On n’arrête plus Misanthrope ! En début d’année, le groupe nous avait déjà ravi avec la sortie de Death Ascent. Cet hommage brillant au death-metal des origines revient régulièrement squatter notre platine. Fort de cette réussite, S.A.S de l’Argilière et ses compères enquillent avec un album célébrant d’autres influences. Il est ici question de thrash, heavy-metal et, on ne se refait pas, de death-metal.
Avec des reprises imparables, Misanthrope ne prend pas de risques mais parvient une fois de plus à frapper fort. Musicalement, c’est bluffant. Jean-Jacques Moréac (basse), Gaël Féret (batterie) et Anthony Scemama (guitares), des musiciens de haut niveau, captent l’essence originelle des morceaux pour en livrer de nouvelles versions survitaminées. C’est flagrant sur l’ultra convaincant « Orion » et les réjouissantes versions de « Alison Hell », « Death squad », « Wake up dead » et « Warthchild ». Le défi de l’album hommage est relevé : nous avons immédiatement envie de réécouter les originaux.
La réappropriation des textes en français est aussi réussie. Un vrai boulot a été fait par S.A.S pour que cet exercice, en général casse-gueule, soit digne des originaux. L’ensemble ne tombe jamais dans le ridicule. Nous pourrons ainsi éructer en concert « Allison d’Enfer » et « Cœur de metal ».
Si, depuis Bâtisseur De Cathédrales : Les Fissures De L’Édifice, Les déclinistes et les rééditions de Immortel et Visionnaire, Misanthrope regarde vers son passé (et celui des autres), il le fait toujours avec compétence et respect du matériel original. Mais ne cachons pas notre impatience : nous attendons la suite de ΑXΩ (Le Magistère De L’Abnégation).
01. Troops of Doom (Tribute to Sepultura) 02. Wrathchild (Tribute to Iron Maiden) 03. Flag of Hate (Tribute to Kreator) 04. Metal Heart (Tribute to Accept) 05. Alison Hell (Tribute to Annihilator) 06. Orion (Tribute to Metallica) 07. Death Squad (Tribute to Sacred Reich) 08. Don’t Talk to Strangers (Tribute to DIO) 09. Morsüre (Tribute to Morsüre) 10. Wake Up Dead (Tribute to Megadeth) 11. Dead by Dawn (Tribute to Deicide)
Après une attente aussi longue qu’insupportable, Gautier Serre se décide enfin à donner suite à l’exceptionnel Spirituality and distortion. Depuis cet album, Igorrr, qui a tourné un petit peu partout dans le monde, remporte un succès surprenant. Pourtant, sa musique n’est pas facile d’accès. Cela prouve que le public ne se contente pas de peu et c’est rassurant.
Malheureusement, en quarante-quatre minutes et quatorze secondes, Gautier Serre et ses compagnons n’arrivent pas à renouveler l’exploit du précédent album. Igorrr reste dans le créneau unique qu’il s’est créé : une folie musicale devenue… ordinaire.
Le tout est pourtant composé de façon brillante. La dinguerie et la démesure sont toujours là. Et ce nouvel opus arrive à entremêler avec succès influences orientales, surf, death-black metal, jungle, electro, breakcore et musique baroque, tout en retombant sur ses pattes. C’est un petit exploit en soit. Sur « ADHD », c’est la panacée. Aphex Twin copule avec un joli clavecin et de sublimes chœurs. C’est cohérent tout en dégageant une puissance incroyable.
La seconde partie de Amen (en gros à partir de « Mustard Mucous » et l’intervention d’une flûte à bec) s’énerve un peu plus et fera le bonheur des amateurs de death-metal. Jb Le Bail assure ses vocaux comme un chef. Il est devenu un élément moteur de Igorrr, sur album comme en concert. Sa prestation sur « Infestis » est puissante et restera une référence dans le genre.
Même s’il nous laisse sur notre faim, Amen est un excellent album. Car si l’effet de surprise n’est plus là, il s’inscrira quand même au Panthéon 2025. Igorrr est pétri de talent et propose une œuvre qui plie le game pour cette année.
Sorti en 1994, Balls to Picasso présentait un Bruce Dickinson s’affranchissant d’Iron Maiden. Le chanteur quittait la formation qui lui avait fait connaître gloire et succès. Un choix courageux qui imposait le respect. Mieux encore, ce second album (après le plus classique Tattoed Millionaire) se trouvait être bien plus varié que ceux de la vierge de fer.
Maintenant, penchons nous sur cette « réinvention » nommée More Balls to Picasso. Nous n’y adhérons pas. Pour avoir écouté attentivement les deux versions, le tout présente peu d’intérêt : quelques guitares ont étés renforcées, une nouvelle section cuivre est présente sur « Shoot all the clowns » et certains titres ont été discrètement réorchestrés. A noter deux titres live récents en studio qui ne font pas plus avancer l’affaire. C’est bien peu et il aurait été judicieux de nous présenter cette nouvelle sortie avec l’original.
Alors d’accord, nous sommes en 2025 et le musicien doit faire rentrer du chiffre quoiqu’il arrive. Mais ici (et souvent ailleurs) c’est un grand NON ! Bruce Dickinson n’a sûrement pas besoin de ça pour remplir encore plus son portefeuille.
Au final nous ne pouvons que vous conseiller de dénicher l’expanded édition sortie en 2005 qui à le mérite de vous présenter un cd supplémentaire de quatorze titres (!) avec les habituelles b-sides et autres joyeusetés. Au moins, vous en aurez pour votre argent. Mais bon, Bruce, on t’aime quand même, ne t’inquiète pas.
01. Cyclops 02. Hell No 03. Gods of War 04. 1000 Points of Light 05. Laughing in the Hiding Bush 06. Change of Heart 07. Shoot All the Clowns 08. Fire 09. Sacred Cowboys 10. Tears of the Dragon 11. Gods of War (Live in the Studio) 12. Shoot All the Clowns (Live in the Studio)