Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Immortal – War against all

Ne nous voilons plus la face. Au fil des années, Immortal est devenu le projet solo de Demonaz. Cinq ans après l’excellent Northern chaos gods, le Norvégien a même réussi à se débarrasser de son dernier fidèle lieutenant, Horgh, que l’on pensait pourtant indéboulonnable. Replié sur lui-même, le taulier nous livre donc un nouvel opus au titre éloquent : War against all.

Ce dixième album ne révolutionne aucunement la discographie d’Immortal. C’est propre, clair et net. Le cahier des charges est bien rempli ; toutes les cases sont soigneusement cochées. Demonaz, qui connaît bien son affaire, est généreux et offre à l’auditeur ce qu’il veut entendre. Avec le talent qu’on peut lui connaître.

Du black-metal à la limite du « mainstream » ? Vous en avez. Un morceau mid tempo pour faire onduler la crinière en rythme («Wargod ») ? Idem. Des textes légèrement clichés parlant du froid et de l’absence de lumière ? Il y en a un peu plus, je laisse ? Un instrumental tutoyant le heavy-metal épique ? Banco ! Une grande épopée explorant une fois de plus les territoires du Blashyrkh ? On finit là-dessus en guise de cliffhanger.

Résultat des courses : les fans seront aux anges, les autres passeront leur tour. Mais la grande force de ce War against all est la prise de position dominante de Demonaz sur son ancien acolyte Abbath. Si ce dernier s’est un peu perdu avec Dread reaver, ce n’est pas le cas de Harald Nævdal qui livre ici un album dynamique et, mieux, enthousiasmant.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://www.immortalofficial.com/

Nuclear Blast /2023

01. War Against All 02. Thunders Of Darkness 03. Wargod 04. No sun 05. Return To Cold 06. Norlandihr 07. Immortal 08. Blashyrkh My Throne

 

Treponem Pal – Screamers

Si l’on s’intéresse un tant soit peu à la musique industrielle, Treponem Pal est un nom qui parle. Flash back sur leurs 35 ans d’existence.

Dès 1987, jeune et fougueux, le groupe démarre en fanfare. Les trois premiers albums sont des réussites (dont le chef d’œuvre Excess and overdrive). Marco Neves et sa troupe ont signé sur l’éminent label Roadrunner ; ils sont reconnus par leurs pairs (Jourgensen et tout le gotha indus des années 90) ; ils se font aussi produire par le fin du fin (Franz Treichler des Young Gods). Après un quatrième album (Higher) et une prestation télévisée restée dans toutes les mémoires, la formation se met à débander sévère. Treponem Pal se sépare et s’en va tutoyer le dub avec Adrian Sherwood le temps de l’unique album d’Elephant System. S’ensuit un hiatus d’une dizaine d’années, puis quelques albums corrects, mais ne retrouvant jamais la superbe des premières années.

An 2023, nouveau label, nouveau départ. Treponem Pal s’affiche à son meilleur. L’introductif « The fall » le prouve. Ce morceau « cinématographique » annonce la chute d’un Babylone se consumant dans les flammes. C’est grandiose. Tout le Treponem que l’on aime y est synthétisé : ces sons familiers retrouvés, ces guitares affûtées, ces ambiances pernicieuses et cette voix que les années n’ont pas entamée. La suite emboîte le pas. « Out of mind » accélère la cadence pour notre plus grand plaisir avec un joli travail sur l’atmosphère. On replonge par la suite dans l’industriel pur et dur. La rythmique du morceau éponyme et les voix filtrées de « Too late » nous rappellent les glorieuses Nineties… et évidemment Excess and overdrive. Mais Treponem Pal en a encore dans sa besace et dégaine une flopée de morceaux imparables. « Badass sound system », « Machine », et les irrésistibles « Earthquake » et « Crazy woman » peuvent tenir tête sans problème à un « Pushing you too far ».

Vous l’aurez compris, un boulot énorme a été fourni pour que Treponem Pal revienne au top. Résultat,  Screamers est une sacrée réussite prompte à réunir les anciens aficionados et à rameuter une nouvelle horde de fans.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://treponempal.com/

AtHome /2023

01. The Fall 02. Out of Mind 03. Screamers 04. Too late 05. Psychedelic Trip 06. Badass Sound System 07. Machine 08. Earthquake 09. Crazy Woman 10. Cosmic Rider 11. Heavy Load

The Acacia Strain – Step Into The Light

Depuis maintenant 4 ans et son inattendu In Comes In Waves, The Acacia Strain a sensiblement évolué. Certes, la bande à Vincent avait déjà, par le passé, fait preuve de quelques expérimentations intéressantes (le morceau-fleuve « Observer » sur l’album Coma Witch en étant le meilleur exemple), mais It Comes In Waves avait dévoilé une facette inattendue du groupe et sa capacité à lorgner vers le Doom. Et aujourd’hui, The Acacia Strain nous revient non pas avec un, mais avec deux albums : Step Into The Light (dont nous parlerons ici) et Failure Will Follow. Deux exercices de style, deux salles, deux ambiances, deux sales ambiances.

Step Into The Light est un assaut continu. Dix titres, 23 minutes 32 secondes et, malgré tout, une capacité à se faire tour à tour furieux ou écrasant (« TEETH OF THE CURSED GOD » qui lève le pied juste suffisamment pour mieux défoncer les nuques), à varier les plaisirs pour ne pas tomber dans l’excès du tout-à-fond. L’album a beau être court (paradoxalement plus court qu’ICIW considéré comme un EP), il n’en reste pas moins une épreuve de force, des montagnes russes qui flirtent parfois avec le black dans un grand parc d’attraction dédié à la mort (« As time goes on and we do not »).

Après un Slow Decay qui avait rythmé mon année 2020 en 5 épisodes, The Acacia Strain enfonce le clou avec cette petite grenade hardcore/deathcore absolument jouissive. Du haut de ses 23 minutes, il met à l’amende la toute grande majorité de la concurrence du genre. On regrettera juste qu’il soit si court… mais ce n’est qu’un détail vu la sortie simultanée de son jumeau pachydermique, Failure Will Follow.

(8,5/10)

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Rise Records – 2023
Tracklist (23:32) 1. FLOURISHING 2. CALF’S BLOOD 3. CHAIN 4. FRESH BONES 5. TEETH OF THE CURSED DOG 6. OPEN WOUND 7. SINKHOLE 8. IS THIS REALLY HAPPENING? 9. UNTENDED GRAVES 10. NONE OF US ASKED TO BE HERE