Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Son : bon
Lights : sympa
Affluence : sold out
Ambiance : chaude. Une chaleur de trou de balle
Moment fort : ça a dû commencer vers "Imperium"… jusqu'à "Halo".

"Oui, nous avons décidé de faire une tournée dans les petits clubs, dans des villes où nous  n'avons pas été depuis longtemps, pour nos fans, les vrais". Ouais Robb. Pour les fans. Et ton portefeuille aussi, non ? Avouons quand même que cette mini-tournée quelques mois avant la sortie de l'album, juste pour le fun, sent aussi l'opération Marketing bien rôdée. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, Machine Head en live, c'est toujours une fête.

"- C'est qui, la première partie ?
– Un groupe qui a payé très cher pour être là"

C'est moche à dire, mais je crains qu'il y ait un fond de vérité dans cette phrase. Dead Man's Curse n'était pas vraiment à sa place. Ajoutez à cela une file colossale à la caisse des tickets boissons et vous comprendrez pourquoi nous n'avons pas du tout suivi la prestation de ce groupe. Et puis, on est venus pour Machine Head, pas pour eux.

Machine Head, donc, qui revient pour la première fois en Europe avec son nouveau bassiste et avec une setlist sans la moindre prise de risque. On pioche dans tous les albums, avec de temps en temps une petite surprise (du genre "Bite The Bullet") ou une vieillerie qui fait toujours son petit effet ("Old" parmi les trois morceaux du rappel). Et y'a pas à tortiller du cul, tournée "remplissage de caisses" ou pas, Machine Head a su nous en mettre plein la gueule, en démarrant pied au plancher avec un "Imperium" ravageur. La salle chante avec Robb, que dis-je, hurle avec Robb, j'en ai les oreilles qui sifflent après un morceau, le pit s'ébranle immédiatement et tourne en joyeux bordel. On enchaîne sur un "Beautiful Mourning" où les majeurs se dressent vers le ciel, le groupe est on fire. Je les ai vus 5 fois et mis à part un concert mémorable à l'Ancienne Belgique avec Lamb Of God, je ne les ai jamais vus aussi affûtés, aussi efficaces. Les morceaux récents cognent juste, les anciens sont toujours aussi efficaces… On regrettera juste l'intro de Darkness Within tirée en longueur, Robb ayant a priori envie de taper un peu la discute avec les fans. C'est sympa, Robb, mais on est venus pour s'en prendre plein la gueule, alors envoie la mousse !

Bon, au risque de me répéter, cette tournée fleurait quelque peu l'opération mercantile, à plus forte raison lorsque l'on sait que le groupe reviendra en fin d'année pour promouvoir son futur album. Ajoutez à cela les prix du merch (30 EUR pour un t-shirt, vous avez vu la Vierge ou quoi, les gars ?) et vous comprendrez mon petit sentiment d'être pris pour une vache à lait. "T'étais pas obligé d'y aller", me direz-vous. Certes. Mais malgré tout, Machine Head m'a rappelé à quel point ce groupe est important à mes yeux. Pour la première fois en des années, j'ai passé ma soirée à gueuler tous les refrains. Parfois même des morceaux entiers, à m'en faire péter les cordes vocales. On est dimanche, le concert était jeudi, je parle encore comme Yoda. C'était épique. On pourrait pinailler sur la setlist, échanger un "Locust" contre un "Take My Scars", ajouter un "Block" au lieu de "Bulldozer" (qui est pourtant tiré d'un de mes albums préférés du groupe), voire remplacer un "Darkness Within" par un "Descend The Shades Of Night"… mais cela prouve aussi, à quel point ce groupe a su aligner des albums de qualité et qu'il pourrait jouer trois heures en nous proposant une setlist en béton armé.

Merci, Machine Head, rendez-vous en fin d'année !

Setlist
Imperium
Beautiful Mourning
Locust
The Blood, the Sweat, the Tears
Bite the Bullet
Ten Ton Hammer
Darkness Within
Declaration@Tape
Bulldozer
Killers & Kings
Davidian
(rappel)
Aesthetics of Hate
Old
Halo

maidenmain14Iron Maiden + Alice In Chains + Mastodon + Ghost
Main Square Festival 10 (03 juillet 2014 – Arras)

Son : fort et clair dans l'ensemble

Lumières : inutiles sauf à la fin du set d'Iron Maiden

Affluences : pas plein mais près de 20.000 personnes présentes.

Ambiance : bonne sauf à l'entrée. 

Moments forts : le set d'Iron Maiden, l'énergie de Mastodon et la fibre nostalgique suscitée par l'entrée en scène d'Alice In Chains.

Pour son dixième anniversaire le Main Square Festival a inauguré le 03 juillet son édition 2014 avec une première journée consacrée au metal. Malgré nos mauvais souvenirs de l'organisation (la file d'attente interminable et les toilettes payantes au concert de Metallica à Arras…), en voyant l'affiche on se se décide à ne pas être rancuniers et nous nous rendons à Arras. 
Arrivés tôt sur place, on se rend vite compte que le metalleux est ponctuel, il y a déjà du monde qui se presse devant l'entrée. Point positif, des toilettes gratuites (!) sont placées près de l'entrée. Un fois soulagés, une vision d'horreur s'impose, deux entrées se dressent avec des barrièrages ne permettant le passage que de 3 personnes. Et derrière le dispositif une maigre poignée armée de scanettes pour contrôler -tous- les billets. 
Décidement les années passent et le staff du Main Square continue de se foutre avec entêtement des conditions d'entrées déplorables. Plus d'une heure d'attente plus tard, lorsque les premiers riffs de Ghost retentissent à 17h15… une foule immense est toujours coincée par ce dispositif sous dimensionné. Cerise sur le gâteau il est où le poste de secours lorsque des malaises se produisent à l'entrée ? Forcément ça gueule, et avec raison. Quand on paie, et qu'on est en avance, on est en droit de pouvoir voir tous les groupes…  D'autant que l'organisation avait suffisament de personnel à sa disposition pour au minimum doubler le flux à l'entrée. 

ghost-main

Nous ne verrons que les trois derniers morceaux du set de Ghost. Et dire que sur les billets il était indiqué une ouverture des portes à 17h30…  Le phénomène visuel n'a pas autant d'impact en plein cagnard, et puis musicalement le décalage est net. La messe noire au son hard rock tout droit sorti des années soixante dix est une entrée en matière qui manque de punch en dépit d'une interprétation carrée. Point rassurant le son est tout à fait correct.

Set list Ghost Masked Ball (Jocelyn Pook song) – Year Zero – Con Clavi Con Dio – Elizabeth – Prime Mover – Stand by Him – If You Have Ghosts (Roky Erickson cover) – Ritual – Monstrance Clock 

En revanche Mastodon n'a pas manqué de frapper fort, avec une set list piochant dans le petit dernier (le titre "High Road" passe bien l'épreuve de la scène). Troy Sanders a la basse et au chant en fait des tonnes, grimaçe, déconne et mieux encore, il laisse une bonne impression au chant clair (il en sera de même pour le batteur). Voir enfin Mastodon avec un son au poil, c'était un vrai plaisir, et puis le public s'est montré réceptif à la mixture du groupe aux accents progressifs bien affirmés.masto-main

Set list Mastodon : Black Tongue – Divinations – Bladecatcher  – Crystal Skull – Megalodon – The Motherload – Blasteroid – Chimes at Midnight – High Road – Aqua Dementia

aic-mainOn aurait aimé un peu de rab' pour tout dire.  La prestation d'Alice In Chains me laisse une impression mitigée. Un poil d'excitation à l'idée de voir un Alice In Chains reincarné depuis sept ans avec au chant William DuVall qui livre une performance digne de feu Layne Stanley. Deux titres de l'album de 2013 sur 12, vous l'aurez compris le combo surfe sur la nostalgie, un poil surrannée, bien sûr l'entrée sur "The Bones" marque les esprits, ainsi que le final sur "Rooster", mais la fibre nostalgique laisse un peu de frustration transparaitre. A moins que ce soit une prise de pouvoir de l'estomac en manque de bière.

On va dire que je râle à tout propos, mais quand on s'habitue aux concerts en Belgique avec de la bière, de la VRAIE BIERE, difficile de se contenter de la Heineken et du résidu de paic citron… proposés en guise de Houblon. Et dire qu'au Sonisphère ils ont le bon gout de proposer une bière adéquate aux festivaliers, celle d'Iron Maiden évidemment, The Trooper !

Set list Alice In Chains : Them Bones – Dam That River – Check My Brain – Again – Hollow – Man in the Box – No Excuses – Stone – We Die Young – It Ain't Like That – Would? –Rooster

21h pétantes c'est l'heure pour la vierge de fer de remettre les pendules à l'heure pour 1h40 de set. Seventh Son Of Seventh Son est à l'honneur, un set old school mais porté par un groupe dynamique malgré le poids des ans. Des classiques, de la décoration kitsch, un poil de sobrété côté costumes (pas de spandex moulant tendance arlequin au menu), de la pyrotechnie.. Iron Maiden fait le spectacle. On peut toujours ergoter sur l'âge canonique de Bruce Dickinson et son chant déclinant, il a tout de même fait le show. Pour l'anecdote il s'est étonné la présence de la petite église si près de la scène, en a rajouté une louche sur son amour pour les "pieds de grenouilles" et n'a pas manqué de souhaiter bonne chance à la France pour le match de foot. Une machine bien rodée, qui livre un show sans surprises mais très efficace. 

maiden-main1Les fans de Maiden seront sans doute sortis comblés. On ne peut que regretter qu'une organisation qui fête 10 ans d'un festival, appuyée par Live Nation (pas vraiment le sommet de l'amateurisme parait-il), ne soit toujours pas fichue de s'intéresser à la meilleure façon d'optimiser l'accès à un site qui vaut le détour. 

Setlist Iron Maiden : Doctor Doctor (UFO song) – Rising Mercury – Moonchild – Can I Play with Madness – The Prisoner – 2 Minutes to Midnight – Revelations – The Trooper – The Number of the Beast – Phantom of the Opera – Run to the Hills – Wasted Years – Seventh Son of a Seventh Son – Fear of the Dark – Iron Maiden 

Rappel : Churchill's Speech – Aces High – The Evil That Men Do – Sanctuary – Always Look on the Bright Side of Life (Monty Python song)

17H15 > 18H00 : GHOST 18H20 > 19H05 : MASTODON 19H25 > 20H25 : ALICE IN CHAINS 21H00 > 23H00 : IRON MAIDEN

 

 

 

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Ce lundi 16 juin 2014, nous étions une petite poignée de chanceux à avoir assisté à quelque chose dont on dira peut-être (sans doute ?) que c'était un concert « culte » dans 15 ans. Surtout si ce side-project du père Anselmo reste quelque chose de confidentiel. Phil et ses nouveaux potes, The Illegals, à l'AB en version club (c'est à dire : la petite salle à l'étage). Et je dis chanceux d'autant plus facilement que je le suis doublement. Le temps de réagir à leur venue à Bruxelles, c'était déjà sold-out (je me demande bien pourquoi d'ailleurs, on aurait pu mettre 50 personnes de plus assez facilement). C'était sans compter l'amitié de Mr Patate qui avait une place mais ne pouvait finalement assister au concert pour raison familiale. Mon vieux, je te dois encore une bière !

Micro en main

L'an passé, pour ceux qui l'auraient raté, le père Anselmo sortait un album avec un nouveau groupe portant son nom : Philip H. Anselmo & The Illegals. Un projet qui se veut le plus extrême du meilleur frontman actuel de metal. Un album que je trouve personnellement un peu en demi-teinte. Des morceaux quelques fois décousus, un manque de groove et une violence « gratuite » qui ne sert pas toujours la musique (n'est pas The Dillinger Escape Plan qui veut). Surtout, on n'y retrouve pas ce qui fait pour moi de Phil Anselmo un putain de chanteur : une voix pleine d'émotion. Walk Through Exit Only n'est pas un mauvais album, mais pour moi ce n'est pas ce que le Philou a fait de mieux. Il y avait cependant une chose dont je ne doutais pas, c'est que le père Anselmo est capable de transformer n'importe quel poney boiteux en cheval de course une fois qu'il a un micro en main. Et putain, j'ai pas été déçu.

La première partie m'a coûté une ou deux cervicales. Je n'avais jamais entendu parlé du Toxic Shock jusque hier soir 19 h 30. Pour tout avouer, quand je les ai vu monter sur scène avec leur casquette de trucker, leur coupe de cheveux de footballeur et leurs tatous, je me suis dit « et merde, ça va être du putain de metalcore à la con ». J'avais tout faux. Ces jeunes flamands (de Antwerp) jouent du crossover punk/thrash tout droit sorti de 1985, un peu comme si Slayer ou le Metallica des premières heures avaient fait un gosse avec Cro-Mag. Toxic Shock n'a pas inventé la poudre, mais bon sang, ils savent s'en servir. Des riffs ultra-classiques mais toujours aussi efficaces, un gueuleur convainquant et quatre musiciens à la hauteur du taf. Je n'aurais pas pu penser à une meilleure première partie. Je suis reparti avec le vinyle, c'est pour vous dire. Bravo les mecs !

« Drink beeeers »

Le gros du morceau s'amène ensuite sur scène. Phil fait bien ses 45 ans mais est toujours assez vif sur scène. Il boit beaucoup d'eau, c'est marrant à voir, et certains dans la salle ne peuvent s'empêcher de gueuler « drink beeeeeeeers ». A mon humble avis, s'il y a bien quelqu'un dans la salle à qui il ne faut pas apprendre à boire une bière, c'est bien tonton Philou ! Après quelques blagues et quelques coups de gueules sur la musique (« I've been in this business for too long »), le groupe ouvre le bal avec « Battalion of Zero » puis enchaîne de manière déjà très classique sur « Betrayed ». D'où j'étais, au milieu (face à Anselmo, faut pas déconner), au second rang, le public semblait survolté. Je n'ai quitté pas ma place de tout le concert donc je n'ai eu aucune vision générale, mais j'ai passé 90 minutes à me battre contre les vagues humaines et les mouvements de foule venant de la fosse juste dans mon dos. Mon téléphone solidement ancré dans mes mains pour tenter, tant bien que mal, d'y noter la set-list. 

Le père Anselmo sur scène, c'est comme d'hab', il n'y a pas de surprise (mais c'est ça qui est bon) : il est tantôt accroupi, tant debout, tantôt sautillant, tantôt en train de courir tout autour des musicos. Et il gueule, bon sang…qu'est-ce qu'il gueule ! Dès qu'il peut taper dans les mains du public aux premiers rangs, il le fait, tout en passant un maximum de temps un pied sur la barrière d'où une masse de fans tentent de venir lui toucher qui un genou, qui un pied, qui un mollet, qui une main, qui sa tête rasée. Les metalleux en mode « groupie », c'est toujours assez marrant tant ça ne se différencie pas toujours d'une adolescente en face de Rihanna. 

Un sacré bonhomme ce Phil

Petit moment spécial après le titre « Ugly Mug ». Phil demande au public ce qu'il veut entendre. Un fan (Serge, le chanteur de Leng Tch'e) gueule « Fuck Your Enemy ». Phil semble content de la proposition et avec un large sourire, il dit : « ok » ! Le gars dans la fosse rajoute « Phil ! Let me sing with you ». Et là, le père Anselmo ne se débine pas et l'invite à monter sur scène. Le groupe lance « Death Rattle », terrible morceau de Pantera puis enchaîne directement sur « Fuck Your Ennemy » avec Serge au chant qui fini par quitter la scène en se lançant en stage diving. J'en connais un qui a dû quitter la scène avec une érection digne d'un acteur porno. Je ne sais pas chanter donc je ne suis pas jaloux… mais un peu quand même. Trois titres plus tard, Phil et les Illegals se cassent et les lumières se rallument.

Après quelques bières, l'heure est au bilan dans le tram du retour. Phil Anselmo, c'est un vraiment un sacré bonhomme. Quand Lemmy sera mort (et bon sang, faite que ça arrive le plus tard possible), je ne doute pas que ça deviendra lui la nouvelle icône du metal, le nouveau « god father » (j'adore Black Sabbath mais Ozzy est quand même un guignol). Les Illegals sont vraiment bons, je serais vraiment curieux et intéressé de les voir dans un registre plus Heavy, à mon avis, ils n'en seraient que meilleurs encore. La première partie était top. Le club de l'AB c'est vraiment super. La bière de l'AB est vraiment trop chère (2,5€).

Le seul bémol, c'est que ça manquait un peu de Pantera à mon goût, surtout quand je regarde avec jalousie les set-list des précédants concerts. Un petit « Domination » ou un autre « Walk » n'auraient pas été de trop. Enfin, on est jamais content non plus.

Poney

 

Set-list :

Battalion of Zero
Betrayed
Usurper Bastard's Rant
Walk Through Exits Only
Bedroom Destroyer
Family, Friends and Associates
Dazed and Confused (intro et musiciens seulement)
Ugly Mug
Death Rattle (Pantera Cover)
Fuck your ennemy (Superjoint Ritual Cover)
Crippled Life (Arson Anthem Cover)
Irrelevant Walls and Computer Screens
Primal Concrete Sledge (Pantera Cover)