut aussi le dire The Congregation dégage une couleur plus Electro sur la totalité de l’album et pour les amoureux de guitare sachez qu’il y a vraiment très peu de lead guitare et pas de solo du tout. Un fait assez rare dans le Metal Progressif pour être signalé ! Moi j'adore l'exercice de style ! 


 
La prouesse vocale du chanteur / claviériste Einar Solberg est une nouvelle fois remarquablement poignante et suave même sur des parties de chant plus extrêmes et proches du deathgrowl comme sur « Rewind » ou « Slave ». Les chœurs des autres membres du groupe sont tout aussi important dans la musique de Leprous que le chant principal, ils sont d’ailleurs récurrents et bien mis en avant dans le mix final. Ils ne font pas juste de la figuration comme chez tant d’autres formations.

 

Leprous continue son petit bonhomme de chemin en cultivant le génie de sa musique atypique. Je ne vois absolument rien à redire au contenu de ce dernier disque et pourtant j’ai cherché ! Une musique et un propos fort, sombre mais lumineux dans sa forme et qui peut séduire un publique très large. Je salue la qualité de The Congregation qui à mon humble avis en fera un disque marquant de cette année  2015 !

 

FalculA 9/10


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Inside Out / 2015
Tracklist (01:05:36) : 1. The Price 2. Third Law 3. Rewind 4. The Flood 5. Triumphant 6. Within My Fence 7. Red 8. Slave 9. Moon 10. Down 11. Lower. 

Je suis cette formation depuis leur première réalisation au titre éponyme Lychgate (2013), Hamster Forever nous avait d’ailleurs publié un news à ce propos (news ici). Etant un adorateur du mighty Esoteric, j’avoue que mon intérêt pour cette formation était au départ surtout due au fait que Greg Chandler (chant) participait à ce projet. Par la suite j’ai appris que Lychgate était un projet né des cendres de Archaicus qui était l’exutoire solitaire de Vortigern (Guitares, Chant, orgue, claviers et Piano). Il s’est  alors associé à Greg Chandler, Aran (basse) Lunar Aurora et TF Vallely (batterie et percussions) Omega Centauri, Macabre Omen. Ce premier album qui regroupait des compositions basées sur du vieux matériel (2009-2011) a reçu de manière assez unanime un accueil très favorable. Il nous présentait un Dark Metal (en langage de vieux comprendre mélange de Black Metal de Death Metal et de Doom Metal) avangardiste avec déjà beaucoup de claviers et d’orgue. Je situais alors leur musique quelque part entre celle de Abigor ou celle de leurs compatriotes de Ebony Lake sur leur superbe premier album On The Eve Of The Grimly Inventive (1999) et celle de Arcturus.


Comme je vous l’annonçais il y a quelques semaines (news ici)  Lychgate nous revient le 18 Août prochain avec un nouvel album An Antidote for the Glass Pill bourré de matériels récent ! Déjà un premier constat s’impose : le son est excellant ! Je salue donc le travail accompli par le groupe et son assistant ingénieur S.Hamill s’étant chargé des orgues (d’après ce que j’ai compris la prise de son s’est effectuée en condition naturel genre dans une église) ainsi que l’Eidola Studios (pour la batterie) et le Priory Studios (tout le reste) (Cruciamentum, Indesinence, Macabre Omen)  dont le mixage et le mastering a été réalisé par Greg Chandler himself. Le line-up a été légerement remanié puisque exit Aran remplacé à la basse par A.K. Webb du groupe de Death Metal anglais Ancient Ascendant. Il s’est aussi étoffé avec l’arrivée du guitariste S.D. Lindsley.

 
Comme la production le souligne et c’est une évolution majeure par rapport au premier album, les Orgues ainsi que les orchestrations de Vortigern et la batterie sont l’épine dorsale de ce nouvel opus. La section « Metal » est bien présente, je vous rassure mais elle tient plus un rôle d’accompagnement et a d’ailleurs été mixée un tantinet en dessous. Pour les cancres dans le fond de la salle qui ne suivent pas, quand je dis « section metal » je parle des basses / guitares ! Il n’est d’ailleurs pas surprenant de retrouver Vortigern à l’origine de toute la composition de la musique du groupe ainsi que des textes.


Un autre fait notable est à signaler car il consiste à accentuer le tournant Orchestral, Néoclassique et Musique Contemporaine voire Musique Concrète dans le propos musical de Lychgate qui était déjà d’obédience Avant-gardiste sur le premier opus. Il s’agit de la participation active de Kevin Bowyer un organiste réputé notamment pour ses interprétations de musique Néoclassique (courant musical de la fin du XIXème et du début / milieu du XXème siècle avec des artistes comme Charles-Marie Widor, Marcel Dupré ou Olivier Messiaen). Un morceau comme « I Am Contempt » avec son introduction très Musique Contemporaine illustre parfaitement cet aspect mais c’est le cas sur la totalité de l’album.


Tous les morceaux sont épatant, sophistiqués et installent une certaine classe et grandeur ! Le dépaysement est total par rapport aux productions Metal actuelles ! Surtout que Lychgate ne perd absolument rien en intensité et chaos ! Il faut ici se rendre à l’évidence nous avons bien à faire à un album de musique extrême et il faut saluer la prouesse technique du batteur TF Vallely qui tient la baraque de manière éloquente tout du long de l’album en alternant roulements, blastbeats et parties plus délicates. Les parties de chant sont dans leur ensemble toujours très bonnes et le timbre si particulier de Greg Chandler allié au chant clair et divers chœurs ajoute une nuance supplémentaire au nuancier déjà bien fournit de Lychgate. Un bel exemple de cette dualité des vocaux avec « Deus te Videt » et « The Pinnacle Known to Sisyphus » où l’on pense au chant clair de ICX Vortex.


Cet album est vraiment riche et complexe à appréhender et une multitude d’écoutes vous seront nécessaires afin d’en apprécier toute l’intensité et la finesse. Une richesse et une complexité que l’on retrouve aussi dans le concept de l’album et ses textes. Une sorte de critique sur les effets négatifs de l’ère post-modern sur notre société et la psychologie de ses masses. Bon je ne suis pas bilingue mais tout ceci à l’air fort intéressant !


An Antidote for the Glass Pill est un nouvel exemple de la très bonne tenue de la scène Metal Extrême indépendante qui se montre audacieuse, exubérante, inventive et tout simplement épatante ! Quand j’écoute un album de cet acabit j’ai encore moins envie d‘aller écouter des trucs issus de groupes ou courants plus mainstream et grand publique qui trop souvent m’affligent par leur pauvreté de leurs productions linéaires et stéréotypés. Pour finir je recommande ce skeud à tous les ouverts d’esprit ainsi qu’aux personnes appréciant la musique de Abigor, Esoteric, Arcturus et Rosa Crvx voire même aux personnes sensibles aux courants de la musique Gothic. Un album qui sera très certainement dans mes Tops en fin d’année !


FalculA 9/10 


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Blood Music / 2015
Tracklist (49:49) : 01. Unto My Tempest 02. Davamesque B2 03. I Am Contempt 04. A Principle on Seclusion 05. Letter XIX 06. Deus te Videt 07. The Illness Named Imagination 08. An Acousmatic Guardian 09. My Fate to Burn Forever 10. The Pinnacle Known to Sisyphus.