Author Archive

Dr.Acula – Nation

Dr. Acula (oui, oui, il y a un jeu de mot subtil) est un combo de six gay lurons de New-York bien décidés à faire du Funmetalcore, c'est à dire, du Metalcore comme tous les groupes qui débarquent depuis une dizaine d'années (à la louche) MAIS de façon fun, lol, drôle; bref : humoristique. 

Il s'agit encore d'un énième groupe signé par Victory et qui se vend sans doute très bien outre-Atlantique mais qui frisera le silence total par chez nous. Et pour cause. Je ne sais pas si en matière de musique extrême ont des goûts de chiottes (on leur doit bien trop en Death ou en Thrash), mais force est de constater que depuis quelques années (et beaucoup plus si on compte le New-Metal…), ça ne vole pas bien haut en matière de qualité. Voici donc Nation, cinquième méfaits des vampires New-yorkais.

Chez Dr. Acula, le fun est surtout dans les paroles. Comme souvent, à moins d'être parfaitement billingue, les paroles sont incompréhensibles. En cause, les deux gueulards de service : un typé Death et un autre plus Hardcore. Un duo très classique, pour ne pas dire un rien lassant, entre growl, scream et pig truc machin chose, tout les registres (en dehors du lyrique) y passent, mais on n'en retient rien. Pour les paroles, il faudra donc se tourner vers le livret du CD et, pour le dire franchement, je ne pense pas manquer d'humour mais là « bof ». 

Hormis le côté comique auto-revendiqué et quil ne me serait absolument pas venu en tête si ça ne faisais pas partie de la machine de guerre auto-promotrice de Victory, la musique proposée par Dr. Acula est d'une platitude absolue. Vous aurez déjà tout entendu dix fois ailleurs, et sans doute mieux. Pourtant, le disque n'est particulièrement mauvais pour autant. Certes, certains titres sont vraiment nuls (l'éponyme « Nation » par exemple) mais d'autres s'en sortent mieux (« Dressed for Transylvania In The Boiling Weather » – bon, ok le titre est « drôle »). Mais voilà, comme souvent, quelques titres honnêtes ne font pas un bon album. Grosso merdo, à moins d'être un fan hardcore du genre (moi aussi je peux être comique), voilà un skeud qui musicalement n'a aucun intérêt.

Pire, si on se penche un peu sur la prod (et, vu que pour une fois, j'ai reçu un vrai CD, je vais en profiter), on ne peut que grimacer. Si elle ne tombe pas dans le son américain sur-produit que l'on peut entendre partout, on a affaire à un truc presque amateur, hyper chargé en grave et basse, assez peu clair et plutôt brouillon. A la longue, au casque, c'est fatiguant et il est vraiment difficile d'écouter l'album deux fois d’afillée sans attendre la fin avec impatience.

Poney [04/10]

 

Facebook officiel : http://www.facebook.com/Dr.AculaBAND

Myspace : http://www.myspace.com/dapartygrind

2012 – Victory Records

Tracklist : 01 . Be Careful What You Wish For… 02. Heavy Handed 03. Keep On Running In Place 04. The Party Is Over (Locked On Target), 05. Ironic Enclosure 06. Dressed For Transylvania In The Boiling Weather. 07. Nation, 08. Robot People From Hell. 09. Suburban Superstar (Strung Out On Strong Island), 10. Areola 51 11.Citizen’s Arrest 12.Thinner

Rise And Fall – Faith

Je me fais tout doucement au Hardcore, c'est un fait. Style que j'ai vu débarquer il y a quelques années d'un assez mauvais oeil dans le Metal, la vague Metalcore qui a suivit ne m'a jamais séduite, je dois l'avouer. Je restais un fan des machins plus roots : le Thrash, le Death, un peu de Black. Les grands classiques du Heavy. Certains groupes ont quand même réussi à me faire douter, The Dillinger Escape Plan en tête. Depuis environ deux années, je dois admettre que d'autres arrivent de plus en plus à me toucher là où ça fait du bien. Je garde un souvenir ému de mes premières écoutes l'an dernier de l'album Darker Handcraft de Trap Them. Les Ricains, toujours à l'affut d'une nouvelle étiquette, en ont une toute faite pour ce style : Blackened Hardcore (un hommage à l'un des meilleurs titres Metallica ? Peut-être, mais sans doute pas).

Et, yip-yip-yip-hourra, l'un des fers de lance de cette « nouvelle vague » (la 1458e – au moins – depuis la grande histoire du Metal) est Belge, tout comme votre serviteur et la moitié de la rédac (conquer ze France et pis c'est tout). Signés sur Deathwish Inc. Record, un poids lourd indépendant version Hardcore de l'autre côté de l'Atlantique depuis déjà leur précédent effort Our Circle Is Vicious, déjà un excellent album, Rise And Fall vient d'envoyer l'un des grands albums de 2012 dans ce style.

Extrêment mature, Faith est un album beau et intelligent. A la fois puissant et rentre dedans (« A Hammer And Nails » qui ouvre le skeud, l'extrême « Deceiver » qui suit juste après), très lourd et recherché (le très bon titre de cloture « Faith/Fate »), tendance Grind (le titre du vidéo clip «Hidden Hands»), calme mais bien foutu (« Things Are Different Now »), lorgnant sur le Mathcore soft (« Breathe »ou « Escapism »), Faith fait feu de tout bois, mais – Oh génie – n'est jamais totalement incohérent ni fourre-tout musical. Cet album prend aux tripes et en sacré mélange des genres, il ne lasse absolument pas. L'écoute passe très vite, plus grâce à la qualité des titres, qu'a cause des seulement 27 minutes de musique. On prend plaisir à mettre et remettre cette bonne mule en boucle, le casque bien à fond sur les oreilles.

On prend plaisir aussi avec la production. Un peu sale comme le veut le style, peut-être d'ailleurs un peu convenue (c'est Kurt Ballou de Converge qui s'en est chargé), la prod laisse malgré tout respirer chaque instrument, basse comprise. Le son est lourd et massif sans avoir l'air surfait. La voix un peu en arrière permet à Bjorn (chant) de s'époumoner tel un possédé. La batterie, pas surproduite comme c'est souvent le cas ces dernières années, participe au son légerement crunchy, mais le son qu'on lui à donné permet tout de même d'en apprécier toutes les subtilités de jeu. 

Un album à écouter. Un album à posséder.

Poney [8.5/10]

 

Myspace officiel : http://www.myspace.com/riseandfall13

Deathwish Inc. 2012

01. A Hammer and Nails, 02. Deceiver, 03. The Gallows Await, 04. Burning at Both Ends, 05. Things Are Different Now, 06. Breathe, 07. Hidden Hands, 08. Escapism, 09. Dead Weight, 10. Faith / Fate

Les Français ont, parfois, tendance à se plaindre du niveau de leur scène. J'avoue que j'ai parfois un peu suivi l'idée -je ne suis pas Français- faute de m'y pencher sérieusement. En dehors de Gojira, d'un Dagoba ou d'une poignée de groupe des années 1980, il faut dire qu'il est parfois difficile de trouver de quoi se mettre sous la dent. Et puis, ces derniers temps, on a vu débarquer des petites bombes comme Gorod ou, un peu plus discret, Nevercold.

Vous l'aurez compris avec cette intro, Lokurah est Français, Parisien même. Cet The Time To Do Better, autoproduit, est le second album des franciliens, le premier chez M&O, leur précédent effort  (When The End Comes) étant sorti chez Pervade Productions en 2008 (et déjà autoproduit aussi).

Chez un nouveau label, il est donc temp pour eux de faire mieux.

Maintenant que j'ai placé ma vanne en mousse, voyons ce qu'a dans le ventre de second opus. Je démarre vierge, puisque je ne connaissais pas du tout Lokurah avant de recevoir la promo.

Quelque part entre Hardcore, Thrash et Death, Lokurah c'est d'abord un gros morceau de steack  à prendre en plein dans la tronche. Dès l'ouverture, c'est puissant, carré et très rentre-dedans. Les mecs, c'est évident, ne sont pas là pour amuser la galerie. Le style proposé est la conjonction parfaite des trois sous catégories du Metal que j'ai cité. On retrouve la violence propre aux trois genres, le côté un peu mélodique qui peut y exister également. Les compos sont très travaillées, on sent la complexité, la recherche et la créativité. Lokurah n'a pas cherché la facilité, et c'est un grand point positif pour eux. De plus, ce travail de création s'accompagne toujours de la brutalité qui sied si bien a notre musique préférée, et nos oreilles en prennent pour leur grade avec notre plus grand plaisir.

Malheureusement, je trouve l'album un peu plat, malgré ce que j'en ai dit. Si les compos sont travaillées, l'impression qui ressort au bout de quelques écoutes -et qui est renforcée par la suite- c'est qu'elles sont toutes travaillées dans le même sens. Je n'ai pas retenu de véritables moments forts ou marquant. Ca poutre, oui, c'est bien foutu, bien pensé, bien travaillé, tout ça. Vraiment, c'est très bien fait oui. C'est bien…mais il manque ce petit quelque chose tellement compliqué à définir, et tellement compliqué à désigner quand il est présent. Ce petit plus qui aurait transformer ce "bon album" (voir même "très bon album") en véritable bombe. De plus, le chant, typé Hardcore, si il est capable de quelques belles variations, rend les choses un peu plus monotones. Il s'agit là de gouts assez personnels, je dois l'avouer, je n'ai jamais aimé le chant Hardcore pour cette raison. Assez répétitif, il aurait mérité peut-être plus de recherche, un peu comme les compositions. Cependant, il ne faut pas cracher dans la soupe : il est, dans sa catégorie, très bon, et les amateurs du genre n'y trouverons sans doute rien à redire.

Au final, O&M a signé un bon groupe, qui à défaut de faire quelque chose d'extrêmement original, est capable de mélanger plusieurs styles, d'avoir une vraie identité et qui vous fera headbanger comme un beau diable le sourire aux lèvres. Signalons l'artwork, assez réussit également. Il ne faut rien de plus, finalement, pour apprécier un disque.

Poney [07/10]

Myspace : http://www.myspace.com/lokurah

Facebook : http://www.facebook.com/lokurahmusic

M&O Music 2012

01. The Perfect Path To Crime, 02. Beyond The Pain, 03. The Time To Do Better, 04. The Wandering Soul, 05. Last Resort, 06. Rewriters Of Truth, 07.From 10 PM To 1 AM, 08. Against The Stream Bleed-Cover Edge Of Sanity, 09. An Ordinary Psychopath, 10. Irradiated, 11.Drive Me Blind