Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Son : Bon.

Lumières : Rouges.

Affluence : Une bonne centaine d'acharnés.

Ambiance : Bon enfant.

Moment fort : La prestation de Purulent Excretor ? N'éxagérons pas…

Alors que la polémique ne cesse d'enfler sur les prix des festivals, certains organisateurs résistent. Le Châtelet Grinding Klub a été conçu par des passionnés et propose pas moins de dix groupes pour un prix modique. Pas de vierge de fer copulant dans un sabbat noir, certes, mais l'initiative est bonne à signaler, et à encourager… La capacité de votre serviteur à supporter sept heures de grindcore étant limitée, nous nous pencherons donc sur les prestations de quelques groupes et non sur l'intégralité du fest.

PuEx (102)

Les hostilités commencent avec les Purulent Excretor. Le groupe mené par Le Gorg, bassiste et chanteur, éructe un grind/porn sauvage qui donne satisfaction à ses fans. Trente titres sont ainsi vomis avec un entrain et un humour imparables. Impossible de ne pas se marrer avec des morceaux comme « Se masturber dans les toilettes » ou avec l'hommage à leur groupie : « Kikanikéflo » . C'est du grind, ce n'est pas fin et les Purulent Excretor ne sont pas là pour philosopher… Ça se saurait…

Copie de Genital Grinder (26)

On enchaîne avec Genital Grinder. Le groupe de B.S.T (Ex-Aborted, Garwall, Balrog…) fait preuve d'énormément de vélocité pour nous proposer un grind/death de qualité. C'est pro et rien ne déborde. Ce concert nous fait juste regretter que le groupe ne soit pas plus présent sur nos scènes.

Copie de Natron (47)Avec Natron, on attaque un des gros morceaux de la soirée. Les Italiens ne font pas de prisonniers. Le groupe de Max Marzocca prouve qu'il n'est pas en reste question agression musicale. Fort d'un dernier album réussi (Grindermeister) et d'un vocaliste, Nicola Bavaro, qui n'hésite pas à aller au charbon, Natron offre un set trois étoiles qui retourne le Klub. Brutal.

 

Légende du death metal suédois, Deranged attire la plus importante affluence de la soirée. Le quatuor, mené par un Anders Johanson vaillant, est remonté comme jamais. Violent, malsain et poisseux, les Suédois sont fidèles à leur réputation et nous donnent un bon aperçu de l'ensemble de leur carrière via une set-list aux petits oignons (« Killing Spree », « Morgue orgy », « Beaten, raped and left to die »).

Drngd (103)

On clôture la soirée avec les excellents Aggressive Agricultor, groupe culte du temps où le metal s'appelait encore hard rock. Ces derniers nous offrent un concert trépidant. Rien n'est épargné au public courageux qui a pris le soin de rester. « Je redescend au village (j'ai oublié le pain) », « Ma charrue n'avance plus », « Consanguinité » et bien d'autres sont joués et repris en cœur par la fervente assemblée. Agressive Agricultor n'a pas levé le pied une seule seconde et s'affirme comme un groupe punk solide et généreux.

Aggressive A (1006)

Une fois les portes de ce Châtelet Grind Klub refermées, on se met à espérer une unique chose : qu'une seconde édition ait lieu.

Nico.

Taux de remplissage : plus de 6000 personnes
Son : Excellent.
Lights : très bons et variés
Ambiance : Excellente
Les photos sont disponibles ici

14 décembre 2013. La fin de l'année approche rapidement. Comme les autres années, j'ai voulu conclure la saison des fests par une dernière grande fête musicale, et comme les autres années, Karlsruhe se prête a la fête idéale : le Knock-Out Fest!

Sur l'affiche, on retrouve quelques noms familiers que j'ai déjà vus cette année, et quelques-uns que j'avais pas encore vu cette année : Kissin' Dynamite, Pink Cream 69, Lordi, Saltatio Mortis, Doro et Sabaton. 

Kissin' Dynamite est déjà passé sur les scènes de quelques festivals européens cette, année comme le Hellfest, et ce jeune groupe allemand a fait le plein d'expérience !  La salle s'est déjà bien remplie et dès le début, ils mettent le feu ! Leur son est assez simple mais très contagieux et le public n’y échappe pas. Un très, TRES bon début de soirée ! Fortement recommandé à ceux qui aiment le bon vieux hard rock allemand.

Pink Cream 69 enchaine et après l’enthousiasme des jeunes de Kissin' Dynamite, les vieux de Pink Cream 69 ont du mal à séduire le public. Un set techniquement correct, mais il manque d’énergie et d'ambiance. Le contraste était trop gros. Dommage….

Bon, il est temps pour un peu de controverse. Lordi monte sur scène et les monstres de Finlande pètent la forme. Voir Lordi avec des milliers d'Allemands qui se donnent à fond, c'est autre chose ! Je dirais même que la performance des Monstres surpassait le reste de l'affiche. Une ambiance diabolique !

Saltatio Mortis doit enchaîner et j'ai à nouveau du mal à me mettre dans l'ambiance comme avec Pink Cream 69. Ce groupe 'Folk Rock' allemand m'avait bien impressionné il y a quelques années au Metalfest Westfalen mais là, après Lordi, ça lassait un peu et la faim commence a poindre le bout du nez… Après quelques morceaux, à la graille ! 

Après la bouffe, la reine du Metal allemand ! Doro ! Comme toujours, elle se donne à fond et le public suit son exemple! Doro reste une bombe de Heavy Metal sur scène et bien qu'elle fasse ça depuis déjà 30 ans, elle n'a pas encore l'intention de s’arrêter ! Depuis le premier morceau, Earthshaker Rock, jusqu'à la fin du set, l'ambiance est là et on adore.

Apres une excellente Doro, les Suédois de Sabaton pour clôturer la soirée et eux aussi ils sont en forme ! C'est le dernier concert de la tournée, on voit qu'ils s'amusent encore comme des enfants sur scène. On chante, on boit des bières, on rit avec les conneries de Joakim Brodén et c'est ça qu'on aime!

Comme les années précédentes, le Knock Out Festival était une grande fête, bien organisée et avec une excellente affiche.

Taux de remplissage : respectable 
Son : plutôt bon, pour la plupart des groupes
Lights : mauvais 
Ambiance : plutôt festive
Moments forts : Death to All, Satyricon, Heaven Shall Burn

Cette année, pas de Mass Deathtruction ni d’Eindhoven Metal Meeting pour moi mais un Distortion Festival fin du mois de novembre avec une affiche pour le moins éclectique. En effet, ce n’est pas tous les jours que My Dying Bride joue juste après Death to All ( !) et Papa Roach dans un festival à échelle plus modeste. Au programme : des infrastructures gigantesques et pas toujours remplies pour la peine, des prestations en grande majorité de qualité, et des consommations sur place relativement onéreuses. Qu’à cela ne tienne, retour sur une journée plutôt sympathique chez nos copains bataves ! 

Après une très longue attente aux guichets, les portes finissent enfin par s’ouvrir et les gens commencent seulement à entrer au compte-gouttes dans la salle quelques minutes avant le début du set des Taïwanais de Chthonic. Par conséquent, un public relativement réduit devant la scène vu que la majorité des gens faisaient encore la file dehors pendant la prestation du groupe. Prestation on ne peut plus satisfaisante comme ouverture de bal. Une musique certes pas des plus transcendantes, mais une mise en place carrée au poil près, rien n’est laissé au hasard (sauf les lights peut-être, j’y reviendrai plus tard) et des membres qui ne perdent pas la face devant le contraste saisissant entre le nombre de personnes présentes et la taille énorme de la salle. 

Si le son s’était avéré pour ce premier concert assez bon, cela ne fut pas le cas pour les Suisses de Darkrise et les Allemands d’Obscura. Certes, les deux tentèrent de donner le meilleur aperçu possible de leur (brutal)death metal, mais malheureusement ni le son, ni la mise en place, ni les lumières n’y étaient. Il faut dire aussi que cette manie qu’ont les Néerlandais de  pousser les lights et effets au maximum est à la longue franchement désagréable, voire pénible pour certains concerts. C’est donc d’assez loin que je regarderai ces deux prestations. 

Place à présent aux Américains de Dying Fetus. Quiconque les ayant déjà vus une fois en concert sait à quoi s’attendre la prochaine fois, surtout depuis la sortie de « Reign Supreme », vu que la setlist est sensiblement la même à chaque fois. Cinquante minutes de set étaient programmées en ce jour. Certes, le groupe assure et envoie une sévère claque dans la face, comme toujours, mais vu la longueur de leurs titres, cinquante minutes se révèle être long. Je quitterai donc la salle un peu avant la fin du set afin de me placer pour l’un des groupes qui m’avaient fait faire le déplacement : Hypocrisy.

Un concert de Peter Tägtgren et de ses collègues, c’est généralement quitte ou double (et  surtout fortement lié à leur consommation d’alcool, la plupart du temps). M’enfin vu que la tournée n’avait pas débuté depuis longtemps, les risques d’une mauvaise prestation, exécutée à l’arrache étaient plus faibles. Le set commence d’emblée avec « End of Disclosure » et of « Tales of thy Spineless » et s’enchaînera sans relâche avec quelques autres titres du dernier album ainsi que des classiques, attendus par le public et bien évidemment très bien rôdés (« Left to Rot », « Fire in the Sky », « Roswell 47 », « The Eraser »). « A Taste of Extreme Divinity » et « Virus » passeront malheureusement une fois de plus à la trappe, mais qu’à cela ne tienne, la setlist de cinquante minute est impeccable et l’interprétation scénique fort heureusement excellente. Si les lumières sont comme d’habitude avec eux, catastrophiques (bonne chance aux photographes pour avoir un cliché correct entre les éclairages rouges, les fumigènes et les ‘effets’ aveuglants), le son s’avère par contre être très bon. Les titres se succèdent donc les uns au autres et le show prend fin bien trop rapidement à mon humble avis.

Pas de temps à perdre, en route pour enfin voir Heaven Shall Burn, qui doit être à peu de chose près le seul groupe de metalcore digne d’un tant soit peu d’intérêt de nos jours. La réputation des Allemands sur scène n’est plus à faire et en effet, quelle claque ! Des morceaux puissants, relativement variés (la part belle étant laissée au dernier album « VETO », tout de même) sans oublier des titres de la belle époque d’« Antigone ». La motivation des membres est communicative et le public répond plus que favorablement aux demandes de Marcus Bischoff (même si l’on a déjà vu des pits plus dangereux que celui-là, certes). Les titres s’enchaînent à la vitesse de l’éclair et la fin du set arrive avec « Endzeit » (évidemment, le seul morceau qu’absolument tout le monde aime et attend). Sauf que manifestement, les Teutons l’ont tellement jouée qu’ils continuent à le faire plus par obligation morale que par envie, ce qui se ressent et se voit, vu le résultat clairement bâclé. Dommage car le reste du set était vraiment réjouissant pourtant ! 

Ah Satyricon. Leur dernier album éponyme, et leur nouvelle attitude « black metal pop stars » étant loin de convaincre tout le monde, c’est néanmoins avec enthousiasme que je me rends dans la salle car après tout, leur prestation de l’année dernière à l’Eindhoven Metal Meeting m’avait énormément plu. Et il en fut de même cette fois-ci. Un groupe très en forme même si Satyr ne s’est toujours pas racheté de charisme entre-temps et une setlist plutôt variée, et surtout pas trop axée sur cet immonde dernier album (mais soyons honnêtes : des titres d’albums récents et groovy comme « Now, Diabolical » ou « The Pentagram Burns » font quand même leur effet en live). Le public est conquis, et c’est avec le sourire aux lèvres que je m’apprête à assister au clou de la soirée ! 

Cette fameuse tournée d’hommage à Chuck Schuldiner a suscité une multitude de réactions et de débats quant au bienfondé de cette démarche. Cependant, pas de débat aujourd’hui, mais de la solidarité et de la musique à pleins tubes. Contrairement au Neurotic Death Fest de mai dernier, le line-up de cette tournée était presque le même que celui de « Human », avec Max Phelps au chant. Ses performances en tant que guitariste étaient déjà une valeur sûre, mais c’est au niveau du chant qu’il a surpris tout le monde, tant sa voix rappelait les débuts de Chuck Schuldiner. Dans l’ensemble, le son était plutôt bon, la mise en place y était et chaque titre était joué plus lentement que l’original. D’ailleurs, la setlist comportait quelques bonnes surprises comme notamment « Withing the Mind » ou « Human Force ». En parlant de bonnes surprises, Hannes Grossmann d’Obscura s’est chargé de la batterie sur « Crystal Moutain » et « The Flesh and the Power It Holds », accompagné sur cette dernière par Steffen Kümmerer (d’Obscura toujours) à la guitare et au chant. Une très belle prestation, qui aurait bien mérité de terminer la soirée ! 

Avec tout ça, une petite pause boisson se fait nécessaire et l’arrivée de Papa Roach sur scène tombe à pic. Foncièrement, je n’ai rien contre le groupe, mais comme de l’eau a coulé sous les ponts depuis « Getting away with Murder » et que je n’ai pas la moindre idée de ce qu’ils sont devenus depuis, je ne leur ai jeté que quelques coups d’œil furtifs au début du set. De prime abord, l’ambiance avait l’air d’y être et la motivation aussi ! 

Toutes les bonnes choses ont une fin et il en va de même pour ce festival qui se clôture avec les Anglais de My Dying Bride. Inutile de dire qu’un concert de doom qui se déroule en même temps qu’un concert de thrash (Havok si je ne m’abuse) et juste après Papa Roach… ça détonne un peu. Mis à part ce détail, la prestation du groupe fut largement en-dessous de ce que j’ai déjà eu l’occasion de voir à plusieurs reprises, à commencer par la setlist : assez courte (beh oui ! une heure, pour du doom, ne permet pas de jouer énormément de titres), mal organisée, commençant avec plusieurs titres d’ « A Map of all our Failures », leur –très mauvais- dernier effort et se terminant avec un titre totalement quelconque et vite oublié, en passant par quelques classiques qui tombaient un peu comme un cheveu dans la soupe. Difficile de se mettre dans l’ambiance dans de telles conditions. Les lights en revanche étaient excellents et mettaient enfin le groupe en valeur ! Côté attitude, toujours pareil : gesticulations exacerbées de la part d’Aaron, dont la fausseté du chant clair est devenu tellement récurrente qu’il s’agit désormais d’une marque de fabrique acceptée et/ou appréciée par tous. Pour la peine, il aurait mieux fallu placer Death to All en tête d’affiche, histoire de terminer le festival en beauté ! 

En guise de conclusion, l’expérience Distortion Festival fut plutôt positive. Les événements de ce genre sont toujours agréables à fréquenter aux Pays-Bas, mais l’affiche n’en restait pas moins un poil trop éclectique, et les infrastructures trop spacieuses. A ce niveau, et pour le même prix, le Eindhoven Metal Meeting reste le plus avantageux pour les fans d’extrême en manque de décibels.