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gensurChez General Surgery, on n’est pas très portés sur les albums, et pourtant la liste de sorties s’allonge année après année, malgré un long hiatus de 1991 à 2003. Après A Collection Of Depravation, une compilation faisant le tour de la discographie chargée du groupe, les Chirurgiens sanglants reviennent à la charge avec un petit EP aussi bref que percutant.

5 titres, 11 minutes, le ton est donné : General Surgery ne perd pas de temps et assène cinq directs bien dégoulinants. L’influence Carcass est omniprésente, comme toujours, mais difficile de s’en plaindre tant que la bande à Jeff Walker ne sera pas revenue sur le devant de la scène. Dans l’attente du retour des Maîtres du grind qui sent la barbaque, on se contente des disciples de la Carcasse. Autre point fort : la prod’ énorme à souhait (à croire que les Scandinaves ont tous un diplôme d’ingénieur son), du genre à racler les boyaux et à fissurer les murs. On regrettera certes la faible durée de vie de ce frisbee, le point faible indéniable de cet EP jouissif… à moins de l’écouter en boucle.

Jäkelunge (7,5/10)

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Relapse Records – 2012
Tracklist (11:07) 1. Like an Ever Flying Limb 2. Ejected Viscous Mucus 3. Seizures 4. Rhythmic Epidermal Clamor 5. Dark Cyanotic Hypostasis

griefVingt ans de carrière, trois changements de nom et une discographie assez touffue : on peut dire que les Suédois de Grief Of Emerald n’ont pas vraiment chômé depuis le début des nineties… Et pourtant, il aura fallu ce jour de fin du monde (ou pas, pour le moment, à part une fine pluie, rien de terrible à l’horizon) pour que je les découvre. Et ça ne va pas bouleverser mon existence.

Pas que leurs efforts ne méritent pas la moindre attention, certainement pas. D’un point de vue musical, Grief Of Emerald évolue en effet sur les plates-bandes de formations telles que Dimmu Borgir, Dark Funeral ou Naglfar, tout en y ajoutant un petit feeling Death Metal. On a donc déjà vu pire en termes d’influences et d’inspirations. Le problème réside davantage au niveau du manque de personnalité du groupe. Grief Of Emerald est un patchwork : un riffing à la Dark Funeral, des intrusions symphoniques à la Dimmu… tous les éléments se reconnaissent très (trop) rapidement. On peut sincèrement en attendre plus d’un groupe qui n’en est pas à son premier essai, loin de là.

Si vous aimez tous les groupes cités dans cette chronique, Grief Of Emerald devrait vous convenir à merveille… à condition bien entendu que vous ne soyez pas trop regardants au niveau de l’originalité. Pour les autres, circulez, il n’y a rien (de neuf) à entendre ici.

Jäkelunge (5/10)

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Non Serviam Records – 2012
Tracklist (40:31) 1. And Yes It Moves 2. God of Carnage 3. Where Tears Are Born 4. It All Turns to Ashes 5. Cage of Pain 6. When Silence Became Eternal 7. Warstorms 8. Stormlegion (Warstorms Part II) 9. The Third Eclipse

Incantation – Vanquish In Vengeance

incanvanvenJ’aime bien les vieux. Pas au sens sexuel du terme, hein, très peu pour moi, les pornos gérontophiles made in Germany où la taille des seins ne se mesure pas en bonnets, mais en centimètres de pendouillage à partir du nombril. C’est plutôt une question de sympathie : sous leurs dehors acariâtres se cachent souvent des personnes pleines d’humour et jamais avares en histoires et anecdotes du bon vieux temps. Et puis, ils ont de l’expérience, les vieux : vous savez encore comment vider un lapin de ses boyaux, vous ? Non ? Beh, les vieux, ouais, ils faisaient ça pendant la guerre, histoire de pas crever de faim. Bon, ils remplaçaient les lapins par des chats, parfois… mais le principe est le même !

Bordel, mais où veut-il en venir avec ses vieux, ce con ?

Eh bien, en Death Metal, les vieux de la vieille sont aussi, en quelque sorte, mes favoris. Mis à part quelques exceptions, mes groupes préférés sont tous composés de vieux briscards, qui faisaient du Death quand j’étais encore une vague idée dans les burnes de mon géniteur. Et ils sont toujours là. Et ils bottent toujours des miches comme à leur 20e anniversaire. Parmi eux, une formation ricaine a toujours eu une certaine difficulté à s’imposer chez moi : Incantation. Malgré les qualités de ce combo et de ses albums, il manquait toujours un petit quelque chose qui m’inciterait à me tourner vers leur discographie plutôt que vers celle d’un Bolt Thrower, d’un Asphyx ou d’un Cannibal Corpse. Mais c’est en passe de changer avec ce Vanquish in Vengeance.

Tout d’abord, il y a cette production, ce son massif, suffisamment rugueux pour érafler les esgourdes sans pour autant verser dans la bouillie. À certains égards, ce son, combiné à un rythme plus lent (comme sur « Transcend Into Absolute Dissolution ») me rappelle les derniers efforts d’Asphyx (un bon point, étant donné à quel point j’apprécie la bande à Van Drunen). Cependant, la comparaison avec Asphyx s’arrête là. Le chant, en effet, est à des lieues du déchirement de cordes vocales de Martin. Le growl est grave, profond et s’inscrit parfaitement dans la trame des morceaux.

Sur ce neuvième album, Incantation ne fait pas dans la dentelle. Vanquish In Vengeance fait partie des albums de Death avec lesquels il faudra compter cette année. Une nouvelle fois, je souris à l’écoute d’un tel pavé, et je me dis que ces vieux sont quand même balaizes. Une nouvelle fois, je grince des dents, parce que la plupart des petits jeunes qui espèrent prendre la place des vieux ne sont pas en mesure de rivaliser avec de telles formations.

Jäkelunge (8,5/10)

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Listenable Records – 2012
Tracklist (52:21) 1. Invoked Infinity 2. Ascend into the Eternal 3. Progeny of Tyranny 4. Transcend into Absolute Dissolution 5. Haruspex 6. Vanquish in Vengeance 7. Profound Loathing 8. The Hellion’s Genesis 9. From Hollow Sands 10. Legion of Dis