Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Si Brian Warner n’est probablement pas une belle personne, son alter-ego Marilyn Manson est quant à lui un artiste fascinant ; une sorte de Bowie 2.0 (dont il se revendique fan, ce qui n’est pas surprenant) qui se réinvente constamment. Faisons fi des scandales et autres jugements en cours ; concentrons-nous sur ce douzième album studio.

One assassination under God (Chapter one) est une belle surprise et se classe, après quelques écoutes, dans les meilleurs crus du trublion américain. Neuf titres où Manson se livre comme jamais. Les titres parlent d’eux-mêmes (« Meet Me In Purgatory », « As Sick As The Secrets Within ») et rendent l’ensemble touchant, voire émouvant… Deux qualificatifs auxquels nous n’aurions jamais pensé il y a quelques années. Musicalement, nous sommes bien loin d’un « Cake and Sodomy », mais plutôt dans la continuité de The Pale Emperor. C’est une sorte de blues industriel extrêmement bien exécuté qui, quoiqu’il arrive, vous enlace pour ne plus vous lâcher. One assassination under God, œuvre très personnelle mais aussi très noire, est placée sous le signe de la mélancolie, de la tristesse, de la mort et enfin de la rédemption. C’est un album d’une telle intensité qu’il nous fait chavirer.

Soyons honnête, nous n’attendions plus Marilyn Manson à un tel niveau, malgré de précédentes sorties honorables. Manson a sorti une vraie pièce de maître. S’il arrive à maintenir la barre avec le second chapitre, il s’inscrira définitivement parmi les meilleurs.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://www.marilynmanson.com/

Nuclear Blast /2024

01 One Assassination Under God 02 No Funeral Without Applause 03 Nod If You Understand 04 As Sick As The Secrets Within 05 Sacrilegious 06 Death Is Not A Costume 07 Meet Me In Purgatory 08 Raise The Red Flag 09 Sacrifice Of The Mass

Dream Theater – Parasomnia

Après quatre ans de patience, voici que les américains de DREAM THEATER se rappellent à notre bon souvenir via un nouvel album, le seizième, Parasomnia. Reconnaissons que le groupe fait preuve d’une jolie régularité avec seize opus en quarante ans de carrière. Ils ne sont pas si nombreux à pouvoir afficher un tel palmarès, aussi bien du côté de la longévité que de la créativité.

Après A View from the Top of the World très classique en 2021, tout un chacun pourrait se dire « business à usual ». Mais il serait malhonnête d’oublier l’éléphant au milieu de la pièce, le retour de Mike Portnoy à la batterie et par conséquence la reformation du line-up classique du groupe. Pas sûr que les circonstances de ce changement soit connus avant un petit moment mais il semble que, malgré ses bons & loyaux services, Mike Mangini n’ait pas eu son mot à dire. C’est la loi du genre mais pas sûr que DREAM THEATER en sorte grandi in fine. Mais la fin justifie les moyens et il vaudrait mieux que ce Parasomnia casse tout sur son passage pour faire passer la pilule.

Et chaque écoute de ce disque dément cette promesse. Reconnaissons que les standards des américains ont toujours été très élevés et que ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. Il possède toutes les qualités attendues sur la forme : c’est long, techniquement maîtrisé, virtuose parfois, avec un son puissant et limpide. Les graphismes signés Hugh Syme font honneur au groupe. Par contre le fond ne peut que générer un soupir tant les nouvelles chansons tournent en rond et ne font que recycler une fois de plus la même recette ad nauseam. Alors bien sûr il ne fallait pas s’attendre à une révolution musicale, DREAM THEATER n’a pas viré sa cuti vers un folk métal aux influences Death.

Depuis quarante ans, ils suivent le même sillon avec plus ou moins de bonheur et d’inspiration. La cuvée 2025 reste correcte mais sans aucune surprise, Parasomnia peine à soulever le moindre enthousiasme. Le premier single « Night Terror » s’avère sympathique mais pas plus. « Dead Asleep » surprend par quelques sonorités évoquant les classiques du rock progressif ou la période Six Degrees of Inner Turbulence mais la torpeur et l’ennui pointent régulièrement le bout du nez. Les deux instrumentaux font office de remplissage et ne reste que la dernière chanson, «The Shadow Man Incident » de presque vingt minutes pour entretenir l’espoir.

Espoir déçu car, sans démériter, c’est du déjà entendu des dizaines de fois dans le propre répertoire du groupe. Les structures ne surprennent plus, les sonorités ne surprennent plus, les soli surprennent plus… Les mélodies ne s’avèrent pas particulièrement mémorables et il faut bien des écoutes pour commencer à apprivoiser ce disque. Avec l’expérience et le savoir-faire des cinq musiciens, difficile de ne pas être déçu.

Le goût final reste un peu amer, DREAM THEATER tourne en rond depuis longtemps et le retour de Portnoy n’a pas changé grand-chose à ce constat. Les grands fans du groupe comme votre serviteur trouvent leur dose et s’en contentent mais Parasomnia ne peut pas offrir plus. Peut-être en attendons-nous trop des américains, espérant retrouver à chaque fois l’étincelle d’un passé flamboyant qui a duré jusqu’à Black Clouds and Silver Linings. Depuis, la bête de course ronronne et se contente de faire fructifier ses acquis.

 

Oshyrya (07/10)

 

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InsideOut Music / 2025
Tracklist (71:16 mn) 01. In the Arms of Morpheus 02. Night Terror 03. A Broken Man 04. Dead Asleep 05. Midnight Messiah 06. Are We Dreaming ? 07. Bend the Clock 08. The Shadow Man Incident

Grand Magus –Sunraven

Amis mélomanes, il est temps de se retrousser les manches, de bander les muscles, de se vêtir de sa plus belle peau de bête ; de porter à la ceinture son Mjöllnir pour combattre trolls et géants pour, au final, mourir avec panache et s’envoler pour le Valhalla. Pourquoi ? Pour célébrer Sunraven, le nouvel album de Grand Magus voyons !

Comme d’habitude, les Suédois nous servent une belle tranche de HEAVY-METAL velu. Pas de surprise, c’est clair, concis, efficace. Sunraven est la suite logique de l’ensemble de la discographie du trio depuis l’excellent Wolf’s return (2005). Ce dixième opus nous offre une belle série d’hymnes qui a tout pour plaire : « Skybound », « Sunraven », « Winter storm »… Nous pourrions tous les citer en fait, ce sont des tubes en puissance. Les mélodies sont accrocheuses, l’interprétation sans faille et la voix chaude et virile de JB Christoffersson transcende le tout. Puissance est le maître mot d’un dixième album qu’il faut évidemment jouer à fort volume. Pas d’autre alternative possible.

Le plus drôle est que Grand Magus se joue des clichés et les accumule pour les transcender. On parle ici encore et toujours de mythologie nordique avec un rendu prompt à rendre jaloux Amon Amarth (« The wheel of pain »). Ça fonctionne très bien et l’écoute passe en un éclair (de Dieu du tonnerre).

Grand Magus frappe une fois de plus dans le mille. Il est déplorable de constater qu’il ne récolte qu’un succès d’estime alors que d’autres (Powerw…, Sabat…) beaucoup moins méritants moissonnent beaucoup plus de public que nos fiers Suédois. A Metalchroniques, nous avons choisi : nous sommes du côté de ces seconds couteaux.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/grandmagusofficial

Nuclear Blast /2024

01. Skybound 02. The Wheel of Pain 03. Sunraven 04. Winter Storms 05. The Black Lake 06. Hour of the Wolf 07. Grendel 08. To Heorot 09. The End Belongs to You