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Mister Patate
Fév
6
Chaque année, au moins un label propose dès le mois de janvier un album qui a les épaules suffisamment larges pour prétendre à une place dans le Top 3 de l’année. Et rares sont ceux qui parviennent à tenir la distance jusqu’en décembre. Dans mon souvenir, mis à part The Project Hate MCMXCIX (un ancien pensionnaire du label phocéen), aucun groupe n’est parvenu à s’inscrire dans la durée et à se rappeler à mon bon souvenir quand le boss arrive avec son sempiternel « bon, il est temps de bourrer les urnes ». Mais cette année, la surprise pourrait venir de Bilbao…
The Approaching Roar, troisième effort des Basques d’Altarage, est un pavé monstrueux. Noir, étouffant, cet album ne fait pas le moindre compromis. Dès l’opener « Sighting », le groupe délivre un assaut des plus cinglants. La galette a beau être sortie chez Underground Activists (la branche plus axée Black Metal de SoM), Altarage nous propose un album qui, à mes yeux, lorgne largement plus vers le Death pimenté d’une petite touche de Black. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cet album enterre, et de loin, une grosse partie de la concurrence. Quelle noirceur ! Quel jusqu’au-boutisme ! Même lorsqu’il lève le pied, le groupe garde cette force de frappe impitoyable, comme une coulée de boue qui ensevelit tout.
Altarage sonne comme un Primitive Man qui aurait décidé de se mettre au blast, ou comme un Ulcerate qui aurait décidé de mettre de côté les aspects techniques pour se concentrer sur l’oppression auditive. Du haut de ses 42 minutes et quelques poussières, The Approaching Roar est éprouvant. Et on en redemande.
Mister Patate (9/10)
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Season Of Mist Underground Activists / 2019
Tracklist (42:32) 1. Sighting 2. Knowledge 3. Urn 4. Hieroglyphic Certainty 5. Cyclopean Clash 6. Inhabitant 7. Chaworos Sephelln 8. Werbuild 9. Engineer
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Mister Patate
Fév
4
Alors que la majorité de la scène Black Metal actuelle chante à la gloire de son ami imaginaire maléfique ou prend des poses constipées en avançant à qui veut l’entendre que sa couleur de peau lui donne une valeur supérieure aux autres, Death Karma exploite à nouveau un créneau intéressant, celui de la mort et, en filigrane, des rites funéraires.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce thème est exploité à merveille. Que ce soit au niveau des visuels pour chacun des rituels (ceux qui n’ont pas acheté l’album peuvent les découvrir dans la vidéo Youtube officielle) ou au niveau des ambiances, Death Karma a fait un véritable travail d’orfèvre. Percussions tribales sur « Voodoo », mantras sur « Sky Burial », cette intro épique et mélodique pour « Ship Burial »… Ces petits ajouts apportent vraiment un plus et démontrent une maîtrise particulièrement impressionnante de la part du groupe. Si je devais faire la fine bouche, je reprocherais à « Pharaohs » une immersion moins marquée que sur d’autres morceaux, comme si le groupe n’avait pas osé se lancer dans un trip à la Nile.
Vu le CV des gars (ils officient aussi chez les excellents Cult Of Fire), j’étais assez confiant quand un lecteur m’a recommandé de me pencher sur le cas de Death Karma. Mais cet album dépasse largement mes attentes. À l’instar d’un Kriegsmaschine, Death Karma s’écarte du Black Metal chiant pour nous proposer quelque chose de plus grand, de plus audacieux. Du grand art.
Mister Patate (9/10)
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Beyond Eyes Productions / 2018
Tracklist (51:06) 1. Haiti – Voodoo 2. Tibet – Sky Burial 3. Scandinavia – Ship Burial 4. New Zealand – Mongrel Mob 5. Egypt – Pharaohs 6. Indonesia – Tana Toraja 7. Czech Republic – Ossuary 8. Japan – The Sea of Silence Trees (bonus track)
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Mister Patate
Fév
3
Finalement, quand on s’appelle Aborted et qu’on aligne les sorties de qualité supérieure depuis l’ep Coronary Reconstruction (et déjà avant, bien entendu, mais certains estiment que Strychnine .213 est une parenthèse honteuse dans la discographie du groupe), à quoi bon encore sortir de nouveaux albums ? La discographie est suffisamment étoffée pour varier les setlists en cours de tournée et, finalement, le groupe n’a plus rien à prouver. Difficile de faire plus rapide, de cogner plus fort. Mais la vraie difficulté réside dans la capacité à rester à un niveau de qualité suffisamment élevé pour étouffer dans l’œuf tout risque de lassitude.
Bref, avec TerrorVision, Aborted nous propose un album dans la pure lignée de son prédécesseur. D’aucuns estimeront que la bande à Sven se contente de vivre sur ses acquis et de nous proposer une copie-carbone de Retrogore. En quelque sorte, ce n’est pas tout à fait faux, tant les albums présentent des similitudes dans les aspects visuels et musicaux, mais il n’empêche que TerrorVision comporte son lot de morceaux efficaces en diable. Et puis, quand on voit la cohorte de groupes qui font de même, mais en diluant petit à petit leur propos pour en être réduits à proposer une bouillie tiédasse (ouais Kataklysm, c’est toi que te regarde), je ne peux que reconnaître qu’Aborted a beau nous servir la même soupe régulièrement, elle est toujours aussi goûteuse.
Aucune surprise, certes, mais une fougue intacte. Voilà comment résumer TerrorVision. Je n’étais pas venu pour être surpris. J’étais venu pour une dose de blast, et j’ai été servi.
Mister Patate (8,5/10)
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Century Media Records / 2018
Tracklist (45:02) 1. Lasciate ogne speranza 2. TerrorVision 3. Farewell to the Flesh 4. Vespertine Decay 5. Squalor Opera 6. Visceral Despondency 7. Deep Red 8. Exquisite Covinous Drama 9. Altro inferno 10. A Whore d’Oeuvre Macabre 11. The Final Absolution